L'Express (France) - Immobilier
LES PRIX FLAMBENT
CENTRE HISTORIQUE
Situé sur la Grande-ile, le coeur historique de Strasbourg a heureusement été épargné par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. L’ensemble urbain – hôtels particuliers, maisons à colombages et édifices publics et religieux des XIVE au XVIIE siècles, qui valent le coup d’oeil – est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’unesco depuis 1988.
Le secteur reste la chasse gardée des familles aisées et des investisseurs. Les premières convoitent les grandes surfaces bien placées, les seconds s’arrachent les studios et les T2qu’ils loueront aux étudiants des facs et aux touristes de passage. Strasbourg attire en effet plus de 3 millions de visiteurs chaque année! « Les prix des petits appartements ont augmenté de 5 % en un an », s’inquiète à ce propos Yann Foessel, de l’agence Immoval. Une surchauffe tarifaire qu’il impute à « l’explosion récente du phénomène Airbnb », une plateforme collaborative de location d’appartements et de maisons entre particuliers.
Son ampleur est telle que la ville a dû limiter à deux par propriétaire le nombre d’appartements proposés en location meublée saisonnière. La municipalité a également imposé à Airbnb de collecter la taxe de séjour (0,55 € par logement et par nuitée) à son profit : « Nous voulons limiter la perte potentielle de logements destinés à l’habitation, explique Alain Fontanel, premier adjoint au maire. Ceci afin de ne pas dévitaliser et muséifier l’hypercentre. » En attendant que le marché se régule, les tarifs, eux, flambent : près de la place Broglie, au dernier étage d’un bel édifice en pierre de taille, un studio de 30 m2 a atteint 150000€. Au deuxième étage d’un immeuble sans ascenseur des années 1950, un 53-m2 est, lui, parti à 212000€ (4000 € le mètre carré).
Les logements de moyenne et de grande surfaces se négocient à des prix plus raisonnables quand ils sont à rénover! Comme ce 100-m2 situé dans un bâtiment bourgeois du XIXE siècle, acquis pour la « modique » somme de 280000 €, mais à refaire entièrement. Dans un immeuble de 1885, un 230-m2 de prestige, avec du parquet au sol, 3 mètres sous plafond et un escalier classé, s’est vendu sans problème à 3260 € le mètre carré. Non loin de là, un triplex de 101m2 situé dans un immeuble de standing des années 1980 nécessitait lui aussi des travaux de réhabilitation. Il est pourtant parti en un seul jour, à plus de… 3600 € le mètre carré! « C’était un bien rare, justifie l’agent qui a suivi l’opération. Doté de 2 balcons et d’une place de parking, il jouissait d’un superbe panorama sur la Petite-france, ses canaux et ses maisons à colombages. » Quant à ce 80-m2 d’un beau bâtiment ancien de la place du Temple-neuf avec vue sur la cathédrale, il n’a eu aucun mal à trouver un acquéreur à 480000 € (6000 € le mètre carré!).