Le testament de Gregg Allman
Un dernier pour la route ? Gregg Allman savait que son cancer ne lui ferait pas de cadeau. Alors les séances de ce « Sang sudiste » n’ont pas traîné, à peine plus d’une semaine. Pour autant, le boulot n’a pas été bâclé. Les pointures qui y ont participé (le producteur Don Was, le guitariste Scott Sharrard et une section de cuivres digne du son légendaire de Muscle Shoals) jouent le jeu à fond. Sur les dix titres, huit sont des reprises, entre blues (« I Love the Life I Live », de Dixon), folk (« Going Going Gone », de Dylan), rock (le magnifique « Once I Was » de Tim Buckley et Larry Beckett). A l’orgue et au chant, Gregg Allman assure : ici, le boss, c’est lui! Sur le dernier morceau, Jackson Browne est venu prêter main forte pour « Song for Adam », dont il est l’auteur. A la fin du troisième couplet de cette ode à un ami disparu, la voix d’Allman se brise. Le groupe continue. La nuit précédant sa mort, il réécouta ce titre. Il en était fier. Alors il est parti, fier.