Hubert ARTUS, aux racines du mal
Une biographie pour tenter de cerner le personnage complexe et controversé que fut le génial Dantec.
Au début des années 1990, une petite bande de trublions entreprend de secouer la littérature française. Aux côtés de Michel Houellebecq et de Virginie Despentes, qui ont connu les succès que l’on sait, on trouvait un certain Maurice G. Dantec. Un autodidacte entré par la grande porte au catalogue de la Série Noire avec Pour ensuite marquer durablement les esprits avec La Sirène rouge. Les Racines du mal, Babylon Babies ou Villa Vortex. Dantec, pourtant, n’a pas eu la carrière de Houellebecq ou de Despentes. Hubert Artus, collaborateur de Lire et de Ça balance à Paris, fait aujourd’hui revivre un « esthète de l’apocalypse » qui a toujours été hors cadre. L’auteur de
Pop Corner s’est immergé dans un dossier aussi épais que complexe. En s’employant à démêler le vrai du faux, le mensonge de la vérité. Il a ainsi rencontré de nombreux témoins de l’époque et des proches de l’écrivain dont il a minutieusement relu les livres et décrypté le parcours éditorial, passant au crible la vie de ce personnage aussi passionnant qu’ambigu, aussi génial que bancal. Un pamphlétaire marqué par les imprécations de Léon Bloy. Un adepte de la contreculture devenu réactionnaire, avant de s’éteindre à Montréal, le 25 juin 2016, à l’âge de 57 ans. Grâce à Artus, voici que jaillit à nouveau le « geyser Dantec » qui n’a pas fini de fasciner.