La Barrique, lieu coquin…
L’annonce de la création d’un bar à vin portant le nom de la Barrique a semble-t-il réveillé quelques souvenirs d’un passé dont peu de gens se souviennent malgré tout.
Ce nom fut celui d’un établissement de passe, situé place des Carmes. Il n’en reste plus de traces de nos jours. Ce lieu n’est en fait que la continuité de celui se situant rue Saint-Gervais et plus connu sous le nom de Bacchus.
Il était tenu par Mme Savin, une femme qui avait beaucoup de classe et pour la seconder, Irène. Cette dernière s’occuppait des filles et de l’intendance, changeait les draps.
Les filles changeaient tous les mois, elles arrivaient en général en car, de Bordeaux. La clientèle était celle de quelques pêcheurs qui dès la paye, touchée le vendredi soir, (on débauchait plus tôt ce jour là), allaient boire chez Bacchus et certains montaient à l’étage. Il y avait aussi ceux qui, ayant livré leur tabac, faisaient la fête et passaient souvent par ce plaisir. Les filles étaient suivies par deux médecins dont le docteur Laville de Preignac, ce qui paraissait plus discret, mais il arrivait au docteur Gaston d’intervenir. Un jour le docteur Laville demanda à son confrère de Langon d’intervenir et ce dernier, dans un moment d’égarement, ressortit par la rue Saint-Gervais, alors que les clients préféraient la sortie des artistes rue Ronde.
Aussi eut-il droit à des colibets dont il se sortit avec beaucoup de verve. Bacchus dut fermer et Mme Savin reprit Place des Carmes mais semblet-il pour une période assez courte. La date de 1960 serait la plus probable. Les personnes qui ont connu cette époque ne sont plus nombreuses, ceux qui peuvent encore en parler affirment n’avoir pas pratiqué.
Des anecdotes ne peuvent pas être évoquées ici, faute de pouvoir être vérifiables. Il est difficile de situer la fin des activités de la Barrique. À noter que Bacchus fut aussi un temps le local de l’artiste Pissaboeuf.