L'Hebdo de Sèvre et Maine

Stella : « On ne s’arrêtera pas là »

- Recueillis par Laurent Fortin

Dans moins de dix jours (le 22 septembre), Anne Roumanoff sera sur la scène de la Stella pour la première véritable saison de cet espace inauguré il y a un an. Une humoriste qui précédera d’autres artistes de renom (Cali, La Grande Sophie…). De quoi concurrenc­er la programmat­ion des salles culturelle­s publiques voisines. Comment le lycée en est arrivé là ? Eléments de réponse avec le directeur de CharlesPég­uy qui a pensé cette salle, Sylvain Ollivier.

L’Hebdo de Sèvre et Maine : Pourquoi vous êtes- vous lancés dans la culture ?

Sylvain Ollivier : Notre objectif est l’animation du territoire. Nous souhaition­s être un acteur de celle-ci. Quoi de mieux que la culture pour y arriver ? Avec l’auditorium, nous avons désormais un magnifique équipement pour permettre de réaliser ce défi. Le but est de le faire connaître. Nous avons décidé de recruter une personne chargée de la programmat­ion. Emmanuelle Proust a fait fort pour cette saison. Avec trois têtes d’affiche d’envergure et trois coups de coeur qui s’avèrent être des valeurs montantes. HSM : Comment avez-vous fait pour attirer Anne Roumanoff, Cali ou La Grande Sophie dans une salle de 350 places ?

S.O. : Emmanuelle a fait jouer son réseau. Et sa connaissan­ce du milieu artistique. Elle a frappé chez les artistes qui aiment les petites salles. C’est le cas pour Anne Roumanoff. Mais aussi pour Cali, dont la musique du nouvel album se prête à être jouée dans un tel espace. Plus intimiste. Il n’aime pas que les bains de foule. Après, tout est une histoire de négociatio­n. HSM : Justement, côté financier, ce type d’ambition nécessite de gros investisse­ments. Et votre taille de salle ne permet pas d’équilibrer. Comment trouvezvou­s votre compte ?

S.O. : Ne vous inquiétez pas. Tout va bien pour nous (sourires). Nos différente­s activités (ndlr. le lycée loue ses locaux durant toute l’année à des particulie­rs, associatio­ns et entreprise­s ; il a la gestion par le conseil départemen­tal de Vendée de deux gîtes qui accueillen­t des migrants mineurs) nous permettent d’engager ces projets. Sans avoir recours à des subvention­s publiques. Cet auditorium est une aubaine pour nous. Les gens ont la chance de voir évoluer ces artistes dans une petite salle. Mais si la question est de savoir si les familles paieront dans leur inscriptio­n le fonctionne­ment de la saison culturelle, c’est bien évidemment non. Il n’y aura aucune incidence. Pas un euro. Ni aujourd’hui, ni demain. HSM : Est-ce le rôle d’un lycée d’avoir ce type d’actions ?

S.O. : Quel est le rôle d’un lycée en 2017 ? Est-ce le même qu’il y a 50 ans ? Je ne crois pas. Un établissem­ent scolaire doit être ouvert sur son territoire. Et apporter de l’expérience à ses élèves. Beaucoup participer­ont à cette saison : au niveau de la logistique, de l’accueil des invités… Ils vont connaître des émotions, développer leur curiosité, enrichir leur sens artistique… HSM : Comment voyez-vous évoluer les programmat­ions à la Stella ?

S.O. : Cette première saison, ce ne sera pas un pétard mouillé. Il y aura d’autres surprises les prochaines années. On ne s’arrêtera pas là. Pas question de ne pas maintenir un certain standing de programmat­ion. Elles seront de plus en plus étonnantes. On se donne 5 ans pour acquérir notre notoriété. Cela doit nous servir à attirer des élèves comme peuvent l’être l’opération « valorise ton parcours » ou notre priorité pour l’étranger ( 160 élèves effectuero­nt cette année un cursus à l’étranger).

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