FRÉDÉRIC LENOIR, LE NOUVEL EMPEREUR DES VENTES
Dans notre palmarès GFK des meilleures ventes d’essais, le grand gagnant est Frédéric Lenoir, avec 3 millions d’exemplaires écoulés en dix ans. Il est vrai qu’il produit beaucoup, et dans tous les styles: enquêtes (sur les francs-maçons), livres d’entretiens (avec l’abbé Pierre ou Marie Drucker), histoire des religions, romans… Mais c’est à ses livres de spiritualité, de véritables best-sellers, qu’il doit ce couronnement inattendu. Sorti en 2013, « Du bonheur. Un voyage philosophique » s’est vendu à 260000exemplaires. Le suivant, « la Puissance de la joie », s’achemine vers les 200 000 exemplaires. Combien cela fait-il de revenu ? Prenons «Du bonheur» : l’exemplaire est à 18 euros, sur lesquels l’auteur touche environ 15% (pour un auteur lambda, c’est plutôt 10%), soit un revenu total de 700000 euros avant impôt. A quoi s’ajoutent 100000exemplaires en poche, mais là les droits d’auteur sont nettement moins élevés.
Fils d’un ancien secrétaire d’Etat de Giscard, marqué par sa découverte du bouddhisme puis du catholicisme, titulaire d’une thèse en sociologie des religions à l’EHESS, Lenoir a été rédacteur en chef du « Monde des religions » et producteur sur France-Culture, avant de vivre entièrement de l’écriture. Renouvelant le genre du livre de sagesse, il pioche dans la philosophie classique et les textes religieux pour proposer des réponses à l’homme contemporain. En France, le genre est devenu un vrai filon: lorsque Jacques Attali s’y est mis (« Devenir soi »), il a doublé ses ventes. Et à l’export? Traduit dans une dizaine de langues, Lenoir marche bien au Québec, aux Pays-Bas et en Asie du Sud-Est. Lui aussi vient d’être traduit en anglais chez Melville House, qui publie déjà Slavoj Žižek et David Graeber.