Délaissée, l’oeuvre de Louis Verrière enfin mis en lumière
OEuvre d’une vie, le panorama de Lourdes du Louis Verrière a enfin droit à un musée. Une reconnaissance pour cet agriculteur-artiste local.
Claudine Vallet, pendant bien des années secrétaire au service culturel de la Ville, est la petite fille de Louis Verrière (1869-1943). Un artiste local, sculpteur sur bois autodidacte. Au cours des Journées du patrimoine 2017, le week-end dernier, Claudine Vallet avait repris du service, 12 rue des Tanneurs dans un lieu dédié à des oeuvres de son grand-père. Au gré de décisions changeantes, elles ont vadrouillé pas mal avant de trouver un lieu de mise en valeur digne dans un local du CPPO (Culture et patrimoine en Pays d’Ouche). La petite-fille de Louis Verrière a raconté au Réveil Normand le cheminement de cet artiste régional.
Le Réveil Normand : C’est un pèlerinage à Lourdes qui avait révélé cette passion de la sculpture sur bois de votre grand-père, Louis Verrière ?
Claudine Vallet : « Oui, il est né en 1869 à Bubertré et s’est installé en ferme à Saint-Hilairele-Châtel, puis aux Genettes. C’est là qu’il a commencé à sculpter le bois lors de son temps libre, dans la ferme familiale. En 1890, il crée la reproduction de la Tour Eiffel, puis commence le panorama de Lourdes, suite à un pèlerinage et en s’appuyant aussi sur des cartes postales ».
Le RN : Depuis sa jeunesse il n’a jamais cessé de s’adonner à sa passion ?
CL : « C’est vrai ! Même pendant la guerre 14/18 où il fut gazé. Lors de sa convalescence, il profite de ce temps libre pour resculpter entièrement toutes les stations du chemin de croix du village où il est stationné. Puis en novembre 1918, de retour de la guerre, il reprend le travail à la ferme et surtout remet la main au panorama de Lourdes pour le terminer. Ceci lui demandera quelque 30 000 heures de travail délicat et soigné ».
Le RN : Ensuite, il a continué a se consacrer à la sculpture sur bois ?
CL : « Oui, jusqu’en 1943 où il décède. Ses oeuvres sont alors exposées dans un local de sa ferme puis plus tard rue des Emangeards à L’Aigle. Roland Boudet, maire, avec le concours du syndicat d’initiative, les fait transférer dans un local près du musée Juin 44, pour être mieux mis en relief ».
Le RN : L’oeuvre de votre grand-père, finalement, a déjà voyagé pas mal dans L’Aigle ?
CL : « C’est vrai, entre 1995 et 2014, son oeuvre est mise à l’écart dans l’église Saint-Barthélemy, avec beaucoup d’humidité et non ouverte à la visite du public. Mais Michel Ventillard, président de CPPO, en 2014, accueille les sculptures de mon grand-père dans ses locaux, 12, rue des Tanneurs. Une salle spéciale leur est dédiée. On peut venir les découvrir chaque mercredi après-midi ».