“Mon devoir n'est pas de politiser, mais d'humaniser”
Multipliant depuis plusieurs mois les séjours sur l'île grecque de Lesbos – porte d'entrée de nombreux réfugiés vers l'Europe –, Ai Weiwei a pris le parti de donner à voir au monde la réalité des arrivées quotidiennes de canots et des conditions de vie des migrants. Par ses photographies, l'artiste, dissident politique, cherche à choquer pour “susciter une prise de conscience”. A l'initiative de Michael Frahm, directeur de la Blenheim Art Foundation (Oxfordshire), a rencontré l'artiste à la veille de l'ouverture de son exposition au Musée d'Art cycladique à Athènes, dont Frahm est le commissaire. Ils évoquent ensemble la pratique prolifique de l'artiste, la récente liberté dont il jouit et sa relation naissante avec l'Europe, loin du Dragon rouge chinois qui l'a longtemps défini.