Cette carte scolaire qui inquiète
Ils sont venus de Meaux, de Nemours, de Chaintreaux, de Souppes-sur-Loing ou encore de Château-Landon. Près de 200 personnes - élèves, parents d’élèves voire professeurs - ont répondu à l’appel de l’intersyndicale, jeudi 15 février, pour un rassemblement devant la préfecture de Seine-et-Marne, à Melun.
Une mobilisation qui s’est tenue en marge du conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN) pour la révision de la prochaine carte scolaire et notamment l’analyse des potentielles fermetures de classe. « Comment vont faire les professeurs ? » , s’inquiète Mbarka, une mère d’élève de l’école du centre, à Souppessur-Loing.
« Où est la limite ? »
« Plusieurs classes sont menacées dans notre école et cela, au détriment des enfants et de la qualité de l’enseignement, poursuit-elle. Où sera placée la limite ? Quarante élèves par classe ? » Cette crainte de la dégradation des conditions d’enseignement était d’ailleurs sur toutes les lèvres, lors de la mobilisation.
Parmi les revendications syndicales, la prise en compte de la spécificité de la Seine-et-Marne, tant par sa taille que ses caractéristiques, urbaines et rurales. « Nous demandons une baisse des effectifs d’enfants par classes, souligne Bruno Martoglio, de Snuipp77. Il y a une trop grande prudence concernant les ouvertures de classes, notamment en petite section de maternelle. »
Parmi les autres demandes, une gestion des remplacements plus fine, le maintien du dispo- sitif des Rased (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) ou du dispositif « Plus de maître que classes (PDMQC).
« On nous annonce 40 postes supplémentaires pour l’an prochain en Seine-etMarne, illustre-t-il. Mais avec le dédoublement des classes en CP et CE1 des réseaux d’éducation prioritaires (Rep et Rep +, ndlr) le besoin est de 64 postes : le compte n’y est pas. » Pour l’Unsa, le constat sera encore plus dur dans certains territoires.
Effectifs pléthoriques
« Il y a un écart entre les moyens donnés pour la Seineet-Marne et les promesses présidentielles, estime Luc Michel, le secrétaire départemental de l’Unsa. C’est le monde rural qui va perdre le plus avec des effectifs pléthoriques mais aussi des doubles voire triples niveaux qui sont de vraies arnaques pédagogiques. »
Un constat que Caroline, représentante de parents d’élèves à Chaintreaux connaît bien. « Si on nous ferme une classe, les effectifs vont augmenter, souligne-t-elle. Pis, selon cette mère,
« on passera à des triples niveaux alors qu’un tiers des élèves rencontre déjà des difficultés : il faut soulager les professeurs. »
« Ce n’est plus possible de travailler dans ces conditions » , répond justement une professeure de l’école Picasso de Nemours, une école qui n’a plus le classement Rep depuis 3 ans.
« Avec des effectifs de 25 enfants c’est déjà compliqué alors avec des effectifs en plus c’est voué à l’échec » , abonde une de ses collègues.
« Aucune mesure de ferme- ture n’est définitive avant le mois de septembre, rappelle Luc Michel. Il ne faut jamais lâcher la mobilisation pour donner aux élèves les conditions de la réussite. »