« Développer du matériel utile pour le vélo, cela me plairait bien »
Si j’avais continué à faire du VTT, je les aurais entretenues, j’aurais été encore plus complet. Mais, comme je le disais, ce sont deux activités complémentaires. Pour les cyclosportifs justement, et toute l’année, pas seulement en fin de saison comme ersatz. Pour les pros, les enjeux sportifs empêchent cela, mais des pros route en saison pratiquent le VTT en semaine. Le profil de puissance s’adapte en fonction de ce que l’on fait, et le VTT améliore des capacités qu’on ne travaille pas sur la route. C’est comme la musculation l’hiver et le gainage : si on arrête en saison, cela ne sert pas à grand-chose. Donc cyclosportifs, faites les deux toute l’année ! Vous n’avez pas d’employeur vélo ! LC : Avec le recul, quel est votre plus beau souvenir : d’avoir été deuxième aux J.O. ou au Tour de France ? JCP : De coeur, ce sont les J.O. et ses valeurs sportives qui me sont chères, et médiatiquement, c’est le Tour. Son ampleur même par rapport aux J.O., où beaucoup d’athlètes se partagent la vedette, n’a pas d’égale en juillet sur le Tour, où les stars, ce ne sont que les trois gars du podium. Surtout pour moi, Français, après des années de disette. La volonté de m’accomplir s’est matérialisée avec les Jeux. L’émotion suscitée que je ne recherchais pas est née avec le Tour. Tout cela m’a comblé. Mais battre les autres n’a pas été mon moteur premier ; me réaliser, oui, et j’ai été servi en choisissant la compétition. LC : C’est pour cela que vous n’avez jamais été porte-parole, malgré un charisme et des valeurs que personne n’a jamais contestés ? JCP : Oui, le conflit et la polémique ne sont pas ma tasse de thé. Je suis calme et posé. C’est un sport que j’aime profondément. J’ai pourtant eu envie, à ma manière, de faire avancer les choses dans la direction qui me semble être la bonne. Et pourquoi pas, dans l’avenir, m’investir, chose que je n’ai pas eu le temps de faire, rendre au vélo ce qu’il m’a donné pour le faire partager dans ce qu’il a de plus beau, en m’impliquant. J’étudie cela. LC : Peut- être vous investirez-vous dans l’entraînement ? Vous avez fait partie de ces pionniers qui ont travaillé avec ces concepts nobles et technologiques, en les étudiant