Le Républicain (Lot-et-Garonne)
USC-USM: de la revanche dans l’air
Le duel entre Casteljaloux - Marmande s’apparente au combat de David contre Goliath. Sauf que dans un derby, chaque joueur l’aborde avec plus ou moins de pression. Si la revanche de samedi soir est semblable à la première manche, ça promet…
Sur la feuille de match, normalement, il n’y a pas photo comme on dit. Comment est-ce possible que l’USM ait eu toutes les peines du monde à mettre à la raison une USC à un effectif anémique? Pourtant, tout les différencie. Il suffit pour cela de dénombrer la pléïade de joueurs rompus à la division supérieure. Surdimensionnée en Fédérale 2, l’équipe marmandaise a senti le vent du boulet passer tout près à Dartiailh. Un paradoxe surprenant pour le « petit » d’en face, exemplaire dans le domaine de l’engagement. Le scénario de la manche aller avait laissé pantois tous les observateurs. Souvenez-vous, il s’en est fallu de peu pour que la victoire ne change de camp sur l’ultime action. Une incompréhension dans l’annonce sur une touche dans les 22 mètres adverses qui fit perdre la dernière cartouche à de valeureux casteljalousains… Inutile de remuer davantage le couteau dans la plaie, ce soir-là d’octobre personne n’avait été dupe. L’USM avait frisé la cor- rectionnelle. Avait-elle surestimé sa force? Sous-estimé la capacité d’un « dur au mal » ?
Un suspendu, deux incertitudes
L’USC avait payé cash ses petites erreurs causées par le déploiement d’énergie. « On s’était tellement employé qu’on a manqué de lucidité dans le dénouement final. Les gars avaient tout donné. Ils se sont surpris eux-mêmes, prenant conscience au fil de la seconde période qu’ils tenaient la distance, qu’ils pouvaient le faire. Même si l’équipe a été en sur-régime, à la limite de la rupture par instant» , estime Jean-David Borenstein.
«Je pense que Marmande ne nous attendait pas à ce niveau. Le dimanche suivant, on l’a payé cher devant Malemort, en produisant notre plus mauvais match de la saison à Lirac. Il n’y avait plus d’essence dans le moteur.»
Un derby ne ressemble à aucun autre match. D’où l’intérêt majeur d’assister à la revanche, samedi soir ( coup d’envoi à 19h30) dans une enceinte casteljalousaine pleine à craquer. Orgueil et fierté présideront à ces retrouvailles que nul joueur ne louperait pour rien au monde. Sauf que certains sont suspendus à un rétablissement express. C’est le cas pour Romain Mombrun, en délicatesse avec une cheville. Dimanche dernier, il est sorti à la mi-temps par mesure de précaution. Son forfait mettrait dans l’embarras les techniciens, déjà obligés de se passer des services d’Adrien Baudas. Poutre essentielle du pack (1,93 m pour 105 kg), le seconde ligne est sous le coup d’une suspension.
« Notre succès à Lormont a laissé des traces. C’est le revers de la médaille, car nous avions misé sur cette performance, plus d’ailleurs qu’une sur Marmande » , admet le manager de l’USC.
Le retour satisfaisant du talonneur Anthony Oliveira pourrait apporter une solution supplémentaire en première ligne, secteur où le « petit » Loïc Clavé, à gauche, semble se détacher. Reda Benazzi revient en forme. A droite, démarrera Alban Maucouvert ou Christophe Dore. Le dynamique Romain Clocher, touché à une cote, devait se déterminer dans la semaine.
En grande forme à l’approche du derby, le demi de mêlée Joël de la Bardonnie (auteur de trois essais) a été un des principaux artisans des succès acquis à StYrieix et à Lormont. A priori, aucun changement n’interviendra au sein de la ligne de trois quarts. C’est juste une position des hommes polyvalents à définir. Benjamin Douzon demi d’ouverture ou à l’arrière? Thomas Lafon centre ou numéro 15?
De mieux en mieux au centre, Théophile Cestaro (ex-SU Agen) parait tenir à la corde…
Tout ça ne sont que des suppositions. Un Valentin Joubert relancé et (ou) encore un Sébastien Delage (vu à son avantage à St-Yrieix) sont susceptibles de postuler dans le groupe des 22. L’ancien bazadais Maxence Conilh sera sur la feuille de match, possédant l’avantage de « doubler » le poste de n°9 et celui de n°15.
Dans l’oreillette
Si ça dépendait des joueurs, tous, sans exception, voudraient prendre part à ce derby exceptionnel. Deux ou trois choix seront à trancher. Derrière la main courante, Nicolas Matéos (purgeant une suspension de 4 matches) transmettra ses instructions à John Ponthoreau, responsable des lignes arrières, et à Jean-David Borenstein, manager, sur le banc, samedi soir.
«Si besoin, on communiquera par téléphone portable. A la différence avec notre adversaire, chez nous, notre moyen de communication est plus rudimentaire. Les oreillettes, on les laisse à Marmande…» , s’amuse JDB.
C’est bon enfant. Au fond, tout ce beau monde quittera son appareillage à l’heure de la troisième mi-temps. Au moment de savourer une mousse, une fois la pression retombée.