L'Obs

Schoeffler a toujours le blues

THE HUNTER, PAR THOMAS SCHOEFFLER JR (L’AUTRE DISTRIBUTI­ON).

- BERNARD GÉNIÈS

Il se faisait appeler Billy Sunday. Ancien joueur de base-ball, il est devenu l’un des plus célèbres évangélist­es des Etats-Unis au début du xxe siècle. Il a tenu en 1929 un de ses sermons les plus célèbres, « Billy Sunday Warns America » (Billy Sunday met en garde l’Amérique) dans lequel il prévenait les nantis et les puissants que l’heure du jugement étant venue, ils allaient devoir payer pour leur arrogance et leurs fautes. Dans l’ouverture de son troisième album, Thomas Schoeffler a samplé les paroles de cette invective enflammée, éructant à son tour ces mots de feu. Un prophète à son tour ? Pas si vite ! Alsacien et fier de l’être, Schoeffler a grandi en écoutant de la country et du blues. Avec ce troisième album – qui succède au formidable « Jesus Shot Me Down » –, le compositeu­r et musicien strasbourg­eois lorgne cependant vers un rock parfois rageur ou de simples ballades. Balayant tous les artifices des production­s survitamin­ées, il joue en solo (de la guitare et de l’harmonica), soutenu à l’occasion (pour deux titres) par Antoine Ramadour. Les dix titres de l’album sont autant de perles électrique­s (« Sauerkraut », « Hips & Lips ») et acoustique­s (« The Hunter », « I Should Have Known ») sur lesquelles sa voix de conteur vient tranquille­ment se poser. Thomas Schoeffler a le blues, c’est sûr. Mais il sait aussi prêcher la bonne musique !

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