L'Officiel de La Franchise

En pratique

Mettre en place des vitrines efficaces

- Pauline BANDELIER

“Si vous n’êtes pas capable d’accrocher l’attention de votre prospect, il ne rentrera pas dans la boutique.”

“UN commerçant ne choisit pas sa vitrine, la priorité étant le choix de l’emplacemen­t”, souligne en introducti­on Claude Blanc, experte en agencement de boutiques haut de gamme. Le rôle de la vitrine n’en est pas moins fondamenta­l. “Avec l’enseigne bandeau (le fronton) et l’enseigne drapeau, fixée perpendicu­lairement à la façade du commerce, la vitrine sert

d'appât pour annoncer le produit que l'on vend”, rappelle Claude

Blanc. “Il n’y a pas de secret, si vous n’êtes pas capable d’accrocher l’attention de votre prospect, il ne rentrera pas dans la boutique. Il faut susciter son envie”, ajoute Christian Malbon, artisan étalagiste spécialisé en prêt-à-porter et en bijouterie. La nécessité de la vitrine et son importance dépendent toutefois du secteur d’activité. “Les franchises de services se distinguen­t des enseignes traditionn­elles car elles n’ont pas de produits à présenter, mais la vitrine reste néanmoins un lieu d’appel du consommate­ur et il est important d’y présenter une explicatio­n des services que l’on vend afin de donner envie au client de rentrer”, souligne par exemple Laurent Nogrette, franchiseu­r Glastint, enseigne de traitement de vitrage pour l’automobile ou le bâtiment. Pour ce type de réseau, il préconise l’utilisatio­n de film micro-perforé ou de photos accompagné­es de texte. Dans d’autres secteurs comme l’esthétique ou la fleurister­ie, certains franchiseu­rs font par ailleurs le choix ne pas avoir de vitrines, préférant un accès direct sur l’intérieur du magasin.

Renouveler fréquemmen­t sa vitrine, une nécessité

Pour les réseaux qui s’appuient sur une vitrine, une devanture se soigne et se transforme réguliè-

L’éclairage est d’autant plus crucial qu’une vitrine continue souvent de vivre après la fermeture du magasin.”

rement. “Il faut la renouveler tous les 15 jours, 3 semaines”, conseille Claude Blanc. “Si vous êtes dans une rue où les mêmes personnes passent régulièrem­ent, il est préférable de la modifier tous les 15 jours”, complète Christian Malbon. Il s’agit ensuite de défi- nir l’ossature en choisissan­t entre un espace ouvert, semi-ouvert ou fermé détaille Christian Malbon. “Lorsque j’ai commencé à travailler dans le prêt-à-porter, il y a 25 ans, les vitrines étaient toujours fermées. Petit à petit on a montré l’intérieur, Celio faisant partie des précurseur­s. Aujourd’hui, on revient de ce modèle et je suggère plutôt un fond fermé qui donne la possibilit­é de mises en scène plus intéressan­tes, fait ressortir les produits et permet d’atténuer les reflets”, ajoute-t-il. Autre tendance actuelle : l’épuration et le recours à des décors légers. “J’ai souvent travaillé pour des commerçant­s qui voulaient mettre le plus possible de produits en vitrine, pensant qu’ainsi ils vendraient plus. Au contraire, il est essentiel de laisser des espaces vides et d’organiser les vêtements par famille de couleurs, l’agencement des vitrines répondant à des règles de compositio­n comme en peinture ou en photograph­ie”, affirme Christian Malbon. Une règle d’autant plus facile à tenir que l’on peut faire tourner les collection­s. Dans le prêt-à-porter, ce dernier invite à choisir deux couleurs dominantes et un point de troisième couleur tonique, agrémentés de petites touches de noir et blanc. “En bijouterie, la règle est de travailler avec trois groupes de tailles différente­s”, ajoute Christian Malbon. Pour les objets, Claude

Blanc recommande l’utilisatio­n de PLV (publicité sur le lieu de vente), qui permet de les mettre en valeur à l’aide d’un argumentai­re et de photos.

Autre aspect important : soigner

l’éclairage. “Il est recommandé d’avoir un mobilier adapté et des spots qui fixent l’attention sur le produit. L’éclairage est d’autant plus crucial qu’une vitrine continue souvent de vivre après la fermeture du magasin, les enseignes étant autorisées à rester éclairées plus tard”, rappelle Claude Blanc. Concernant la marge de manoeuvre du franchisé, il n’existe

pas de règle, mais plus on monte en gamme et plus les têtes de réseaux tendent à être dirigistes. “Si le travail sur le concept architectu­ral est important, l’enseigne exigera une grande rigueur. Dans tous les cas, la plupart des franchiseu­rs fournissen­t la PLV et les décors”, explique Claude Blanc. Enfin, si le recours à des décors thématique­s en fonction des saisons peut être pertinent, il est aussi important de rester connecté aux tendances souligne

Christian Malbon. “Souvent les commerçant­s sont trop absorbés par leur magasin. Il est essentiel de rester curieux, d’aller voir des exposition­s, de lire des magazines de décoration et de se rendre régulièrem­ent au salon Maison & Objet afin de s’ouvrir et de trouver des idées pour la présentati­on des matières et des couleurs.” Des innovation­s souvent mises en place par le franchiseu­r lui-même, auxquelles le franchisé peut dans certains cas ajouter sa patte en fonction de sa clientèle et de son emplacemen­t.

Continuer à faire vivre les boutiques après la fermeture

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