La fête des maires
Une nuit folle et «historique». Le dernier mot revient souvent au milieu des phrases vertes. Les écologistes rêvaient d’une vague les yeux grand ouverts. Ils ne l’imaginaient pas aussi importante. A la tombée des résultats, les fêtes se sont enchaînées (Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Marseille, Colombes, Poitiers, Besançon…). Des nouvelles têtes qui s’affichent sur tous les écrans. Les dirigeants d’EE-LV se sont retrouvés dans un rade des quais de Seine, à Paris, comme à l’époque de leur joli petit score aux élections européennes, l’année dernière. Dimanche soir, le secrétaire national du parti, Julien Bayou, avait des petits yeux, un verre à la main et la banane. Ils savourent, les Verts. L’histoire dépasse le petit parti. Les écologistes (re) viennent de loin. Après l’élection d’Emmanuel Macron,
la peur de disparaître était réelle. Plus aucun député à l’Assemblée nationale, des caisses vides et un déménagement en banlieue parisienne. Ils se conjuguaient presque au passé. En décembre 2017,
titrait un papier : «EE-LV : le parti des écolos anonymes.»
La vérité n’existe pas en politique. La chute paraît lointaine et les jours meilleurs. L’écologie prend chaque jour un peu plus de place dans la société face à l’urgence climatique et le petit parti se (re) trouve au centre du jeu. Les ambitions sont grandes et les sollicitations pleuvent. D’un côté les gauches – avec qui ils ont gagné les villes – et de l’autre la macronie. Les nouveaux édiles ont une pression : transformer la vie localement. Les résistances seront nombreuses mais le défi est beau. Les maires écologistes s’installeront dans leur nouveau bureau d’ici la fin de cette semaine. Le grand saut. En attendant, les «écolos anonymes» sont ivres. •