La fin des nageurs Virois ?
Vendredi 8 septembre, c’est un président de l’USM Vire natation dépité qui s’est présenté à ses adhérents à la mairie de Vire Normandie pour l’assemblée générale du club. Selon le président, la section natation est vouée à disparaître d’ici l’année procha
« C’est un président dépité devant vous ce soir face à l’attitude des élus de Vire-Normandie quand nous leur avons exposé nos problèmes en fin saison. » Une rencontre qui a eu lieu plus précisément le 3 juillet, et qu’Eric Audouard, président de l’USM Vire natation, retranscrit plus précisément dans un mail envoyé à tous les parents et membres du club de natation. « Nous avons été très déçus par leur attitude quand ils ont prétexté ignorer les problèmes d’encadrement du club, alors que j’avais déjà interpellé le maire, entre autres à ce sujet par courrier le 7 juin 2016 et que je lui avais fait part de nos propositions lors d’une rencontre le 14 mars, qu’il avait qualifié de constructive. »
Vous l’aurez compris, c’est un Eric Audouard remonté contre la municipalité qui s’est exprimé devant ses adhérents, sans la présence d’élus de Vire Normandie, Philippe Malléon ayant dû partir de la réunion après cinq minutes pour raison personnelle. Parmi ses principales inquiétudes, le manque d’encadrants au sein du club. « On ne peut pas mélanger tout le monde à l’entraînement, car ils n’ont pas le même niveau, la même technique de nage. Il faut donc séparer l’entraînement et avoir au minimum deux encadrants. Cependant, Claire Péronne quittant Vire, et Paul-Gaël étant à la recherche d’un club pouvant le rémunérer, on se retrouve avec deux encadrants en moins. » Des difficultés qui existaient déjà la saison dernière, et qui avec l’emploi de Paul-Gaël en contrat aidé pour résoudre le problème ont engrangé un déficit de 10 000€ au club. « Le maire s’est engagé à nous aider, mais ce n’est pas le problème. » Pour se sortir de ce contexte difficile, Eric Audouard a fait plusieurs propositions au maire, qui selon lui n’ont pas convaincu. « J’ai proposé que l’on prenne en charge tout ce qui était l’enseignement de la natation. Cela représente 150 enfants à l’année à 185 €. Mais le maire m’a dit que c’était impossible de retirer ça a la société de gestion de la piscine. Pourtant, le contrat va être revisité le 1er janvier, donc on aurait pu inscrire cela dans le nouveau contrat » , explique le président. Autre proposition, que les éducateurs de la piscine prennent 4 à 5 h sur leur contrat pour le club de natation, rémunéré par le club de natation. « À l’ancienne piscine, tout maître-nageur avait 8 à 10 h sur son temps de travail pour le club de natation. » Là aussi, le maire aurait répondu par la négative. « Le maire m’a dit qu’on ne pouvait pas continuer car ça fait des jaloux chez les autres associations, mais nous n’avons pas les mêmes moyens. »
La fin des cours adultes
« Aujourd’hui, on est obligé de faire des choix » , explique le président. « On a des groupes qui vont passer de trois créneaux d’une heure par semaine, à seulement une heure par semaine. Pour le groupe adulte, je n’ai pas de solution. » Au final, Eric Audouard a l’impression que le club de natation dérange. « J’ai l’impression que l’on dérange tout le monde. On dérange les établissements scolaires puisque le créneau du jeudi de 16 h à 17 h 30, qui permettait aux nageurs de venir nager après les cours, a été réclamé par le lycée Curie qui a obtenu gain de cause. On m’avait promis il y a deux ans le changement des plots de départs, et maintenant on me dit que puisqu’il va y avoir des travaux l’année prochaine, ça ne sert à rien de les changer. »
Quel avenir pour le club ?
Des travaux qui mettent clairement le club en danger, qui risque de se retrouver sans piscine pour la rentrée 2018. Un événement qui risque de mettre fin à l’histoire de l’USM Vire Natation, si le club ne trouve pas une piscine de rechange pour la prochaine saison. « Je n’aurais pas l’envie et la force de tout redémarrer à zéro dans deux ans. C’est possible que ce soit la dernière saison » , explique le président. Ce dernier a déjà avancé une solution, jugée trop coûteuse pour la municipalité. « J’ai proposé des sociétés qui louent des bassins démontables. Cela coûterait 1 000 000 € pour une année, mais on me l’a refusé car c’était trop cher. À l’AF Virois, c’est la deuxième année qu’ils demandent un terrain synthétique, et ils vont l’obtenir. » Une phrase qui a suscité immédiatement la réaction d’un des participants de l’assemblée générale. « À Vire, on peut mettre 50 000 € pour faire venir Patrick Sébastien, mais pas pour la jeunesse. » Dernière solution pour la survie du club de natation, la piscine de Saint-Sever, mais cette piste n’est qu’à l’état de projet. Un projet que les 110 licenciés de l’USM Vire natation espèrent voir se concrétiser, faute de devoir quitter leur ville pour exercer leur sport préféré.