Soubie flingue le Conseil économique et social
Je ne suis candidat à rien » ! Dans les travées du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Raymond Soubie laisse entendre qu’il ne rempilera pas pour un nouveau mandat place d’Iéna. L’ancien conseiller social de Raymond Barre et de Nicolas Sarkozy fait pourtant figure de pilier de cette institution qui accueille des représentants de toute la société civile (syndicats, organisations professionnelles, ONG…) et que vient de rejoindre l’ancien secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon. Au CESE, Soubie, président du collège des personnalités qualifiées, passe pourtant pour « un faiseur de rois », selon l’un de ses confrères. « Ce poste, je n’en ai pas besoin », rappelle l’entreprenant Soubie, qui dirige un petit groupe prospère présent dans la presse (l’agence AEF), les études et la communication (Taddeo) ou le conseil aux entreprises (Alixio). Un statut de chef d’entreprise qui lui laisse une liberté de parole que n’ont pas les membres du CESE, qui comptent sur la rondelette indemnité mensuelle (3 767,91 euros) pour boucler leurs fins de mois. Or, Raymond Soubie est las de siéger et de donner du temps à une institution « qui produit un travail de grande qualité », mais dont personne ne lit les rapports et ne suit les avis. « Depuis 2008, l’Assemblée nationale a le pouvoir de saisir le CESE et elle ne l’a jamais fait », note-t-il, fatigué de parler dans le vide. A quelques mois du renouvellement du Conseil (prévu en novembre), alors que tous les membres s’agitent pour obtenir leur reconduction, Raymond Soubie pose en réalité une question essentielle : le CESE sert-il à autre chose qu’à récompenser 233 personnalités, aussi méritantes soient-elles ?