L'Obs

Touareg express

PAR TERAKAFT (OUTHERE RECORDS)

- FRANTZ HOËZ

Il paraît qu’en tamasheq, terakaft veut dire « la Caravane ». C’est un nom qui va comme un chèche intégral à ce groupe touareg : sa musique électrique, à base de ri s puissants, de solos erratiques et de rythmiques obsédantes, interdit toute forme de surplace. Ce son puissant, bien sûr, évoque furieuseme­nt celui de Tinariwen. Ce n’est pas une tare. Ce n’est pas non plus un hasard. Très copains avec le gang phare de la transe saharienne, les Terakaft ont même récupéré un de ses membres en 2007. Sur ce 5e album, très bien produit par Justin Adams (qui a l’habitude de travailler avec Robert Plant), les titres évoquent la solitude et le soleil, les lions et le désert, en tissant subtilemen­t le blues malien, le rock cradingue et les influences gnawa. En gros, les guitares résonnent et la caravane passe.

Pour rendre justice à Wagner débarrassé des chanteurs, de la scène et du texte par la grâce de ses transcript­eurs (Liszt, Stradal, Bendel, Busoni, Kocsis), mieux vaut ne pas être un gamin. Il en faut, de la force ! Dans les doigts, dans la tête et dans les épaules. Le piano doit se faire orchestre, avec des délicieux pianissimo­s, une puissance formidable et surtout un art très particulie­r des plans sonores : profondeur de

Ce troubadour venu du plat pays avait émerveillé son monde il y a deux ans, du lecteur de fanzines ultrapoint­us à la lectrice des mensuels féminins, avec « Cabinet of Curiositie­s ». Même les enfants étaient conquis. Qui tombera à nouveau sous le charme du jeune Batave avec ce deuxième album pop psychédéli­que et baroque, débordant de chansons pleines de grâce et d’harmonies vocales délicates ? Son jardin aux influences sixties exhale des parfums évoquant les Zombies, Syd Barrett ou encore Billy Nicholls. Le single « Find Yourself » s’impose et domine un disque cristallin, mais néanmoins un peu attendu.

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