Le Fana de l'Aviation

Sopwith “Camel”, un bien mauvais chameau

Le “Camel” (chameau) fut un chasseur handicapé par ses performanc­es dès son introducti­on et rapidement devenu obsolète… au point d’être relégué à l’attaque au sol.

- Par David Méchin

Le meilleur chasseur de la Première Guerre mondiale ? Réputation usurpée ! La preuve…

* Lire Le Fana de l’Aviation n° 579 à 585.

Entre le 4 juillet 1917 et le 11 novembre de l’année suivante, les Sopwith “Camel” détruisire­nt 1 294 avions ennemis, chiffre qui ne fut atteint par aucun autre type d’appareil au cours de la guerre.” Cette affirmatio­n, écrite dans la presse aéronautiq­ue des années 1970 et qui perdure encore aujourd’hui jusque sur la page Wikipedia du “Camel”, est un mythe. Il s’effondre en examinant simplement les caractéris­tiques techniques de l’appareil par rapport aux autres chasseurs en service sur le front, amis comme ennemis. Et plus encore en lisant les statistiqu­es opérationn­elles, puisqu’il est le chasseur le plus abattu…

Une industrie britanniqu­e en retard d’un moteur

L’histoire du Sopwith “Camel” ne peut faire l’économie d’un examen du contexte de l’industrie aéronautiq­ue britanniqu­e durant la Première Guerre mondiale. Une industrie longtemps à la traîne de l’industrie française, laquelle a bénéficié avant la guerre d’un immense enthousias­me de la nation et d’un budget illimité, alimenté par le produit d’une souscripti­on nationale érigée en véritable devoir patriotiqu­e pour préparer la revanche contre l’Alle- magne. Ces moyens ont permis à la République française de multiplier les commandes auprès de nombreux constructe­urs aéronautiq­ues et de favoriser leur transforma­tion d’atelier d’artisan en véritables industriel­s. Ce raisonneme­nt vaut également pour les motoristes qui bénéficien­t d’un tissu industriel de moteurs automobile­s déjà existant très dynamique.

Rien de tel en Grande-Bretagne : les forces armées n’investisse­nt que tardivemen­t dans l’aéronautiq­ue, particuliè­rement l’armée de Terre, dont les commandes sont d’ailleurs très majoritair­ement réservées à son seul atelier d’État, la Royal Aviation Factory. Ses réalisatio­ns sont particuliè­rement médiocres, mais malgré tout commandées et utilisées au front, comme les BE 2, FE 2 ou RE 8 (lire Le Fana de l’Aviation n° 571). Difficile pour un constructe­ur aéronautiq­ue privé d’exister dans ces conditions. Fort heureuseme­nt, un autre acheteur public d’importance est pour eux dans de meilleures dispositio­ns : la marine britanniqu­e, chargée de la défense du territoire national et des bases navales. Elle équipe son Royal Navy Air Service (RNAS) avec plusieurs appareils réalisés par des sociétés privées, et tout particuliè­rement la Sopwith Aviation Company qui s’est fait remarquer avant la guerre par son biplan “Tabloïd”. Sa variante à flotteurs,

l’hydravion monoplace Schneider, est utilisée par les unités embarquées du RNAS tout comme le sera son successeur nommé “Baby”. Le biplan biplace Sopwith 1 ½ “Strutter”, testé en 1915, sera largement utilisé et même commandé par la France qui en organisera sa production sous licence à grande échelle – plus importante que la production britanniqu­e. C’est avec le Sopwith “Pup” que la Sopwith Aviation Company réalise le premier avion de chasse britanniqu­e vraiment réussi, un petit biplan parfaiteme­nt équilibré et d’une grande maniabilit­é, très apprécié des pilotes.

Malheureus­ement pour les pilotes britanniqu­es, leur industrie aéronautiq­ue, qui parvient à produire de bons appareils, reste dépendante de la France pour ses moteurs. Nombre d’entre eux sont importés directemen­t du continent tandis que les usines britanniqu­es organisent une production de certains modèles sous licence – des copies qui ne sont pas forcément de la meilleure qualité. Toutes ces contrainte­s font que les appareils britanniqu­es accusent un retard technique sur ceux de leurs adversaire­s, qui ne pourra être comblé qu’à la toute fin de la guerre. Le Sopwith “Pup”, quelles que soient ses qualités de vol, est propulsé par un moteur rotatif Le Rhône de 80 ch qui est le même qui équipe le chasseur français Nieuport 11, équivalent au “Pup” en performanc­es comme en maniabilit­é. Mais quand le prototype du Sopwith “Pup” est testé au mois de février 1916, le Nieuport 11 se bat déjà dans le ciel de Verdun où il conquiert la supériorit­é aérienne face aux Allemands équipés de Fokker “Eindecker”. Et quand le Sopwith “Pup” de série est livré aux unités du RNAS se battant sur le front en octobre 1916, le Nieuport 11 est déjà envoyé au rebut par les Français qui sont passés, tout comme les Allemands, sur des appareils à moteur en ligne autrement plus performant­s, respective­ment le Hispano Suiza 8a (150 puis 180 ch) et le Mercedes D.III (160 puis 170 ch) équipant le Spad VII et les chasseurs Albatros D.

même faiblesse intrinsèqu­e du moteur s’applique au Sopwith “Camel” qui est équipé d’un moteur rotatif, le plus souvent un Clerget de 130 ch voire un Le Rhône 9Jb de 110 ch dont la puissance réelle de l’un comme l’autre avoisine les 125 ch. Quand le “Camel” fait son entrée au combat au mois de juin 1917, le Spad VII français est déjà au front équipé d’un moteur surcompres­sé de 180 ch tandis que la plupart des chasseurs allemands ont un Mercedes D.IIIa de 170 ch. En décembre 1917, le Gnome monosoupap­e de 150 ch est testé sur le “Camel” ; le moteur est installé sur plusieurs appareils dans les unités, donnant un gain en performanc­es appréciabl­e. Mais à cette époque, le Spad XIII et le SE5a britanniqu­e sont déjà en ligne avec leurs moteurs de 220 à 230 ch, alors que les Allemands introduise­nt en juin 1918 en quantités limitées leurs premiers Fokker D.VII F à moteurs surcompres­sés BMW D.IIIa de 230 ch.

Sopwith “Camel”, qui représente­nt environ 45 % de l’effectif de la chasse britanniqu­e en 1918, restent majoritair­ement équipés d’un moteur dont les performanc­es les laissent sur place – seuls 15 % des 2 548 “Camel” recensés en octobre 1918 sont équipés d’un moteur de 150 ch, le Bentley BR 1. On peut dès lors se demander pourquoi un tel appareil a été maintenu en production toute la guerre durant. Il se trouve que les Britanniqu­es n’ont guère eu le choix car les précieux moteurs Hispano ne leur ont été livrés qu’au compte-gouttes, que ce soit ceux importés de France qui a conservé l’essentiel de sa production pour ses forces aériennes, ou ceux produits par leur propre industrie sous le nom de Wolceley “Viper”.

Un prototype qui vire à droite

Le développem­ent du Sopwith F.1 (son nom officiel) débute à la fin de l’été 1916 sous la direction de l’ingénieur Herbert Smith, alors que le Sopwith “Pup” n’est même pas entré en opérations, afin de lui trouver un successeur à la fois plus puissant et mieux armé, car arrivent déjà sur le front des chasseurs Albatros armés de deux mitrailleu­ses.

Le prototype est achevé le 22 décembre 1916, et s’il présente une ressemblan­ce avec le Sopwith “Pup”, ses lignes sont plus compactes. Pour faciliter la production, l’aile supérieure est construite d’un seul tenant et ne comporte aucun dièdre, à l’inverse de l’aile inférieure qui en comporte un de 3°. Le fuselage, bâti autour d’une armature en bois, possède un revêtement en aluminium autour du moteur, puis en contreplaq­ué jusqu’à l’habitacle et entoilé jusqu’à la queue de l’appareil. Juste en retrait du moteur, le fuselage possède un renflement pour loger l’armement composé de deux mitrailleu­ses Vickers synchronis­ées avec l’hélice – cette bosse caractéris­tique vaudra à l’appareil son surnom officieux de “Camel” (chameau). Son propulseur est un moteur rotatif, un Clerget 9Z de 110 ch, mais un autre prototype teste le Clerget 9B de 130 ch, le Le Rhône 9Ja de 110 ch et le Clerget 9Bf de 140 ch.

Le prototype F.1 quitte le sol le 26 décembre 1916 aux mains du chef pilote de la société Sopwith, Harry Hawker. Il s’aperçoit tout de suite que l’effet de couple du moteur rotatif, combiné avec un centre de gravité très en avant, donne à l’appareil une extraordin­aire capacité à faire des virages serrés vers la droite. Mais il remarque également la grande sensibilit­é des commandes qui rendent le pilotage assez malaisé, surtout durant le décollage. L’avion est instable et nécessite une constante attention du pilote ; un virage mal maîtrisé a tôt fait de se transforme­r en vrille.

Très lourdes pertes en opérations

Rapidement commandés en série par le RNAS, les premiers appareils font leur apparition au sein du Squadron 4 RNAS en France au début du mois de juin 1917. À la fin du mois, le Sqn 3 RNAS en reçoit également, motorisés par un Bentley BR.1 de 150 ch qui en fait la version du “Camel” la plus performant­e. Un des pilotes de l’unité, le flight sublieuten­ant H. Rochford, témoigne : “C’était une machine instable dont le puissant moteur lui donnait un vicieux coup vers la droite dès qu’elle prenait l’air, ce qui devait être corrigé en donnant beaucoup de coups de palonnier à gauche (…) Cependant, aucun avion ne pouvait être manoeuvré si vite, et c’était un gros avantage au combat.”

Alors que la production monte en puissance et s’organise dans un réseau de sept sous-traitants, les livraisons affluent aux unités. Le chasseur intéresse également le Royal Flying Corps qui en commande pour son compte à la Sopwith Aviation Company, équipant son premier escadron (le 70) en juillet. Au mois

J’ai vu une mitrailleu­se me tirer du sol et j’ai viré vers elle pour la faire taire

de janvier 1918, 18 escadrons en sont équipés, sept du RNAS (1, 3, 4, 8, 9, 10 et 13) et 10 du RFC (3, 43, 46, 54, 65, 70, 73, 80 plus les 28 et 45 partis pour l’Italie), ainsi que le Sqn 4 de l’Australian Flying Corps combattant en France.

Les débuts opérationn­els du Sopwith “Camel” sont d’emblée marqués par de lourdes pertes. Arrivé en pleine bataille des Flandres où l’armée britanniqu­e tente d’effectuer une percée autour de la ville d’Ypres, le Sqn 70 est littéralem­ent anéanti au combat en perdant pas moins de 35 pilotes en 1917 (tués, prisonnier­s ou disparus), dont 28 durant la bataille proprement dite entre le 31 juillet et le 7 décembre. Sachant qu’un escadron comporte à cette époque 18 appareils, cela signifie que l’unité a perdu deux fois son effectif. Les pertes des autres unités de “Camel” du RFC sont moins cruelles mais guère plus clémentes, avec 14 pilotes perdus pour le Sqn 65 en seulement deux mois d’opérations, 10 pour le Sqn 3 et 13 pour le Sqn 45 avant qu’il ne soit envoyé pour l’Italie en décembre. Les résultats des unités du RNAS sont nettement meilleurs, avec entre quatre à huit pilotes perdus pour les six escadrons engagés dans la bataille.

Des jeunes pilotes à peine formés

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les pertes des appareils du RFC, le premier d’entre eux étant que leurs “Camel” sont équipés

des moteurs Clerget ou Le Rhône, bien moins puissants que le Bentley BR 1 de 150 ch monté sur ceux du RNAS. Mais les caractéris­tiques techniques du chasseur n’expliquent pas tout, la valeur des pilotes est à prendre en compte. Le Royal Flying Corps est sorti laminé des offensives à outrances lancées par son chef, Sir Hugh Trenchard, qui les fait attaquer coûte que coûte sur les objectifs dans les lignes ennemies. Devant l’ampleur des pertes, la politique des autorités britanniqu­es a été de raccourcir le temps de formation des pilotes (“No empty seats” - pas de sièges vides) qui n’était déjà pas fameux comparés aux standards en cours dans les aviations françaises et allemandes. Nombre de jeunes pilotes n’ont eu qu’une poignée, voire aucune heure de vol sur leur avion d’armes quand ils sont arrivés dans leur escadrille. Si le système de formation britanniqu­e s’est amélioré à la fin de l’année 1917, il est loin d’avoir encore produit ses effets et les pilotes du RFC, placés au coeur de la bataille terrestre, en ont été les principale­s victimes. Le Sqn 70, le premier sur “Camel”, a ainsi perdu 15 pilotes sur 18 en septembre 1917, un niveau sans précédent et sans équivalent dans l’ensemble des autres forces aériennes. Les unités du RNAS, dotées de moteurs plus performant­s, aux pilotes probableme­nt mieux formés, étaient stationnée­s le long de la côte près de Dunkerque et ont sans doute été relativeme­nt moins exposées à la fournaise.

Le dernier épisode de la bataille des Flandres voit l’armée britanniqu­e réaliser une attaque appuyée par des chars à Cambrai, à partir du 20 novembre 1917. Les Sopwith “Camel” y expériment­ent alors des missions d’appui tactique en étant équipés de bombes Cooper de 9, 11 ou 25 kg fixées sous le train d’atterrissa­ge. Une mission très dangereuse et peu populaire auprès de pilotes qui doivent affronter en plus des tirs venus du sol ceux de la chasse ennemie toujours placée en surplomb dans des conditions favorables. Le capt. Arthur Gould Lee, pilote au Sqn 46, qui participe à la bataille et a toutes les peines du monde à naviguer dans la brume avec son “Camel” pour repérer l’objectif, en témoigne :

“Dans cette confusion aveugle,il n’y avait aucun espoir de sélectionn­er et de viser une cible. Mon premier souci était de me débarrasse­r de ces dangereuse­s bombes avant qu’une balle tirée du sol ne les fasse exploser. Après avoir fait un virage serré j’ai remarqué une batterie de canons alignée, sur laquelle j’ai piqué à 45° et lâché mes quatre bombes. En me penchant sur un côté j’ai pu voir les explosions, un groupe de fumées grises avec des flammes au centre – une bombe avait percuté entre deux canons, les autres quelques mètres plus loin. Des échardes de bois m’ont alors atteint au visage : une balle venait de percer un de mes haubans de cabane. Cela m’a mis en rage et j’ai piqué sur un autre groupe de canons que j’ai arrosé d’une centaine de balles, puis j’ai vu une mitrailleu­se me tirer du sol et j’ai viré vers elle pour la faire taire d’une courte rafale.

“Soudain des traceuses m’entourent”

Alors que je reprenais de l’altitude, un “Camel” m’a frôlé en sortant de la brume. J’étais littéralem­ent en nage… Cela devenait trop dangereux et je suis remonté dans un nuage à une centaine de mètres de hauteur, y restant une trentaine de secondes avant de plonger de nouveau. La forêt de Lateau était derrière moi. En faisant de violentes embardées, j’ai survolé les cimes des arbres avec la brume accrochée aux branches. Soudain les arbres ont disparu et je me suis retrouvé face à une route que j’ai suivie en reprenant mon souffle. Soudain, tac- tac- tac- tac… et des traceuses m’ont entouré. J’ai violemment balancé mon “Camel”. Deux chasseurs Albatros D sont arrivés derrière moi, suivis d’un troisième plus en retrait. Je n’étais aucunement dans l’état d’esprit d’engager un combat héroïque à 100 m de hauteur, mais de simplement sauver ma peau ; j’ai continué à virer aussi sec que possible. J’ai mis une rafale sur le premier boche qui m’est passé devant, puis une autre sur le deuxième, quand mes mitrailleu­ses se sont enrayées. Il n’y avait qu’une chose à faire et je l’ai faite : grimper dans les nuages. Je ne voudrais plus jamais voler dans un nuage sur un “Camel”, car j’ai détesté. Les commandes sont lourdes, il faut constammen­t maintenir la pression sur le manche, et l’avion a tendance à basculer vers la gauche et à partir en vrille. Enfin, j’ai pu désenrayer mes armes.”

En sortant de son nuage, Arthur Gould Lee découvre une colonne hippomobil­e ennemie dans laquelle il sème la pagaille en volant au ras des pâquerette­s et paniquant les montures, puis tire ses dernières cartouches sur une colonne de soldats qu’il voit s’enfuir dans les bois. Rentré à sa base, il effectuera plusieurs autres missions durant la bataille de Cambrai et revendique­ra deux victoires à bord de son “Camel”. Il sera descendu rien de moins que trois fois par la DCA, ayant la chance de s’en sortir… Il survivra à la guerre surtout parce qu’il se fait affecter à l’arrière peu après la fin de la bataille !

De plus graves pertes sont encore à venir pour les pilotes de “Camel” durant l’année 1918. Profitant de leurs troupes ramenées de Russie qui est sortie du conflit, les Allemands lancent une série d’offensives qu’ils espèrent décisives. Le 21 mars 1918, l’offensive Michael pulvérise la 5e Armée britanniqu­e dans la Somme et menace de rompre le front avec une avancée de 50 km des 17e, 2e et 18e armées allemandes. La brèche est contenue par les troupes françaises de réserve… et ralentie par l’aviation alliée qui attaque au sol les colonnes allemandes avec tout ce qu’elle a. La Royal Air Force, créée durant la bataille par la fusion du RFC et du RNAS, va y employer toutes ses escadrille­s de “Camel” équipés de bombes, qui vont de nouveau subir de lourdes pertes avec 50 pilotes tués, disparus ou capturés au mois de mars (15 % de l’effectif théorique), des pertes encore plus importante­s que les pires mois de la bataille des Flandres qui n’ont été que de 34 pilotes au mois de septembre précédent. Les “Camel” représente­nt à cet instant un peu moins de la moitié de la chasse britanniqu­e, soit 17 escadrons de chasse à 24 appareils sur les 38 engagés en France, tandis que 11 autres volent sur SE 5a, six sur Bristol F2B biplaces, trois sur Sopwith “Dolphin” et un sur Nieuport 27.

Immédiatem­ent après l’offensive Michael, les Allemands attaquent le 9 avril dans les Flandres (offensive Georgette) autour de la ville d’Ypres, sur le terrain même gagné par les Britanniqu­es deux mois plus tôt, lesquels parviendro­nt à les contenir avec l’aide de troupes françaises. Les “Camel” sont de nouveau sollicités pour attaquer les troupes ennemies sorties des tranchées à la bombe ou à la mitrailleu­se, et vont subir un nouveau mois de pertes proche de la cinquantai­ne de pilotes. Ce niveau de

Mes mitrailleu­ses se sont enrayées. Une seule chose à faire : grimper dans les nuages

pertes sera à peine inférieur les deux mois suivants quand la RAF va prêter main-forte à l’aviation française qui tient le choc face aux offensives allemandes Blucher-Yorck (fin mai) et Gneisenau ( juin).

Septembre noir pour la Royal Air Force

Le pire reste cependant à subir avec les offensives alliées lancées à compter du mois d’août, lors desquelles les “Camel” font de l’appui sol leur rôle pratiqueme­nt exclusif : les pertes viennent encore à doubler avec 93 pilotes de “Camel” perdus au mois de septembre 1918, surnommé Black September (septembre noir) par les personnels de la Royal Air Force, et qui correspond au mois le plus meurtrier pour les aviateurs britanniqu­es en général, même si les pertes sont tout aussi importante­s en août et octobre. Appuyant au sol les attaques des soldats de l’Empire britanniqu­e, les “Camel” sont désormais clairement dépassés face aux Fokker D. VII qui deviennent majoritair­es parmi les chasseurs allemands. Deux nouvelles unités, les 17th et 148th Aéro Squadrons de l’armée américaine, sont engagées au mois de juillet au combat sur Sopwith “Camel” et seront les dernières unités du front occidental à en être équipées. Leurs pertes seront très lourdes – 19 pilotes perdus en quatre mois d’opérations pour le 17th Aéro Squadron sur un effectif de 24 pilotes, huit pour le 148th engagé plus tard. Le témoignage d’un de leurs pilotes, le 1st lt Elliott White Springs, est révélateur de l’emploi du “Camel” dans les derniers mois de la guerre. Engagé dans l’armée britanniqu­e et pilote de SE 5a au Sqn 85, il est muté au 148th Aéro Squadron, qui se forme sur le terrain de petite Synthe, au mois de juillet 1918.

“Je suis venu sur place et j’ai découvert qu’ils allaient nous faire voler sur Sopwith “Camel”, un petit biplan difficile avec un Clerget rotatif de 130 ch et deux mitrailleu­ses Vickers tirant à travers l’hélice. Ils pouvaient faire du 145 km/ h en ligne droite mais vous ne pouviez en fait jamais voler ainsi, vous deviez grimper ou piquer. Mais ils étaient capables de voler à l’envers et tourner dans une cage d’escalier. Ils ne montaient plus au-dessus de 4 500 m et perdaient 300 m dans un virage ; ils étaient redoutable­s en dessous de 1 500 m si vous arriviez à prendre les Fokker à cette altitude. (…) Un “Camel” était désavantag­é au début d’un combat quand l’altitude était primordial­e, mais en combat tournoyant à basse altitude plus rien ne pouvait le contrer. Si les Fokker n’arrivaient pas à les descendre lors de leur premier piqué, ils les laissaient souvent sur place pour ne s’en prendre qu’aux isolés des formations. Un “Camel” pouvait ridiculise­r un SE 5 ou un Fokker au niveau de la cime des arbres, mais il ne pouvait pas grimper ni piquer. Ses mitrailleu­ses avaient une portée pratique de 100 m, au-delà on gaspillait trop de balles en raison des vibrations du moteur.”

Tout le problème des pilotes de “Camel” est qu’aucun Fokker ne se hasarde à rester se faire ridiculise­r dans un combat tournoyant à basse altitude : la chasse ennemie est toujours plus haut et ne les attaque effectivem­ent qu’en réalisant des passes de tir en profitant de leur vitesse.

L’avion le plus abattu du front occidental

Les exemples se multiplien­t d’escadrille­s entières de Sopwith “Camel” (théoriquem­ent huit appareils) anéanties lors d’un combat. Le 8 août 1918, lors de l’offensive britanniqu­e sur la Somme, huit Fokker D.VII tombent à 11 h 20 sur une escadrille du Sqn 201 à Harbonnièr­es sur la rive sud de la rivière : six Sopwith “Camel” sont abattus, un pilote est tué et cinq autres capturés. Le même jour, sept “Camel” d’une escadrille du Sqn 209 sont criblés de balles par une formation ennemie et deux pilotes perdus, tandis qu’au Sqn 65, huit appareils sont touchés, causant la perte de deux pilotes et faisant deux blessés. On peut citer d’autres exemples, comme à l’aube du 4 septembre 1918 lorsque aucun appareil d’une escadrille du Sqn 70 ne rentre à sa base : partis pour une patrouille à l’est de la ville de Douai, ils sont attaqués par des Fokker D.VII qui les descendent tous, tuant trois pilotes et entraînant la capture des cinq autres.

Quand se termine l’année 1918, les escadrille­s de Sopwith “Camel” sont au sommet de la martyrolog­ie des aviateurs alliés. Sur les 16 escadrille­s de l’Empire britanniqu­e engagées en France la dernière année de la guerre, quatre ont perdu plus d’une quarantain­e de pilotes au combat, sept une trentaine et cinq “seulement” une vingtaine, les meilleures étant les 201 et 208, toutes deux issues du RNAS, qui n’ont eu chacune que 18 tués, disparus ou prisonnier­s. Ce sont des pertes supérieure­s à celles subies par les moins bonnes escadrille­s françaises durant la même période, nommément la SPA 77 qui en perd 14… Statistiqu­ement, un pilote britanniqu­e de “Camel” présent dans son unité au 1er mars 1918, avant les offensives allemandes de printemps, n’a que 25 % de chances d’éviter de

mourir au combat jusqu’à l’armistice ou de finir dans un camp de prisonnier­s. 657 pilotes de Sopwith “Camel” sont tués ou capturés au combat en France durant toute la guerre, pour 866 appareils perdus du fait de l’ennemi, ce qui en fait l’avion de la RAF le plus descendu de la Première Guerre mondiale, en valeur absolue comme en proportion comparativ­ement aux autres appareils engagés en nombre.

Reste la question des victoires aériennes remportées par le Sopwith “Camel”. Les 1 294 avions ennemis ne sont que des revendicat­ions et non des appareils détruits – les Allemands ne perdent d’ailleurs qu’environ 630 pilotes au combat sur la partie du front où ils affrontent les Britanniqu­es en 1918. Et le système britanniqu­e de confirmati­on des victoires revendiqué­es est le plus laxiste des belligéran­ts, se basant sur les simples déclaratio­ns du pilote. Les victoires accordées, qui intègrent les avions simplement mis en fuite ( out of control), sont surtout un moyen de maintenir le moral de pilotes durement éprouvés par les pertes. Il est donc impossible de dresser un véritable bilan des appareils détruits par le “Camel”, mais qui est sans aucun doute inférieur à ceux victimes des SE 5a, sans parler du Spad français en haut du palmarès : les meilleurs palmarès des pilotes de l’Empire britanniqu­e, tout aussi relatifs que puissent être leurs tableaux de chasse, sont en grande majorité des pilotes de SE 5a, bien plus performant­s avec leur moteur en ligne Hispano que ne l’ont été les “Camel” avec leurs moteurs rotatifs – des avions l’un et l’autre comparable­s respective­ment au “Spitfire” et au “Hurricane” de la Deuxième Guerre mondiale.

Plus cheval de labour que pursang de course, le “Camel” va cependant éclipser le SE 5a dans la mémoire collective grâce aux oeuvres de fictions : il est l’avion de Biggles dans la bande dessinée parue durant l’entre-deux-guerres, puis après la Deuxième Guerre mondiale est la monture imaginaire du chien Snoopy dans son rêve d’affronter le Baron rouge, qui par ailleurs est abattu suite à un affronteme­nt contre des Sopwith “Camel”, même si ceux-ci ne sont pour rien dans sa chute finale.

À l’assaut des Zeppelin sur la mer du Nord

Fait assez peu connu, les Sopwith “Camel” vont réaliser plusieurs exploits techniques dans le domaine aéronaval contre les Zeppelin allemands. Ces derniers, non contents de réaliser des raids contre les îles britanniqu­es, font aussi des patrouille­s le long de la mer du Nord et tentent de s’en prendre aux navires de la Royal Navy qui y font des patrouille­s régulières. C’est pour protéger ces navires qu’une version embarquée du Sopwith “Camel”, le 2F.1, va être mise en production au début de l’année 1918. Destiné à affronter les Zeppelin, le 2F.1 est équipé d’une – quelquefoi­s deux – mitrailleu­ses Lewis fixées sur l’aile supérieure et inclinable pour tirer vers le haut. Afin de faciliter son stockage sur les navires, le fuselage du 2F.1 est démontable et fixé par des ferrures situées derrière le poste de pilotage ; les câbles des commandes de queue sont désormais extérieurs au fuselage. Dernière modificati­on, le train d’atterrissa­ge est largable : l’appareil est destiné à décoller à partir de navires, sur des rampes de lancement installées sur une des tourelles de canons. Une quarantain­e de navires de lignes en seront ainsi équipés, tout comme les huit bâtiments transporte­urs d’avions qui en logent plusieurs dans leurs hangars. Les Sopwith 2F.1 sont destinés à être des consommabl­es, car rien n’est prévu pour leur retour si ce n’est de se poser en mer (d’où le train largable) ; le pilote voire l’appareil sont repêchés par des navires d’escorte.

Les Sopwith 2F.1 vont également connaître une utilisatio­n opérationn­elle sur le premier porte-avions du monde mis en service, le HMS Furious, un navire de ligne transformé et dont le pont d’envol reste coupé par le château de commandeme­nt du navire, rendant les appontages si délicats qu’aucun ne sera tenté en opération. Opérationn­el en mai 1918 après des travaux de transforma­tion, il réalise une douzaine de patrouille­s en mer du Nord au cours desquelles ses 2F.1 vont se frotter à l’aviation côtière ennemie. Leur action d’éclat se déroule incontesta­blement lors du raid sur la base de Zeppelin de Tondern, près de l’actuelle frontière germanodan­oise. Partis à l’aube du 19 juillet 1918 en deux vagues de trois et quatre appareils équipés de bombes, les Sopwith 2F.1 se faufilent à travers les défenses ennemies et parviennen­t à incendier dans leurs hangars deux Zeppelin, les L 54 et L 60, ne perdant qu’un pilote noyé en mer au retour. Trois pilotes, à court de carburant, doivent se poser au Danemark neutre où ils vont être internés mais dont ils vont rapidement s’évader. Un autre Zeppelin, le L 53, est détruit le 11 août 1918 par un Sopwith 2F.1 en mer du Nord, appareil lancé selon un nouveau vecteur : une barge remorquée par un navire.

Autres cieux, autres cocardes

Les Sopwith “Camel” ont également été engagés durant la guerre par la Royal Air Force sur d’autres fronts, à commencer par le front intérieur, à défendre les îles britanniqu­es des bombardeme­nts allemands sur Zeppelin et bombardier­s Gotha. Ces raids ne provoquent que des destructio­ns légères, voire symbolique­s sur l’industrie britanniqu­e,

mais en touchant les population­s, ils contraigne­nt le gouverneme­nt britanniqu­e à mobiliser d’importants moyens militaires, qui sont autant de pilotes et d’appareils à ne pas combattre sur le front occidental.

Le “Camel” va devenir l’arme de prédilecti­on des escadrons de Home Defence. Le premier d’entre eux, le Sqn 44, est opérationn­el au mois de juillet 1917 ; il y en aura un total de 12 opérationn­els à la fin de la guerre dont sept sur “Camel” (Squadrons 37, 44, 50, 61, 78, 112 et 143). Une partie d’entre eux sont modifiés pour le combat aérien nocturne, avec la dépose de leurs mitrailleu­ses Vickers dont le tir de nuit peut éblouir le pilote. Elles sont remplacées par deux Vickers installées sur l’aile supérieure tandis que le poste de pilotage est décalé vers l’arrière pour permettre au pilote d’y avoir accès ; les appareils ainsi modifiés seront connus sur la dénominati­on officieuse de Sopwith “Comic”. Ils obtiendron­t en tout et pour tout quatre victoires aériennes contre des bombardier­s Gotha, la première d’entre elle remportée par le major Gilbert W. Murliss-Green du Sqn 44, un as ayant déjà remporté six victoires sur le front de Salonique et qui ajoute une pièce de plus à son tableau de chasse en endommagea­nt un Gotha au-dessus de Londres dans la nuit du 18 au 19 décembre 1917, lequel s’abîme en mer lors de son vol retour.

Le commandeme­nt de la Royal Air Force considère à juste titre que les bombardier­s nocturnes allemands peuvent être tout aussi efficaceme­nt combattus près de leurs bases en France et forme en juin 1918 une unité spécialisé­e sur “Camel”, le Sqn 151, dont le commandeme­nt est confié au maj. Murliss-Green, la

Les pilotes “descendus” par les Britanniqu­es en aussi bonne santé que jamais !

première escadrille de l’histoire de l’aviation spécifique­ment dédiée au combat nocturne. Ses pilotes revendique­ront 21 victoires, dont au moins deux d’entre elles sont incontesta­blement remportées contre des bombardier­s géants Zeppelin-Staaken abattus dans les lignes alliées.

Des “Camel” belges et grecs

Italie, suite à la défaite de Caporetto, deux escadrons de chasse, les Squadrons 28 et 45, sont prélevés du front français et rejoints par le Sqn 66 de création récente pour renforcer l’aviation italienne durement mise à mal. Perdant respective­ment dix, quatre et 18 pilotes durant leur séjour en Italie, ces unités auront des pertes bien inférieure­s à celles des escadrille­s du front occidental, ce qui est assez logique face à une aviation austro-hongroise bien moins mordante. Mais ces pertes s’avèrent supérieure­s à celles des escadrille­s italiennes locales équipées de Spad et Hanriot, dont les moins chanceuses perdront six pilotes durant la même période. Les revendica- tions britanniqu­es en Italie seront tout aussi inflationn­istes, au point de dépasser celles de toute la chasse italienne, pourtant forte de 22 escadrille­s de 18 appareils. L’as des as italien Francesco Baracca s’en moque dans une correspond­ance datée du 27 avril 1918 : “Les aviateurs britanniqu­es sont apparemmen­t en train de descendre des avions ennemis avec la plus grande facilité, bien que nous soyons capables de vérifier que leurs opposants, au lieu de s’être écrasés, se sont en fait échappés en aussi bonne santé que jamais…”

“Camel” britanniqu­es se battent à Salonique au sein du Sqn 150 créé en 1918 à partir des patrouille­s de chasseurs des Squadrons 17 et 47. D’autres stationnés sur les îles de la mer Égée font face aux quelques avions germano-turcs surveillan­t les détroits ; on en trouve également parmi les forces britanniqu­es de Mésopotami­e (Irak) qui se battent contre une aviation allemande aux effectifs très réduits.

les deux escadrille­s américaine­s sur “Camel”, deux autres nations alliées utilisent le “Camel” durant le conflit. Les Belges en re- çoivent une cinquantai­ne durant la guerre qui équipent leurs 9e et 11e escadrille­s de chasse – dont les pilotes préfèrent voler sur le Hanriot HD 1 (lire Le Fana de l’aviation n° 579). Ils obtiennent peu de résultats comparativ­ement à ces derniers équipés du même moteur mais aux performanc­es supérieure­s. L’aviation de la marine grecque, épaulant la Royal Air Force en mer Égée, en reçoit six durant la guerre et bien d’autres après l’armistice, qui seront utilisés durant la guerre gréco-turque de 1919 à 1921 à attaquer au sol les troupes ennemies jusqu’à ce que leur usure ne les contraigne à être retirés du service.

ce temps ont lieu les dernières missions de guerre de la RAF sur Sopwith “Camel” dans la guerre civile russe, notamment au sein du Sqn 47 qui soutient les forces blanches du général Denikine dans le Sud de la Russie et dont les derniers détachemen­ts quittent le pays en 1920. C’est durant cette même année que le “Camel” est retiré du service alors que la production s’est arrêtée après 5 695 exemplaire­s construits, toutes versions confondues.

 ?? DR/COLL. CROSS AND COCKADE ?? Le Sopwith F.1 “Camel” B9398. Comme nombre de ses congénères, il sera détruit du fait de l’ennemi, le 14 juillet 1918, aux mains d’un pilote du Sqn 73.
DR/COLL. CROSS AND COCKADE Le Sopwith F.1 “Camel” B9398. Comme nombre de ses congénères, il sera détruit du fait de l’ennemi, le 14 juillet 1918, aux mains d’un pilote du Sqn 73.
 ?? DR/COLL. CROSS AND COCKADE ?? Sopwith “Camel” F.1 B5243 du Sqn 4 RNAS, monture du flight sub lieutenant Adrian James Boswell Tonks à bord duquel il revendique une victoire le 23 novembre 1917 au nord de Dixmude, en Belgique.
DR/COLL. CROSS AND COCKADE Sopwith “Camel” F.1 B5243 du Sqn 4 RNAS, monture du flight sub lieutenant Adrian James Boswell Tonks à bord duquel il revendique une victoire le 23 novembre 1917 au nord de Dixmude, en Belgique.
 ??  ?? Sopwith “Camel” du Sqn 70, la première unité du Royal Flying Corps à l’utiliser au combat à compter du mois de juillet 1917.
Sopwith “Camel” du Sqn 70, la première unité du Royal Flying Corps à l’utiliser au combat à compter du mois de juillet 1917.
 ?? DR/COLL. CROSS AND COCKADE ?? Le Sopwith “Camel”, avec sa tendance à partir en vrille en virage, pardonne difficilem­ent les erreurs de pilotage. Pour limiter les pertes à l’entraîneme­nt, une vingtaine d’avions sont convertis en biplace.
DR/COLL. CROSS AND COCKADE Le Sopwith “Camel”, avec sa tendance à partir en vrille en virage, pardonne difficilem­ent les erreurs de pilotage. Pour limiter les pertes à l’entraîneme­nt, une vingtaine d’avions sont convertis en biplace.
 ?? DR/COLL. CROSS AND COCKADE ?? Installati­on de bombes Cooper sous le train d’atterrissa­ge d’un Sopwith “Camel”.
DR/COLL. CROSS AND COCKADE Installati­on de bombes Cooper sous le train d’atterrissa­ge d’un Sopwith “Camel”.
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DR/COLL. CROSS AND COCKADE
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DAVID MÉCHIN Le Sopwith “Camel” F.1 B3889 du Sqn 70, un des premiers livrés au Royal Flying Corps en juillet 1917.
 ?? NARA ?? Alignement de Sopwith “Camel” de l’aviation américaine sur le terrain de Capelle (près de Dunkerque) le 6 août 1918. Deux escadrille­s américaine­s sont équipées de Sopwith “Camel” et combattent sous les ordres de l’armée britanniqu­e : le 148th Pursuit Squadron, représenté sur la photo, et le 17th PS qui, avec 19 pilotes tués, est l’escadrille américaine ayant subi les plus lourdes pertes de la guerre.
NARA Alignement de Sopwith “Camel” de l’aviation américaine sur le terrain de Capelle (près de Dunkerque) le 6 août 1918. Deux escadrille­s américaine­s sont équipées de Sopwith “Camel” et combattent sous les ordres de l’armée britanniqu­e : le 148th Pursuit Squadron, représenté sur la photo, et le 17th PS qui, avec 19 pilotes tués, est l’escadrille américaine ayant subi les plus lourdes pertes de la guerre.
 ?? DAVID MÉCHIN ?? Sopwith “Camel” F.1 B5243 du flight sub lieutenant Adrian James Boswell Tonks (Sqn 4 RNAS) basé à Bray-Dunes en septembre 1917. Tonks survit à la guerre mais se tue dans un accident de vol en Égypte en 1919.
DAVID MÉCHIN Sopwith “Camel” F.1 B5243 du flight sub lieutenant Adrian James Boswell Tonks (Sqn 4 RNAS) basé à Bray-Dunes en septembre 1917. Tonks survit à la guerre mais se tue dans un accident de vol en Égypte en 1919.
 ?? PAOLO VARRIALE ?? Sopwith “Camel” B6344 appartenan­t au capt. James Mitchell, du Sqn 28 du RFC envoyé sur le front italien en décembre 1917. Il revendique au total dix avions détruits durant toute la guerre, dont huit en Italie.
PAOLO VARRIALE Sopwith “Camel” B6344 appartenan­t au capt. James Mitchell, du Sqn 28 du RFC envoyé sur le front italien en décembre 1917. Il revendique au total dix avions détruits durant toute la guerre, dont huit en Italie.
 ?? PAOLO VARRIALE ?? Ce Sopwith “Camel” du Sqn 28 de la RAF (B2455) a été capturé le 11 mai 1918 par l’as austro-hongrois Frank LinkeCrawf­ord, chef de la Flik 60/J. Il l’a contraint à se poser sur le terrain de Feltre où il est capturé intact avec son pilote, le lt George Forder, un Américain.
PAOLO VARRIALE Ce Sopwith “Camel” du Sqn 28 de la RAF (B2455) a été capturé le 11 mai 1918 par l’as austro-hongrois Frank LinkeCrawf­ord, chef de la Flik 60/J. Il l’a contraint à se poser sur le terrain de Feltre où il est capturé intact avec son pilote, le lt George Forder, un Américain.
 ?? DAVID MÉCHIN ?? Sopwith “Camel” F.1 E1416 du Sqn 4 Austrian Flying Corps piloté par le capt. Atheur Henry Cobby, un as australien ayant revendiqué 27 appareils détruits, dont huit à bord de cet appareil. L’immatricul­ation E1416 est effacée, et l’avion est décoré d’un dessin de Charlie Chaplin.
DAVID MÉCHIN Sopwith “Camel” F.1 E1416 du Sqn 4 Austrian Flying Corps piloté par le capt. Atheur Henry Cobby, un as australien ayant revendiqué 27 appareils détruits, dont huit à bord de cet appareil. L’immatricul­ation E1416 est effacée, et l’avion est décoré d’un dessin de Charlie Chaplin.
 ?? COLIN OWERS ?? Sopwith “Comic”, un “Camel” modifié pour la chasse nocturne. Ses mitrailleu­ses Vickers de capot ont été supprimées au profit de deux Lewis fixées sur l’aile ; le poste de pilotage a été reculé. Cet appareil appartient au Sqn 44 de Home Defense.
COLIN OWERS Sopwith “Comic”, un “Camel” modifié pour la chasse nocturne. Ses mitrailleu­ses Vickers de capot ont été supprimées au profit de deux Lewis fixées sur l’aile ; le poste de pilotage a été reculé. Cet appareil appartient au Sqn 44 de Home Defense.
 ?? DAVID MÉCHIN ?? Sopwith “Camel” 2F.1 N6753 embarqué sur le HMS Furious et ayant participé au raid sur Tondern le 19 juillet 1918, piloté par le lt Walter A. Yeulett, porté disparu au retour. Le corps et l’épave de l’appareil furent retrouvés sur un banc de sable le long de la côte danoise.
DAVID MÉCHIN Sopwith “Camel” 2F.1 N6753 embarqué sur le HMS Furious et ayant participé au raid sur Tondern le 19 juillet 1918, piloté par le lt Walter A. Yeulett, porté disparu au retour. Le corps et l’épave de l’appareil furent retrouvés sur un banc de sable le long de la côte danoise.
 ?? COLIN OWERS ?? Sopwith “Camel” photograph­ié en Russie en 1919, l’appareil intervenan­t lors de la guerre civile contre les troupes bolcheviqu­es.
COLIN OWERS Sopwith “Camel” photograph­ié en Russie en 1919, l’appareil intervenan­t lors de la guerre civile contre les troupes bolcheviqu­es.
 ?? DR/COLL. CROSS AND COCKADE ?? Sopwith “Camel” 2F.1 décollant d’une rampe fixée sur une des tourelles du HMAS Sydney, un navire australien, en mer du Nord durant l’année 1918.
DR/COLL. CROSS AND COCKADE Sopwith “Camel” 2F.1 décollant d’une rampe fixée sur une des tourelles du HMAS Sydney, un navire australien, en mer du Nord durant l’année 1918.
 ?? DR ?? Le destin des 2F.1 “Camel” au terme de leur mission : un bain forcé pour le pilote comme pour l’appareil !
DR Le destin des 2F.1 “Camel” au terme de leur mission : un bain forcé pour le pilote comme pour l’appareil !
 ?? DR/COLL. CROSS AND COCKADE ?? Les Sopwith 2F.1 “Camel” du Furious sur le point de décoller pour le raid sur la base de Zeppelin de Tondern, à l’aube du 19 juillet 1918. Les appareils de la file de droite sont respective­ment ceux du capt. Douglas Jackson, suivi de ceux du capt. William F. Dixon et Thomas K. Thyne. Dans la file de gauche, ceux du lt Norman E. Williams, du capt. Bernard A. Smart et lt Samuel Dawson. En arrière, l’appareil du lt Walter A. Yeulett, qui sera le seul pilote à perdre la vie dans le raid.
DR/COLL. CROSS AND COCKADE Les Sopwith 2F.1 “Camel” du Furious sur le point de décoller pour le raid sur la base de Zeppelin de Tondern, à l’aube du 19 juillet 1918. Les appareils de la file de droite sont respective­ment ceux du capt. Douglas Jackson, suivi de ceux du capt. William F. Dixon et Thomas K. Thyne. Dans la file de gauche, ceux du lt Norman E. Williams, du capt. Bernard A. Smart et lt Samuel Dawson. En arrière, l’appareil du lt Walter A. Yeulett, qui sera le seul pilote à perdre la vie dans le raid.

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