Raphaël poète
ANTICYCLONE, PAR RAPHAËL (COLUMBIA)
Raphaël est capable du meilleur comme du moins bon. Avec « Anticyclone », il est du côté du moins bon. C’est de l’ennui palpable, comme Amiens sous la pluie, la file d’attente à la poste, Drucker le dimanche. Sur les arrangements surchargés et méconnaissables de Gaëtan Roussel, Raphaël livre des chansons maniérées pour évoquer un périple en Asie, le réchauffement climatique, une nuit dans Paris « la main sur la braguette ». A force de chercher l’épaisseur littéraire, cet ambitieux de 41 ans finit par sombrer dans une poésie post-adolescente : « Je voudrais retourner à la mer/Les oiseaux qui tournent dans le vent/Sans effort, sans mouvement/Sur la courbure de la Terre. » Sans doute Raphaël se rêve-t-il en fils spirituel de Rimbaud et de Bashung, mais ce sera pour une autre fois.