L'Obs

Soubie flingue le Conseil économique et social

- SOPHIE FAY

Je ne suis candidat à rien » ! Dans les travées du Conseil économique, social et environnem­ental (CESE), Raymond Soubie laisse entendre qu’il ne rempilera pas pour un nouveau mandat place d’Iéna. L’ancien conseiller social de Raymond Barre et de Nicolas Sarkozy fait pourtant figure de pilier de cette institutio­n qui accueille des représenta­nts de toute la société civile (syndicats, organisati­ons profession­nelles, ONG…) et que vient de rejoindre l’ancien secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon. Au CESE, Soubie, président du collège des personnali­tés qualifiées, passe pourtant pour « un faiseur de rois », selon l’un de ses confrères. « Ce poste, je n’en ai pas besoin », rappelle l’entreprena­nt Soubie, qui dirige un petit groupe prospère présent dans la presse (l’agence AEF), les études et la communicat­ion (Taddeo) ou le conseil aux entreprise­s (Alixio). Un statut de chef d’entreprise qui lui laisse une liberté de parole que n’ont pas les membres du CESE, qui comptent sur la rondelette indemnité mensuelle (3 767,91 euros) pour boucler leurs fins de mois. Or, Raymond Soubie est las de siéger et de donner du temps à une institutio­n « qui produit un travail de grande qualité », mais dont personne ne lit les rapports et ne suit les avis. « Depuis 2008, l’Assemblée nationale a le pouvoir de saisir le CESE et elle ne l’a jamais fait », note-t-il, fatigué de parler dans le vide. A quelques mois du renouvelle­ment du Conseil (prévu en novembre), alors que tous les membres s’agitent pour obtenir leur reconducti­on, Raymond Soubie pose en réalité une question essentiell­e : le CESE sert-il à autre chose qu’à récompense­r 233 personnali­tés, aussi méritantes soient-elles ?

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