Covoiturer, c’est économiser
Semaine de la mobilité
Mortagne-au- Perche.
À la sortie de Saint-Langis-lèsMortagne, sur la D932, le parking de l’aire de covoiturage aménagée par la Communauté de communes du Pays de Mortagne-au-Perche affiche souvent complet. Résultat : les usagers laissent fréquemment leur véhicule sur le trottoir. Deux inscrits, au départ de Mortagne
Le covoiturage a visiblement ses adeptes. Mais, sur les sites internet dédiés à la pratique, peu de trajets réguliers sont proposés. Sur Blablacar, les voyages au départ de Mortagne sont variés mais occasionnels. Utile si l’on veut rejoindre Nantes, Paris, ou le Sud de la France le temps d’un séjour. En revanche plus compliqué, si l’on veut partager quotidiennement une voiture pour se rendre au travail à Alençon, L’Aigle, Sées… Quant au site géré par le Conseil départemental, covoiturage.orne, il ne compte que deux propositions.
L’une d’elles a été rédigée par Daniel, 59 ans. « Je cherchais un conducteur qui puisse m’emmener de Mortagne jusqu’à Alençon, chaque jour de la semaine » , rapporte-t-il. Le Courgeoûtien a fixé l’heure de départ à 7 h, et le retour à 17 h 15. Annonce sans réponse
Mais l’annonce, postée en mars dernier, est restée sans réponse. « Je n’ai eu aucun contact, alors j’ai abandonné » , regrette le Percheron. Daniel et sa compagne possèdent un véhicule pour deux. Il a donc fallu trouver une solution pour rejoindre la cité des Ducs : « J’ai décidé de prendre le bus. C’est pratique et pas cher : moins de 2 € le trajet » , indique Daniel. Si le voyage est l’occasion de rencontres intergénérationnelles - « Je fais la route avec des étudiants » - l’Ornais espère toutefois finir par trouver un covoitureur. « Le bus s’arrête souvent. Et, en covoiturage, on peut discuter, se raconter nos journées, c’est plus sympa » .
La deuxième et seule autre annonce référencée sur covoiturage.orne est celle de Dominique. Le quinquagénaire vit à Réveillon et travaille à La Poste, à Alençon. Il fait le trajet chaque jour et dispose de quatre places pour d’éventuels passagers. Mais elles restent désespérément vides. Et les horaires ne collent pas avec ceux de Daniel : Dominique part et revient plus tard (8 h 30 / 18 h 15).
Inscrit depuis le printemps dernier, le fonctionnaire n’a eu qu’un passager régulier : « Pendant deux mois, j’ai emmené un Mortagnais qui effectuait un stage à Alençon. Depuis, plus rien » , déplore-t-il. Économique et écolo
Le covoiturage est une solution qu’aimerait adopter, de façon durable, l’Ornais. D’abord pour des raisons économiques : « Cela permet de partager les frais de route, mais aussi l’usure des voitures. De Mortagne à Alençon, il y a tout de même 40 kilomètres » . Ensuite, pour l’aspect environnemental : « Si l’on est deux dans la voiture, c’est deux fois moins de gaz d’échappement émis » .
Pour ses longs trajets (le dernier en date : Brou-Montpellier), Dominique a trouvé plus facilement des passagers que pour ses allers-retours quotidiens. Pourtant, il en est certain, de nombreux Mortagnais se rendent chaque jour à Alençon. « Les mentalités ne sont peut-être pas prêtes ? Le covoiturage n’est pas encore entré dans les moeurs » , suggère-t-il.