L'Echo le Regional

Fausse alerte d’attaque terroriste à l’Essec

Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 septembre, des élèves de l’école supérieure des sciences économique­s et commercial­e ont fait croire que la résidence étudiante était la cible d’une attaque terroriste.

- Thomas HOFFMANN

C’est un canular qui pourrait coûter très cher à ses auteurs. Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 septembre, des élèves de l’Essec (l’école supérieure des sciences économique­s et commercial­e), à Cergy, ont fait croire que la résidence étudiante était la cible d’une attaque terroriste. Une fausse alerte qui a entraîné un important déploiemen­t des forces de l’ordre. Le police du Val-d’Oise a porté plainte.

Des individus qui hurlent dans les couloirs que des terroriste­s se sont introduits dans le bâtiment avant de déclencher l’alarme. Il est 1h50 lorsque la panique gagne des résidents des logements étudiants du groupe Essec, au 7, avenue du Parc, à Cergy. L’un d’eux se saisit alors de son téléphone et appelle sa mère. Cette dernière alerte dans la foulée les forces de l’ordre qui regroupent immédiatem­ent les hommes de la brigade anticrimin­alité et de la brigade canine. Pas moins d’une trentaine d’hommes sont mobilisés, soit un tiers des effectifs de la nuit sur l’ensemble du départemen­t. Lourdement équipés, armés de fusil d’assaut et de fusils à pompe, ils progressen­t en colonne et procèdent à la sécurisati­on des lieux avant de pouvoir pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Mais après avoir pris contact avec le gardien et la sécurité incendie de l’Essec, les forces de l’ordre constatent qu’aucune attaque terroriste n’est perpétrée. Selon les premiers éléments de l’enquête, qui a été confiée aux hommes de la sûreté urbaine de Cergy, il s’agit d’un canular peut être dans le cadre d’un bizutage. Pour le moment, aucun des auteurs de cette fausse alerte n’a été identifié.

« On ne joue pas avec ça ! »

Le directeur de la sécurité publique du Val-d’Oise, Frédéric Lauze, a annoncé prendre cette affaire « très au sérieux. Au cri d’Allahu-Akbar, 260 personnes ont été tuées ces dernières années. Nous sommes en pleine période d’État d’urgence, ce n’est pas un jeu. En France et en Europe, les forces de l’ordre sont mobilisées face à l’alerte terroriste, il ne s’agit pas d’une plaisanter­ie, tance le patron de la police du Val-d’Oise particuliè­rement remonté. Cette fausse alerte a mobilisé en nombre des fonctionna­ires. Ces mêmes fonctionna­ires n’ont pas pu intervenir sur des interventi­ons avérées, des appels à l’aide au 17 de victimes de violences, de viol, de cambriolag­e… Le plus incroyable est que ce canular n’a pas été réalisé dans un collège ou une école primaire. Avec ce qui se passe en ce moment, on ne joue pas avec ça. ! Imaginez si un policier avait tiré. » Frédéric Lauze a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire « qui aboutira » , assuret-il.

Et la sanction pourrait être particuliè­rement lourde pour les étudiants à l’origine du canular. L’article 322-14 du code pénal note ainsi que le fait de communique­r ou de divulguer une fausse informatio­n dans le but de faire croire qu’une destructio­n, une dégradatio­n ou une détériorat­ion dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonne­ment et de 30 000 euros d’amende. Tandis que l’article 222-16 prévoit un an d’emprisonne­ment et de 15 000 euros d’amende pour les auteurs d’appels malveillan­ts. Contactée, la direction de l’Essec n’a pas souhaité communique­r, indiquant gérer cette affaire en interne.

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