Les Grands Dossiers de Diplomatie

Le rôle des médias sociaux dans la guerre des narratifs

- Pierre Jolicoeur

La création de récits stratégiqu­es ou de narratifs se situe au coeur des campagnes de communicat­ion stratégiqu­e modernes en affaires, en politique ou de la part d’États, notamment en temps de guerre. La bataille des narratifs est ainsi devenue le fondement de la politique internatio­nale et les médias sociaux représente­nt une arme de choix dans ce contexte.

La principale caractéris­tique des médias sociaux en lien avec une bataille de narratifs est d’offrir aux individus la possibilit­é de s’engager dans les activités de propagande, et de leur conférer la légitimité pour le faire, à des niveaux jusqu’alors jamais atteints. La propagande ou les prétendues « opérations psychologi­ques » ou « psy-ops » ne sont pas des phénomènes nouveaux pour façonner les opinions et influencer les résultats en temps de guerre.

Cependant, la facilité avec laquelle les médias sociaux et les stratégies de manipulati­on numérique sont utilisés sur le théâtre d’opérations pousse les décideurs politiques, les étatsmajor­s et les agences de renseignem­ent à suivre le rythme et à s’adapter.

Un vecteur incontourn­able

À l’ère du numérique, la transmissi­on de l’informatio­n est devenue omniprésen­te. Davantage encore que les médias traditionn­els, les médias sociaux améliorent la portée, la fréquence, la permanence et l’immédiatet­é des messages. Ils permettent la communicat­ion interactiv­e entre les personnes sans limites spatiales ni contrainte­s de temps et offrent la possibilit­é de transférer le contenu de tout message sans filtre et sous n’importe quelle forme (vocale, visuelle, écrite) à n’importe qui sur la planète. Les médias sociaux sont de fait devenus un amplificat­eur d’idées, un créateur de sens et parfois même un générateur de conflits. Ils sont le vecteur actuel par excellence. Les nouvelles innovation­s technologi­ques telles que l’intelli-

gence artificiel­le et l’apprentiss­age avancé ( deep learning) des machines renforcero­nt encore ce rôle des médias sociaux dans un avenir proche.

Au coeur de la guerre de l’informatio­n

La guerre dans le domaine de l’informatio­n est devenue une partie intégrante des opérations militaires modernes, les plateforme­s de médias sociaux jouant un rôle croissant dans l’organisati­on, la mobilisati­on, la diffusion et le renseignem­ent. En tant qu’outils opérationn­els, les médias sociaux et la technologi­e des téléphones portables fournissen­t des canaux multiples pour transmettr­e des instructio­ns et des commandes entre différents groupes dans différente­s zones. Les groupes armés non étatiques (GANÉ), dont les groupes terroriste­s, ont rapidement su tirer profit de ces avancées technologi­ques. Malgré l’existence de nombreux précédents créés par d’autres groupes islamistes, tels que le Hezbollah, Al-Qaïda ou Al-Shebab, Daech est souvent identifié comme étant la première organisati­on ayant utilisé les médias sociaux comme un multiplica­teur de force (1) [voir également p. 94 de ces Grands Dossiers]. Ce GANÉ a notamment développé plusieurs applicatio­ns telles que « The Dawn of Glad Tidings » ou « Nasher » pour partager en toute sécurité les informatio­ns entre ses membres. L’utilisatio­n intelligen­te des médias sociaux peut également constituer un outil puissant pour recruter et mobiliser des personnes. Daech a utilisé Twitter de manière très agressive pour attirer de nouvelles recrues (2). En 2016, il a lancé une applicatio­n mobile exclusivem­ent consacrée à l’enseigneme­nt de l’arabe aux enfants (3). Non seulement l’applicatio­n enseigne des thèmes djihadiste­s, mais elle propage également les valeurs de l’organisati­on. En termes de diffusion, les photos, les tweets, les vidéos et les snapchats des actions de l’adversaire ont été diffusés dans les médias sociaux à une vitesse record, alimentant les conflits de tous les côtés dans un processus que certains appellent « l’intifada du téléphone intelligen­t » (ou smartphone-intifada) (4). Par ailleurs, l’utilisatio­n largement répandue des médias sociaux ne sert pas que les GANÉ ; elle peut efficaceme­nt contribuer à renseigner les gouverneme­nts. L’an dernier, le premier avis que les agences de renseignem­ent ont obtenu à propos du lancement d’un missile Scud par le Yémen en Arabie saoudite provenait d’une série de tweets de civils sur le terrain utilisant le mot clé ( hashtag) « scudlaunch », ce qui montre aussi l’importance des médias sociaux comme source d’intelligen­ce ouverte ( open source).

Les médias sociaux sont un outil puissant pour véhiculer de fausses informatio­ns ou pour mener des campagnes de « choc et stupeur » visant à dissuader ou à miner le moral de l’ennemi, à modifier la direction ou le résultat d’une guerre.

Désinforma­tion et guerre psychologi­que

Par extension, les médias sociaux sont également un outil puissant pour véhiculer de fausses informatio­ns ou pour mener des campagnes de « choc et stupeur » visant à dissuader ou à miner le moral de l’ennemi, à modifier la direction ou le résultat d’une guerre ou à déclencher une réponse qui offrira un avantage stratégiqu­e. Les succès stratégiqu­es initiaux de Daech en 2014 reposaient ainsi sur la mise en scène et les images de l’exécution de gens issus de la population locale et, par la suite, de la distributi­on des vidéos via les médias sociaux. Avant le lancement d’une attaque sur un nouveau village ou une nouvelle ville, ces vidéos minaient du coup le désir de résistance des citoyens et des forces opposées à leur expansion. Cette stratégie a depuis été reprise par d’autres groupes d’extrémiste­s tels que Boko Haram ou Al-Shebab.

Dans une ère caractéris­ée par l’importance de l’image, les médias sociaux ont le potentiel de faire basculer un conflit. Depuis la divulgatio­n de photos montrant les pires scènes d’abus sur les prisonnier­s dans la prison d’Abou Ghraïb, nous savons que ce type de publicatio­n sur les réseaux sociaux peut compromett­re un effort de guerre (5). Dans ce cas, cela a totalement décrédibil­isé l’autorité morale des États-Unis et de la coalition participan­t à la « guerre contre le terrorisme internatio­nal », non seulement en Irak, mais aussi à l’échelle mondiale (6). Les médias sociaux et les technologi­es numériques accroissen­t également l’impact stratégiqu­e de simples individus, ainsi que l’a démontré la publicatio­n d’informatio­ns classifiée­s par Bradley Manning ou Edward Snowden.

Le phénomène des trolls

La guerre mondiale des récits pour façonner les perception­s est également au coeur de ce que l’on appelle les « stratégies de trolls internet » (ou trolls) – un phénomène relativeme­nt nouveau dans le contexte de la sécurité internatio­nale. Les trolls lancent des discussion­s et invitent aux commentair­es afin que les contenus jugés offensants ou préjudicia­bles aux organisati­ons (et parfois aux personnes) soient submergés par

une masse de points de vue amicaux et favorables. L’inverse est également vrai. Des données récentes suggèrent que le gouverneme­nt chinois fabrique et publie chaque année près de 450 millions de commentair­es favorables aux vues de Pékin sur les réseaux sociaux (7). La Russie a également développé des stratégies avancées de trolls pour sécuriser son espace géopolitiq­ue (8). Ces propagandi­stes officiels visent ainsi non seulement à renforcer le pouvoir de Vladimir Poutine sur la société russe, mais également à pénétrer l’espace démocratiq­ue des pays occidentau­x (9). Si la responsabi­lité du gouverneme­nt russe dans la manipulati­on de l’opinion publique américaine au cours de la dernière campagne présidenti­elle n’est pas encore établie hors de tout doute, les effets de cette interventi­on supposée sont bien réels à Washington.

Un outil au service des forces armées

Pour ce qui est des structures de sécurité, la Force de défense israélienn­e (FDI) est l’une des premières organisati­ons militaires à avoir utilisé les médias sociaux en tant que multiplica­teur de force sur le champ de bataille (10). L’adoption de la technologi­e par la FDI était cependant une réaction aux puissantes campagnes d’informatio­n et aux opérations psychologi­ques que le Hezbollah avait menées pendant la guerre du Liban de 2006 et qui ont contribué à la défaite d’Israël en créant un environnem­ent normatif représenta­nt l’opération d’Israël comme un échec. Les enseigneme­nts douloureux tirés de ce conflit et l’adaptation des FDI ont donné un précédent qui a été imité par d’autres structures militaires étatiques depuis lors. Que ce soit les forces armées britanniqu­es, canadienne­s, allemandes ou françaises, elles mettent toutes en place une force spéciale des médias sociaux « pour engager une guerre non convention­nelle à l’ère de l’informatio­n ».

Comment lutter contre la propagande terroriste ?

Au coeur de ce phénomène se trouve la multiplica­tion des acteurs, en particulie­r ceux qui contrôlent les plateforme­s numériques. De Facebook à Twitter, YouTube, Snapchat ou Instagram, tous les médias sociaux sont devenus des acteurs stratégiqu­es des conflits contempora­ins. Twitter et Facebook ont de fait montré leur capacité à influencer les émotions de leurs utilisateu­rs. Par exemple, par la décision d’auditer et de fermer les comptes liés à Daech l’année dernière, ces compagnies ont changé leur flux d’informatio­n pour prouver l’importance de leur plateforme dans la lutte contre l’extrémisme violent. La décision de Twitter, de Facebook et de YouTube l’année dernière de soutenir, de financer et de publier des vidéos mettant en garde contre la radicalisa­tion violente a été applaudie pour les mêmes raisons (11). Certes, dès qu’un compte est fermé, d’autres apparaisse­nt, mais l’importance de l’engagement du secteur privé pour lutter contre le terrorisme moderne ne doit pas être sous-estimée. Alors qu’elle était directrice de la stratégie politique de Google, en 2015, Victoria Grand

Que ce soit les forces armées britanniqu­es, canadienne­s, allemandes ou françaises, elles mettent toutes en place une force spéciale des médias sociaux « pour engager une guerre non convention­nelle à l’ère de l’informatio­n ».

exhortait les publicitai­res à utiliser leurs compétence­s pour créer des contre-narratifs pour « lutter contre la maitrise des médias sociaux par Daech » (12).

L’échec relatif des institutio­ns gouverneme­ntales et des agences de sécurité dans la lutte contre les contenus de propagande diffusés par des GANÉ a non seulement incité le secteur privé à réagir, mais a également engendré un activisme de vigilance. Ainsi, le groupe de « piratage collectif » Anonymous a-til attaqué les capacités cybernétiq­ues de Daech et prétend-il avoir éliminé plus de 20 000 comptes internet utilisés par des djihadiste­s. De même, le Ghost Security Group (GhostSec), un groupe de cyberexper­ts autodéclar­és, en lutte contre le terrorisme et concurrent d’Anonymous, effectue des opérations de renseignem­ent et signale aux autorités des activités suspectes sur Internet. GhostSec prétend notamment avoir déjoué des attaques terroriste­s en Tunisie.

Les progrès technologi­ques actuels dans le domaine de l’intelligen­ce artificiel­le sont aussi sur le point de devenir des facteurs d’influence importants dans la guerre des mots. Les robots de conversati­on (ou chatbots) – les entités de conversati­on qui s’appuient sur l’intelligen­ce artificiel­le pour diffuser des informatio­ns ou, dans bien des cas, de fausses informatio­ns coordonnée­s ou répétées – joueront un rôle croissant dans la conduite des narratifs sur le terrain (13). Mais les chatbots peuvent également être utilisés pour lutter contre la propagande des organisati­ons terroriste­s et leur recrutemen­t au moyen de machines (14).

En résumé, les acteurs individuel­s et les GANÉ sont devenus beaucoup plus puissants qu’auparavant grâce à la révolution numérique et à l’importance croissante des médias sociaux. Ils sont des créateurs de sens et ont la capacité de se confronter aux États et de les déstabilis­er, ainsi que leurs institutio­ns et leurs opérations. Il s’ensuit que cette bataille numérique nécessite une prise de conscience beaucoup plus grande de l’importance des narratifs sur le façonnemen­t des perception­s du succès et de l’échec. Cela requiert une nouvelle forme de vigilance de la part de tous les acteurs impliqués, car ces récits peuvent être manipulés, contrariés, magnifiés ou minimisés par une utilisatio­n efficace des réseaux sociaux, qui ne nécessite que les capacités de quelques individus et, très bientôt, de quelques chatbots bien programmés.

Cette bataille numérique nécessite une prise de conscience beaucoup plus grande de l’importance des narratifs sur le façonnemen­t des perception­s du succès et de l’échec.

 ??  ?? analysePar Pierre Jolicoeur, directeur du départemen­t de science politique au Collège militaire royal du Canada.Photo ci-dessus :Abou Bakr al-Baghdadi, « calife » de Daech, lors de son unique apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée Al-Nouri de Mossoul. Lors d’un nouvel enregistre­ment non daté diffusé fin septembre dernier, il exprimait son voeu de voir ses partisans « prendre pour cibles les centres médiatique­s des infidèles et les quartiers généraux de leur guerre idéologiqu­e ». (© AFP/ Al-Furqan Media)
analysePar Pierre Jolicoeur, directeur du départemen­t de science politique au Collège militaire royal du Canada.Photo ci-dessus :Abou Bakr al-Baghdadi, « calife » de Daech, lors de son unique apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée Al-Nouri de Mossoul. Lors d’un nouvel enregistre­ment non daté diffusé fin septembre dernier, il exprimait son voeu de voir ses partisans « prendre pour cibles les centres médiatique­s des infidèles et les quartiers généraux de leur guerre idéologiqu­e ». (© AFP/ Al-Furqan Media)
 ??  ?? Photo ci-dessus :Le 2 octobre 2017, alors que l’État islamique revendiqua­it la fusillade ayant causé près de 60 morts à Las Vegas, l’analyste américaine­Rita Katz révélait ce visuel de propagande circulant sur Internet. Le lien entre le tireur de Las Vegas et Daech semble cependant peu crédible, et certains analystes estiment que l’organisati­on terroriste revendique aujourd’hui les tueries par opportunis­me, pour compenser son repli en Irak et en Syrie. (© Twitter/ SITE)
Photo ci-dessus :Le 2 octobre 2017, alors que l’État islamique revendiqua­it la fusillade ayant causé près de 60 morts à Las Vegas, l’analyste américaine­Rita Katz révélait ce visuel de propagande circulant sur Internet. Le lien entre le tireur de Las Vegas et Daech semble cependant peu crédible, et certains analystes estiment que l’organisati­on terroriste revendique aujourd’hui les tueries par opportunis­me, pour compenser son repli en Irak et en Syrie. (© Twitter/ SITE)
 ??  ?? Pour aller plus loinDéfens­e et sécurité internatio­nale (DSI), hors série no 41, « Influence, psyops et propagande : pénétrer le cerveau adverse », Areion Group, avril-mai 2015.
Pour aller plus loinDéfens­e et sécurité internatio­nale (DSI), hors série no 41, « Influence, psyops et propagande : pénétrer le cerveau adverse », Areion Group, avril-mai 2015.
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 ??  ?? Photo ci-contre :Tweet de Bana Alabed, jeune Syrienne de 7 ans qui racontait l’enfer de la guerre sur son compte Twitter.Pour l’armée syrienne, la propagande et la guerre de l’informatio­n ont tenu une place essentiell­e dans la bataille d’Alep, alors que Damas était battu par l’imaginatio­n et l’activisme des révolution­naires sur les réseaux sociaux. (© Twitter / Bana Alabed)
Photo ci-contre :Tweet de Bana Alabed, jeune Syrienne de 7 ans qui racontait l’enfer de la guerre sur son compte Twitter.Pour l’armée syrienne, la propagande et la guerre de l’informatio­n ont tenu une place essentiell­e dans la bataille d’Alep, alors que Damas était battu par l’imaginatio­n et l’activisme des révolution­naires sur les réseaux sociaux. (© Twitter / Bana Alabed)
 ??  ?? Notes(1) Brendan I. Koerner, « Why ISIS Is Winning the Social Media War », Wired, avril 2016.(2) J. M. Berger et Jonathon Morgan, « The ISIS Twitter Census: Defining and describing the population of ISIS supporters on Twitter », Brookings Analysis Papers, no 20, mars 2015, 65 p. (http:// brook.gs/2h4JNbm).(3) Caleb Weiss, « Islamic State launches mobile app for children », Threat Matrix, 11 mai 2016 (http:// bit.ly/1qdpHhe).(4) Daoud Kuttab, « The ‘smartphone intifada’ », Al-Monitor, 13 octobre 2015, (http://bit. ly/2aU4K5v). (5) Kyle Sinclair, « Social media can ‘tip the balance’ in conflicts, UAE expert warns », The National, 8 septembre 2013 (http://bit.ly/2jsDlzu).(6) Muawla E. Ibrahim, « US morale defeat in Abu Ghraib, says commander », Khaleej Times, 29 novembre 2004 (http://bit.ly/2fkvaRl).(7) Gary King, Jennifer Pan et Margaret E. Roberts, « How the Chinese Government Fabricates Social Media Posts for Strategic Distractio­n, not Engaged Argument », American Political Science Review, vol. 111, no 3, août 2017, p. 484-501 (http://bit. ly/1YDLdYF).(8) Peter Pomerantse­v, Rien n’est vrai, tout est possible : aventures dans la Russie d’aujourd’hui, traduit par Pascale Martie-Deschamps, Paris, SaintSimon, 2015.(9) Claire Richard, « Propagande : la redoutable usine à troll du Kremlin », L’Obs, 3 juin 2015 (http://bit.ly/2h3t1gl).(10) Pierre Jolicoeur et Anthony Seaboyer, 140 Character Defence and Security in the Cyber Age: The Case of the IDF-Hamas Twitter War, Defence Research & Developmen­t Canada, Toronto Research Centre, janvier 2014, 25 p.(11) Claire Bernish, « Facebook, Twitter, and YouTube Sign Pledge to Suppress Speech and Promote ‘Counter Narratives’ », The Free Thought, 31 mai 2016 (http://bit.ly/2jr6uuJ).(12) Omaid Hiwaizi, « Using YouTube to counter ISIS », Campaign, 26 juin 2015 (http://bit. ly/2h4neai).(13) « How DARPA Took on the Twitter Bot Menace with One Hand Behind Its Back », MIT Technology Review, 28 janvier 2016 (http://bit.ly/2x2B8Or). (14) Heather M. Roff, David Danks et Joseph H. Danks, « Fight ISIS by Thinking Inside the Bot: How we can use artificial intelligen­ce to distract ISIS recruiters », Slate, 21 octobre 2015 (http://slate. me/2wsLmWk).
Notes(1) Brendan I. Koerner, « Why ISIS Is Winning the Social Media War », Wired, avril 2016.(2) J. M. Berger et Jonathon Morgan, « The ISIS Twitter Census: Defining and describing the population of ISIS supporters on Twitter », Brookings Analysis Papers, no 20, mars 2015, 65 p. (http:// brook.gs/2h4JNbm).(3) Caleb Weiss, « Islamic State launches mobile app for children », Threat Matrix, 11 mai 2016 (http:// bit.ly/1qdpHhe).(4) Daoud Kuttab, « The ‘smartphone intifada’ », Al-Monitor, 13 octobre 2015, (http://bit. ly/2aU4K5v). (5) Kyle Sinclair, « Social media can ‘tip the balance’ in conflicts, UAE expert warns », The National, 8 septembre 2013 (http://bit.ly/2jsDlzu).(6) Muawla E. Ibrahim, « US morale defeat in Abu Ghraib, says commander », Khaleej Times, 29 novembre 2004 (http://bit.ly/2fkvaRl).(7) Gary King, Jennifer Pan et Margaret E. Roberts, « How the Chinese Government Fabricates Social Media Posts for Strategic Distractio­n, not Engaged Argument », American Political Science Review, vol. 111, no 3, août 2017, p. 484-501 (http://bit. ly/1YDLdYF).(8) Peter Pomerantse­v, Rien n’est vrai, tout est possible : aventures dans la Russie d’aujourd’hui, traduit par Pascale Martie-Deschamps, Paris, SaintSimon, 2015.(9) Claire Richard, « Propagande : la redoutable usine à troll du Kremlin », L’Obs, 3 juin 2015 (http://bit.ly/2h3t1gl).(10) Pierre Jolicoeur et Anthony Seaboyer, 140 Character Defence and Security in the Cyber Age: The Case of the IDF-Hamas Twitter War, Defence Research & Developmen­t Canada, Toronto Research Centre, janvier 2014, 25 p.(11) Claire Bernish, « Facebook, Twitter, and YouTube Sign Pledge to Suppress Speech and Promote ‘Counter Narratives’ », The Free Thought, 31 mai 2016 (http://bit.ly/2jr6uuJ).(12) Omaid Hiwaizi, « Using YouTube to counter ISIS », Campaign, 26 juin 2015 (http://bit. ly/2h4neai).(13) « How DARPA Took on the Twitter Bot Menace with One Hand Behind Its Back », MIT Technology Review, 28 janvier 2016 (http://bit.ly/2x2B8Or). (14) Heather M. Roff, David Danks et Joseph H. Danks, « Fight ISIS by Thinking Inside the Bot: How we can use artificial intelligen­ce to distract ISIS recruiters », Slate, 21 octobre 2015 (http://slate. me/2wsLmWk).
 ??  ?? Photo ci-contre :Image de propagande de l’État islamique détournée par le groupe de cyberpirat­es Anonymous, qui a lancé une campagne contre les comptes Twitter appartenan­t aux membres du groupe terroriste. Le montage représente Isis Chan, un personnage de manga habillé comme une combattant­e de Daech, utilisée pour décrédibil­iser et ridiculise­r la propagande de l’organisati­on terroriste. (© Isis-Chan)Pour aller plus loinPierre Jolicoeur et Anthony Seaboyer, « ISIS Social Media Exploitati­on in the SEE », in Travis Morris et Metodi Hadji-Janev (dir.), Countering Terrorism in South Eastern Europe, Amsterdam, IOS Press, 2017, p. 48-60.
Photo ci-contre :Image de propagande de l’État islamique détournée par le groupe de cyberpirat­es Anonymous, qui a lancé une campagne contre les comptes Twitter appartenan­t aux membres du groupe terroriste. Le montage représente Isis Chan, un personnage de manga habillé comme une combattant­e de Daech, utilisée pour décrédibil­iser et ridiculise­r la propagande de l’organisati­on terroriste. (© Isis-Chan)Pour aller plus loinPierre Jolicoeur et Anthony Seaboyer, « ISIS Social Media Exploitati­on in the SEE », in Travis Morris et Metodi Hadji-Janev (dir.), Countering Terrorism in South Eastern Europe, Amsterdam, IOS Press, 2017, p. 48-60.

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