Une école de pilotage au succès qui ne se dément pas

AéRO-CLUB.

Depuis sa création en 1979, l’école de pilotage de l’Aéroclub Raymond Priet a formé près de 200 pilotes privés : « Certains sont devenus professionnels par la suite, à l’instar de ce copilote de Boeing 777, qui a obtenu sa licence de pilote privé il y a une vingtaine d’années à l’Île d’Yeu », explique Hervé Thébaud, le chef pilote de l’aéro-club. L’aventure a démarré avec la création de l’aéro-club, qui l’avait alors sollicité pour former les nouvelles recrues. Aujourd’hui encore, il continue à transmettre avec passion ses connaissances à ses élèves, aidé par Guy Silencieux, Pierre Dunoyer de Segonzac et ponctuellement par Mathieu Cabilic et JeanClaude Courtois. Trois d’entre eux ont d’ailleurs fait leurs débuts ici : « Cette année, trois personnes ont déjà obtenu leur licence de pilote privé PPL (Private Pilot License), et nous en espérons deux de plus d’ici la fin de l’année », se réjouit l’instructeur. Avec environ 500 heures de vol par an, l’école de pilotage représente plus de 40 % de l’activité de l’aéro-club, qui compte plus d’une centaine de membres.

Tout comme leurs aînés qui sont à l’origine de l’aviation sur l’île (dans les années 50), ils recherchent le plaisir mais veulent aussi pouvoir se déplacer rapidement, sans avoir à prendre successivement le bateau, le bus, le train et la voiture. Ainsi, Nantes et Belle-Île ne sont qu’à 30 minutes de l’Île d’Yeu. À 19 ans seulement, Cyril Perrot vient d’obtenir son PPL, qu’il a partiellement financé au moyen de ses jobs d’été : « L’aviation est ma passion et je compte bien en faire mon métier ». Le jeune homme a l’intention de devenir pilote d’avion de chasse, un objectif conforté au cours de ses échanges avec Hugues Danis, un ancien pilote de chasse membre de l’aéro-club.

Une formation complète…

« L’école de pilotage de l’Île d’Yeu dispense la formation au Brevet de Base (BB), au PPL et au vol de nuit ». Le BB est accessible aux jeunes âgés de 15 ans le jour de l’examen, après avoir réussi les épreuves théoriques et pratiques, et en ayant totalisé au moins 6 heures de vol en double commande, quatre heures en solo supervisé et 20 atterrissages. Le BB permet de voler en solo dans un rayon de 30 km autour de l’aérodrome de départ, et plus loin avec les autorisations préalables. Il est nécessaire pour pouvoir préparer le PPL. La licence de pilote privé est accessible aux plus de 17 ans ayant effectué au moins 45 heures de vol (dont 25 avec instructeur à bord et 10 en solo supervisé) et réussi les épreuves théoriques et pratiques. La qualification vol de nuit est accessible aux titulaires du PPL.

La formation nécessite de la disponibilité, de l’assiduité et des conditions météorologiques favorables : « Plus la durée est courte, plus la formation est efficace et peu coûteuse. L’idéal est de 2 à 3 heures de formation par semaine. Sans compter le travail à domicile. » Mais beaucoup d’élèves n’habitent pas en permanence sur l’île : « Nous pouvons leur proposer de scinder la formation, le BB la 1re année et le PPL l’année suivante. Nous proposons aussi des « stages » individuels en intensif pour ceux qui le souhaitent ».

… Et qui reste accessible

Contrairement aux idées reçues, l’aviation n’est pas réservée aux riches : « Seule une vingtaine de membres de l’aéro-club ont leur propre avion ». Les autres utilisent les avions de l’aéro-club, qui en possède trois : un Aquila (deux places), un Robin DR400 (quatre places) et un Piper PA-28 (quatre places) équipé pour voler aux instruments. En période estivale, pour faire face à l’affluence, le club loue deux ou trouis avions supplémentaires.

À l’Île d’Yeu, le coût moyen de la formation de pilote avoisine les 7 000 €, sachant que les moins de 21 ans peuvent obtenir jusqu’à 1 400 € de bourse de la Fédération Française Aéronautique : le club attribue une à deux bourses par an à de jeunes Islais. Pour conserver ensuite sa licence, outre la visite médicale, il faut effectuer au moins douze heures de vol par an, ce qui représente un coût annuel de 2 000 € environ (le coût horaire dépend de l’avion utilisé), adhésion à l’aéro-club incluse : « Ce coût peut évidemment être partagé avec les passagers que l’on emmène avec soi ».