DOPER SON ASSURANCE-VIE
Depuis deux ans, assureurs, banquiers et conseillers en gestion de patrimoine (CGP) prédisent la fin des fonds en euros et poussent leurs clients vers les unités de compte (UC) de leur contrat multisupport. Dans un contrat d’assurance-vie moderne, l’épargnant panache son épargne entre le fonds en euros garanti – le rendement est définitivement acquis – et des unités de compte – souvent des fonds investis en actions, dont la valeur peut baisser. Entre le risque et la sécurité, les Français ont choisi. En 2016, 80% de leurs versements sont allés sur les fonds en euros. Mais la sécurité a un prix : celui d’un rendement pâlissant. En 2016, ils ont rapporté en moyenne 1,85%, soit 0,45 point de moins qu’en 2015.
Comment rendre des couleurs à son contrat ? D’abord, en ne se précipitant pas sur celui de sa banque. En général, ceux commercialisés par les assureurs, les associations d’épargnants ou sur internet affichent des frais moins élevés et des rendements plus flatteurs, comme l’indique notre tableau établi en collaboration avec le site GoodValueForMoney.eu, site indépendant spécialisé en assurance-vie. Ensuite, en acceptant de prendre des paris calculés. Première option : les fonds garantis en « euros immobilier » Ces fonds en euros alternatifs sont proposés par certains contrats en ligne ou de CGP. « Leurs gérants développent une stratégie d’investissement différente de celle des fonds en euros classiques qui sont majoritairement investis en obligations d’Etat dont le taux peine à atteindre 1% », explique Laurent Fléchet, président du directoire de Primonial REIM. Ainsi, les fonds en euros immobilier comportent jusqu’à deux tiers de valeurs immobilières (SCPI, SCI, OPCI, foncières) qui soutiennent le rendement. Exemple avec son contrat Sérénipierre : là où son fonds en euros classique a rapporté 2,15%, le fonds en euros immobilier affiche 3,6%. Mais ne vient pas qui veut : pour accéder à ces super-fonds en euros, il faut orienter ici au moins la moitié de son versement sur des unités de compte et limiter l’alimentation du fonds euros immobilier à 35%. Seconde option : doser sa part de risque Partisan d’une diversification appuyée sur des convictions, Cyrille Chartier-Kastler, président fondateur de GoodValueForMoney.eu, préfère conserver sa liberté de mouvement. « Mieux vaut souscrire un fonds en euros classique, qui n’impose pas de contraintes, et orienter une partie de ses versements vers des unités de compte de qualité », recommande-t-il. C’est la règle de base : ne souscrire que des UC investies sur des marchés que l’on peut comprendre. A cet égard, on restera à l’écart des fonds de fonds, lourds en frais. Et on limitera aussi son exposition en actions au risque que l’on se sent prêt à prendre. Parmi les fonds notés 5 étoiles par Morningstar et sélectionnés par son site, citons : Centifolia C (DNCA), Objectif Patrimoine Croissance (Lazard Frères) et Magellan C (Comgest).