Les cow-girls de l’arrière
Cinéma Xavier Beauvois filme les femmes s’occupant de faire tourner les fermes durant la Grande Guerre.
Ala ferme du Paridier, dans le Limousin, en 1914, la plupart des hommes, mobilisés, sont partis pour la guerre. Les femmes ont pris la relève, même si les enfants et les plus vieux sont restés, car il faut faire tourner la ferme : le labeur des moissons, les bêtes à conduire aux champs et à traire, le bois à ramasser et à couper, et puis toute l’organisation matérielle de l’exploitation. Des hommes disparaissent, tués au combat ; d’autres reviennent parfois, au gré des permissions, mais aucun n’est capable de grand-chose, traumatisé par la violence de la guerre. Hortense, la doyenne (Nathalie Baye), peut compter sur sa fille Solange (Laura Smet), et elle engage Francine (Iris Bry), une très jeune femme de l’assistance publique pour les seconder.
Adapté d’un roman de 1924, le film de Xavier Beauvois attire l’attention sur un écrivain oublié, Ernest Pérochon, qu’une série de rééditions récentes contribuent également à mettre en lumière. Instituteur dans les Deux-sèvres, soldat pendant la Grande Guerre, il a reçu le prix Goncourt pour son deuxième roman, Nêne, en 1920. Ernest Pérochon, soudain célèbre, devenu écrivain à plein-temps, n’abandonne pas son thème de prédilection, les petites gens, les modestes, les « sans pain », et la manière dont ils parviennent à s’en sortir. Dans chaque roman de Pérochon, un destin se forge, à force de volonté. L’écrivain meurt d’une crise cardiaque en 1942, à 56 ans, non sans avoir refusé de travailler avec la presse et la radio de Vichy. Les Gardiennes est au programme du ciné-club de L’histoire au Champo le 4 décembre (cf. p. 105).
À VOIR
Mystère d’archives le 16 décembre à 16 h 15 et 16 h 40 sur Arte.