Le Réveil (Édition Pays de Bray)

Claude Fournier était journalist­e, historien et homme de coeur

- Laurent Hellier

Né d’un père Normand et d’une mère Basque, Claude Fournier était l’un des plus célèbres Saint-saënnais. Il est décédé d’une chute fatale mercredi 13 septembre à son domicile. Son décès à l’âge de 86 ans plonge les plus anciens dans une grande tristesse.

Claude Fournier a été l’un des piliers fondateurs du journal Le Réveil dès 1953. Et jusqu’en 1991, il en sera le rédacteur en chef. Plus de 25 ans après son départ à la retraite, Claude restait pour nous un référent. Si nous avions besoin d’une informatio­n historique ou d’une photo d’époque, sa porte restait ouverte du côté de Saint-saëns.

C’est en décembre 1952 que Claude arrivait au Réveil. Il avait alors 23 ans. Le journal venait tout juste de renaître après la guerre grâce à la famille Radiguet. Le jeune Saint-saënnais arrivait à la rédaction avec l’énergie de son jeune âge. Toute sa carrière sera consacrée à l’informatio­n locale en pays de Bray. Il sera de tous les combats de la presse locale dans le sillage de Pierre et Jean Radiguet, puis de Thierry aux côtés duquel il terminera sa carrière.

Une carrière qui durera 37 ans. Le rédacteur en chef a tiré sa révérence en 1991 et déposé son stylo comme un militaire dépose les armes. Mais ce soldat du journalism­e ne renoncera jamais à l’écriture. A la retraite, il se lance dans la réalisatio­n de cinq livres d’histoire locale notamment sur sa commune de Saint-saëns qu’il chérit tant.

Mais Claude Fournier était bien plus qu’un homme d’informatio­n. Il était aussi un homme de croyance et de conviction. Depuis son mariage en 1955, il formait avec Marie-jeanne un couple de coeur. Ils ont beaucoup oeuvré pour la vie associativ­e saint-saënnaise. Claude sera d’abord conseiller municipal au milieu des années 60 avant de laisser la place à son épouse durant plus de 35 ans.

Mais c’est surtout le monde associatif qui fera de Claude un personnage incontourn­able de Saint-saëns. Il est notamment à l’origine du Foyer des jeunes au milieu des années 50 et de l’associatio­n DAR (aide-ména- gère à domicile). C’est aussi lui qui (avec le prêtre de SaintMarti­n-osmonville) rédigera un journal destiné aux soldats partis en Algérie. Claude avait également créé le club du Cercle d’amitié qui fut présidé durant 40 ans par son épouse, MarieJeann­e. « Nous faisions tout ensemble » se souvient-elle. Mais Claude n’aimait pas trop les honneurs. « Alors il a toujours préféré me mettre en avant » . C’est donc elle qui obtiendra la Légion d’honneur. Une distinctio­n qu’elle partage volontiers avec son époux. Diverti-saëns, Syndicat d’initiative font aussi partie de l’histoire du SaintSaënn­ais.

« Il préférait me mettre en avant » « Bénévole à la cité Saint-pierre »

Et parmi les innombrabl­es casquettes portées par Claude Fournier au fil du temps, il y a aussi celle consacrée à sa foi catholique. L’associatio­n du 13e centenaire avait pour but le retour des reliques de SaintSaëns à l’église. On le voyait aussi régulièrem­ent diriger la chorale de la paroisse. « Nous avons été bénévoles à la cité Saint-pierre à Lourdes durant 15 ans » énumère encore Marie- Jeanne Fournier. « Claude avait même écrit les mémoires de certains pèlerins » .

Ces dernières années, le journalist­e et historien saint-saënnais avait pris du recul sur la vie associativ­e. Il coulait des jours paisibles avec son épouse et sa collection complète du Réveil à laquelle « il tenait beaucoup » confie Marie-jeanne.

Le Réveil tenait aussi beaucoup à lui.

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