L'Obs

CARNET DE CURIOSITÉS

Les deux créateurs de vaisselle en céramique Astier de Villatte publient une bible de leurs meilleures adresses à Paris, secrètes, insolites, poétiques et gourmandes —

- par CHRISTEL BRION

Leur vaisselle est devenue, en vingt ans, la marque du ra nement des dîners parisiens réussis. Reconnaiss­ables entre mille, les délicates céramiques en terre brune recouverte­s d’émail blanc ont été créées par Ivan Pericoli et Benoît Astier de Villatte en 1996. L’univers du duo s’est depuis enrichi : collection de produits parfumés et de soin, encens, bougies, gamme de carnets imprimés et une toute récente maison d’édition. « Ma vie à Paris » (1), répertoire de leurs bonnes adresses parisienne­s, est leur première publicatio­n.

Doré sur tranche, ce guide, composé au plomb et imprimé comme autrefois, sur presse typographi­que, a l’allure d’un gros roman qu’on pourra emporter partout, sans risquer de passer pour un touriste. Benoît et Ivan y livrent leurs adresses personnell­es, décrivant avec moult détails les ambiances qui leur ressemblen­t. « On ne cherche pas à être exhaustifs », assurent-ils. Ils partagent des lieux secrets, parfois désuets, souvent insolites, comme la boutique de ce vendeur de météorites, l’adresse du plumassier de la rue Lepic, celle d’un dentiste – « un as de la

fraise » –, ou d’un hôpital pour oiseaux. Leur parcours gastronomi­que obéit à la même logique : la recherche d’une atmosphère particuliè­re plutôt que de restaurant­s étoilés. C’est à peine si on trouve, dans leur guide, les cantines tendance – seuls Septime, Clown Bar ou Spring sont cités. Et encore, avec la mention laconique « Obtenir une réservatio­n relève de l’exploit » pour le restaurant de Bertrand Grébaut. En revanche, on trouvera l’adresse de Chez Lucette, qui « brûle ses pommes de terre une fois sur

deux », plaisante Ivan, mais qui prépare un boeuf bourguigno­n délicieux. On découvrira derrière la minuscule vitrine aux rideaux de Nylon de Chez Maï une soupe pho d’anthologie, ou encore, chez Toyo, la cuisine de l’ancien chef personnel du couturier Kenzo. Les deux compères ne sont, pour autant, pas d’accord sur tout. Pour Ivan, les meilleurs légumes se dégustent chez Racines, alors que Benoît ne jure que par les magnifique­s assiettes de cèpes du Café Tournon… (1) Ed. Astier de Villatte, 45 €, en vente à la boutique, au 173, rue Saint- Honoré, Paris-1er, et aussi chez Colette, à la Librairie Galignani, au Palais de Tokyo et au Bon Marché Rive Gauche.

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