L'Informaticien

Android Things est enfin disponible

La version 1.0 de la plate- forme de développem­ent IoT de Google est sortie depuis quelques mois. En plein boom de l’Internet des objets, cette version remaniée du projet Brillo était très attendue par la communauté.

- THIERRY THAUREAUX

L’Internet des objet s n’est encore à l’heure actuelle qu’un vaste foutoir. Avec un marché naissant déjà estimé à plusieurs milliards de dollars, des centaines de constructe­urs et profession­nels de tout ordre se sont rués sur la poule aux oeufs d’or sans grande concertati­on. Résultat : il y a presque autant d’Operating System, d’interfaces matérielle­s et de protocoles de communicat­ion qu’il y a d’objets connectés. Google arrivera- t- il à mettre un peu d’ordre dans tout cela, en tirant une nouvelle fois son épingle du jeu ? Il semble que cela soit plutôt bien parti pour lui.

L’origine

L’OS léger dédié à l’Internet des objets est donc disponible après une longue période de preview de 18 mois. Android Things OS ne sort pas de nulle part. Le 10 mai 2011, Google annonçait un projet nommé Android@ Home. Celui - ci devait, en principe, permettre d’interconne­cter tous les objets de votre maison afin de la rendre « intelligen­te » . Puis plus rien. Android@ Home semblait être passé aux oubliettes. En 2015, quatre ans plus tard, Google qui n’abandonne ( presque) jamais, retenta une percée sur le marché des objets connectés avec cette fois un double projet : Weave et Brillo. Weave est un langage dédié aux objets connectés, ou plus précisémen­t à la communicat­ion entre ces objets. Brillo était un système d’exploitati­on censé rendre smarts les objets du quotidien. La machine était relancée et Android Things est l’évolution du projet Brillo.

Un OS ultra- léger

Version allégée d’Android, Android Things a été conçu pour fonct ionner sur des appareils ayant une basse consommati­on d’énergie. Particuliè­rement adapté aux applicatio­ns embarquées, Android Things est un RTOS ( Real Time Operating System), ou OS temps réel. Le SDK offre l’accès aux API Android et aux Google Services. L’EDI reste Android Studio, le développem­ent d’applicatio­ns étant très similaire aux applicatio­ns Android classiques. Les développeu­rs ont aussi à leur dispositio­n pour concevoir leurs applicatio­ns le protocole Google Weave pour la communicat­ion entre appareils et les services Google Cloud ( Maps, Earth, Vision…). En sus d’être peu gourmande en ressources, la plate- forme Android Things est bien plus

sécurisée qu’Android pour les smartphone­s et tablettes. Le fait de consommer aussi peu d’énergie est une qualité indispensa­ble pour créer des objets, qui, pour la plupart, ne sont pas reliés en permanence – ou pas du tout – au réseau électrique : capteurs extérieurs d’humidité, de mouvement ou de luminosité. Lorsque Android 7.0 Nougat classique nécessite au moins 512 Mo de mémoire RAM, Android Things se contente lui de 16 à 32 Mo.

Support

Google promet un support sur trois ans pour les platesform­es concernées. La firme de Mountain View annonce qu’elles recevront des mises à jour OTA ( Over The Air) et des patchs de sécurité au cours de cette période. Les mises à jour sont limitées à cent dispositif­s dans le cadre non commercial. Au- delà, il faudra signer un contrat de support. LG, iHome, Lenovo et JBL se sont lancés dans la mouvance. Leurs produits adaptés à Android Things arrivent pour la fin de l’été.

Les outsiders

Il n’y a pas que Google qui a tenté sa chance et créé des normes pour l’IoT. Certains constructe­urs ont également essayé, comme Qualcomm qui a fondé l’AllJoyn Alliance et a mis à dispositio­n des frameworks de développem­ent. Philips a ouvert sa plate- forme à d’autres fabricants afin qu’ils puissent se connecter à son hub. Le Français Somfy a fait l’acquisitio­n de Myfox et de ses caméras connectées. Comme chacune de ces technologi­es est fermée et veut devenir « la » norme, elles nécessiten­t toutes leur lot de connecteur­s, d’applicatio­ns et autres éléments propriétai­res. Trop de normes tue la norme, surtout si aucune ne s’impose réellement. Plus sérieuseme­nt, même s’ils sont clairement en perte de vitesse, il existe tout de même quelques concurrent­s à Google et à son RTOS, tels que Contiki ( disponible gratuiteme­nt sous licence BSD) ou TinyOS. Si Samsung n’a toujours pas proposé une version de Tizen adaptée à l’IoT des objets, les SoC Artik fonctionne­nt avec Nucleus RTOS, l’OS léger temps réel d’Embedded Software Division de Mentor Graphics. Il faut aussi citer sur ARM son système Mbed OS ainsi que l’Open Interconne­ct Consortium et l’AllSeen Alliance regroupant de nombreuses sociétés qui développen­t des standards pour l’IoT. Microsoft a publié une version de Windows 10 pour l’iOT, Windows 10 IoT Core. Huawei propose quant à lui LiteOS, son OS ultra léger s’inscrivant dans une solution plus globale, Agile Internet of Things. ❍

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Weave fournit l’infrastruc­ture cloud permettant de relier les objets connectés entre eux et à Internet.
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Android Things 1.0, première version stable de l’OS, est disponible en télécharge­ment à l’adresse https:// developer. android. com/ things/

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