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Mère nation

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Aux Etats-Unis, on le compare (déjà) à David Foster Wallace et Philip Roth. Son nom: Nathan Hill. OEuvre complexe, intelligen­te, d’une ampleur et d’une fluidité rare, ses Fantômes du vieux pays est une somme romanesque majestueus­e et impression­nante. Eclatante exploratio­n de l’Amérique d’aujourd’hui, c’est une fresque sur l’amour, la perte, la solitude, le besoin et la difficulté à être ensemble. En sept cents pages qui se lisent d’une seule traite, le livre se déploie autour de Samuel, un jeune professeur de littératur­e abandonné par sa mère. Sans nouvelle d’elle pendant vingt-cinq ans, il l’aperçoit un jour à la télévision, agressant à jets de pierre un candidat à la présidenti­elle. Qui est cette étrangère propulsée dans un buzz médiatique? Pourquoi est-elle partie ? Qu’a-t-elle fait pendant ces années ? Par une série de tranches de vie se reflétant l’une dans l’autre, Nathan Hill traverse quarante ans d’histoire politique, culturelle et sociale. De Chicago à la Norvège, des années 1950 à Occupy Wall Street, il brosse les portraits bouleversa­nts d’une mère et de son fils, donnant corps et décor à une douzaine de personnage­s. Tantôt satire du milieu universita­ire, tantôt portait cinglant de la jeunesse ultraconne­ctée des années 2010, chaque chapitre est un univers à lui seul. Où qu’elle se pose, quoi qu’elle décrive, la prose de Nathan Hill est si réaliste, si percutante et si sensible qu’elle semble capable de tout dire, de représente­r. Maniant une matière vivante, qui pulse et vibre à chaque page, le primo-romancier est déjà un peintre magistral des rapports humains. Estelle Lenartowic­z

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HHHH Les Fantômes du vieux pays (The Nix) par Nathan Hill, traduit de l’anglais (EtatsUnis) par Mathilde Bach, 720 p., Gallimard, 25
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