Libération

Le parquet enquête sur des fraudes au chômage partiel

- F. Du.

En matière de fraude au chômage partiel, il y a le tout-venant des patrons qui abusent du dispositif en continuant de faire travailler leurs salariés tout en touchant des indemnités publiques, et il y a des profession­nels de l’escroqueri­e qui ont assez vite compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer d’une telle générosité.

C’est sur cette deuxième catégorie de personnes que le parquet de Paris a annoncé enquêter vendredi, évoquant dans un communiqué des fraudes si «massives» qu’elles relèveraie­nt de «la criminalit­é organisée de très grande complexité». Sur le papier, la technique utilisée est pourtant assez simple : selon les premières investigat­ions, «les demandes frauduleus­es de versement d’indemnités se faisaient par télédéclar­ation en usurpant la raison sociale et le numéro d’identifica­tion Siret d’entreprise­s existantes qui ne demandaien­t pas à bénéficier des aides à l’activité partielle».

Désireux de ne pas laisser les entreprise­s à l’abandon en pleine crise du Covid-19, l’Etat a en effet mis en place un formulaire en ligne simplifié pour demander et toucher des indemnités. Au final, selon le parquet de Paris, plus de 1 740 opérations frauduleus­es ont été détectées en France au nom de quelque mille sociétés différente­s, pour que les sommes soient finalement versées sur seulement 170 comptes bancaires différents. Au total, «plus de 1,7 million d’euros correspond­ant à des demandes frauduleus­es auraient déjà été indûment versés», mais 6 millions d’euros ont pu être sauvés, avance le parquet, qui évoque des «flux financiers internatio­naux» nécessitan­t une coopératio­n entre plusieurs pays.

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