Le Figaro Magazine

Mode

Lancée en 2012 par deux Françaises, cette marque d’accessoire­s tissés de façon traditionn­elle fait vivre toute une communauté au Népal.

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Le mot Melt – « fondu », « fusionné » ou « mélangé » en français – résume bien les écharpes du même nom qui croisent fibres naturelles, coloris infusés et savoir-faire locaux venus d’ailleurs. Mais il raconte aussi l’histoire de ses fondatrice­s, deux amies d’enfance de L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) s’étant aperçues que leurs expérience­s profession­nelles distinctes pouvaient se compléter et donner jour à un projet commun avec une dimension solidaire. Discrèteme­nt, le logo de Melt juxtapose les initiales du prénom de Jeanne Biehn, ex-attachée de presse d’un designer japonais et fille d’un expert renommé en tissus anciens, et de celui d’Emma Garcin, ancienne de l’Institut français de la mode (IFM), qui a réalisé plusieurs missions de sourcing au Népal pour le compte de grandes maisons européenne­s, avant d’y ouvrir un atelier de tissage traditionn­el en 2010. Emma commence par travailler à façon pour différente­s marques mais, rapidement, « traduire les tableaux Excel des autres devient frustrant, et, se souvient-elle surtout, d’autres idées (lui) viennent »… Dont celle de s’associer avec sa complice d’enfance afin de créer une ligne contempora­ine d’accessoire­s textiles réalisés sur des métiers anciens en bois selon des traditions locales transmises de père en fils, du côté de Katmandou depuis des siècles. « Ces artisans ont un trésor entre leurs mains mais, malheureus­ement, leurs enfants se sont progressiv­ement mis à rêver d’autres horizons et à économiser afin de s’expatrier à Dubaï ou à Abu Dhabi dans l’espoir de décrocher un autre travail », racontent les deux jeunes femmes qui se relayent sur place depuis le lancement de leur première collection, en 2012. Au départ, elles ciblaient le marché de l’habillemen­t masculin avec des modèles en cachemire dans des teintes douces. Puis, elles ont entraîné les petites mains locales à employer du poil de chameau et de yack, voire des liens et des inserts en cuir d’agneau teints selon des techniques végétales, telles leurs principale­s matières premières plongées manuelleme­nt dans des bains de pigments. Résultat : le label connaît également le succès au féminin et se prépare, pour le printemps pro-

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En 2012 (4), Jeanne Biehn (à gauche) et Emma Garcin (à droite) ciblaient les hommes avec leurs premières écharpes tissées artisanale­ment au Népal (2 et 3). De fil en aiguille, elles ont imaginé d’autres modèles plus grands, colorés et féminins (1 et...
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