Comment se reconstruire après un traumatisme ?
Le Cercle de réflexion, présidé par Pascal Martin, a organisé samedi dernier, à la Halle-Michel Drucker, un après-midi de réflexion sur « Se (re) construire après une épreuve traumatisante ». Un thème douloureux, qui touche à la dépersonnalisation.
Vire.
La conférence était animée par le docteur belge Gerbert Bakx, philosophe et psychothérapeute et Saskia du Rosel de Saint-Germain, psychologue clinicienne et psychothérapeute.
À la première question qu’estce qu’un traumatisme ? Gerbert Bakx répond : « C’est un événement totalement inattendu, inconcevable. Le sujet se trouve, d’ailleurs, dans l’incapacité d’y répondre d’une façon adéquate. Le traumatisme provoque des effets prolongés dans l’organisme et le fonctionnement psychique de la personne. » Les exemples sont nombreux : la perte d’un proche, la maladie grave, le terrorisme, la guerre, le viol, l’accident, etc. Le traumatisme provoque une désorganisation et même une destruction de la personne. Mais qu’est-ce qui est détruit ? « Des notions essentielles comme celle de sécurité, de prévisibilité, d’inviolabilité de l’intégrité corporelle ou psychique, etc. » , souligne le spécialiste. L’exposition à un événement traumatique développe, bien évidemment, des symptômes spécifiques. « Les troubles post-traumatiques se manifestent par une hyperactivité du cerveau dit ancien. Ces troubles s’expriment en sensations fortes : fuir, lutter ou tomber en dépression. »
Se reconnecter à la société
Le docteur a terminé sa conférence en évoquant les approches thérapeutiques. D’emblée, il confirme que le thérapeute n’a pas le pouvoir de guérir la personne. Il indique que les approches thérapeutiques doivent permettre au sujet de retrouver ses facultés d’adaptation dans le contexte actuel. C’est-à-dire apprendre à habiter le monde tel qu’il est. « L’évitement et le combat semblent logiques, mais tout ce à quoi l’on résiste persiste. » Trois étapes sont donc nécessaires : « Rassurer, installer un sens de confiance, de sécurité relatif. Puis intégrer l’événement traumatisant et enfin se reconnecter à la société. »