Fausse alerte d’attaque terroriste à l’Essec
Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 septembre, des élèves de l’école supérieure des sciences économiques et commerciale ont fait croire que la résidence étudiante était la cible d’une attaque terroriste.
C’est un canular qui pourrait coûter très cher à ses auteurs. Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 septembre, des élèves de l’Essec (l’école supérieure des sciences économiques et commerciale), à Cergy, ont fait croire que la résidence étudiante était la cible d’une attaque terroriste. Une fausse alerte qui a entraîné un important déploiement des forces de l’ordre. Le police du Val-d’Oise a porté plainte.
Des individus qui hurlent dans les couloirs que des terroristes se sont introduits dans le bâtiment avant de déclencher l’alarme. Il est 1h50 lorsque la panique gagne des résidents des logements étudiants du groupe Essec, au 7, avenue du Parc, à Cergy. L’un d’eux se saisit alors de son téléphone et appelle sa mère. Cette dernière alerte dans la foulée les forces de l’ordre qui regroupent immédiatement les hommes de la brigade anticriminalité et de la brigade canine. Pas moins d’une trentaine d’hommes sont mobilisés, soit un tiers des effectifs de la nuit sur l’ensemble du département. Lourdement équipés, armés de fusil d’assaut et de fusils à pompe, ils progressent en colonne et procèdent à la sécurisation des lieux avant de pouvoir pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Mais après avoir pris contact avec le gardien et la sécurité incendie de l’Essec, les forces de l’ordre constatent qu’aucune attaque terroriste n’est perpétrée. Selon les premiers éléments de l’enquête, qui a été confiée aux hommes de la sûreté urbaine de Cergy, il s’agit d’un canular peut être dans le cadre d’un bizutage. Pour le moment, aucun des auteurs de cette fausse alerte n’a été identifié.
« On ne joue pas avec ça ! »
Le directeur de la sécurité publique du Val-d’Oise, Frédéric Lauze, a annoncé prendre cette affaire « très au sérieux. Au cri d’Allahu-Akbar, 260 personnes ont été tuées ces dernières années. Nous sommes en pleine période d’État d’urgence, ce n’est pas un jeu. En France et en Europe, les forces de l’ordre sont mobilisées face à l’alerte terroriste, il ne s’agit pas d’une plaisanterie, tance le patron de la police du Val-d’Oise particulièrement remonté. Cette fausse alerte a mobilisé en nombre des fonctionnaires. Ces mêmes fonctionnaires n’ont pas pu intervenir sur des interventions avérées, des appels à l’aide au 17 de victimes de violences, de viol, de cambriolage… Le plus incroyable est que ce canular n’a pas été réalisé dans un collège ou une école primaire. Avec ce qui se passe en ce moment, on ne joue pas avec ça. ! Imaginez si un policier avait tiré. » Frédéric Lauze a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire « qui aboutira » , assuret-il.
Et la sanction pourrait être particulièrement lourde pour les étudiants à l’origine du canular. L’article 322-14 du code pénal note ainsi que le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Tandis que l’article 222-16 prévoit un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende pour les auteurs d’appels malveillants. Contactée, la direction de l’Essec n’a pas souhaité communiquer, indiquant gérer cette affaire en interne.