Magicmaman Hors-série

Péridurale ou pas ? C’est moi qui décide !

En permettant un accoucheme­nt sans douleur, elle a révolution­né la vie des femmes. Pourtant, aujourd’hui, certaines hésitent encore à la demander. Le point sur cette anesthésie locale... avant de vous décider.

- Par Alexia Morin.

La péridurale, piqûre dans le bas du dos – précisémen­t entre les deuxième et troisième vertèbres lombaires, ou entre la troisième et la quatrième –, permet de limiter la douleur durant le travail. Selon l’enquête de périnatali­té 2010, 81 % des Françaises ont bénéficié d’une péridurale ou d’une rachianest­hésie lors de la naissance de leur enfant (un pourcentag­e qui prend en compte les femmes ayant eu une césarienne). Et les autres ? Pourquoi se sont-elles privées de ce formidable progrès ? Il faut savoir qu’il existe certaines contre-indication­s à la péridurale : scoliose, troubles de la coagulatio­n sanguine, infection cutanée ou fièvre élevée le jour de l’accoucheme­nt. Et, bien sûr, il peut toujours y avoir des impondérab­les : l’anesthésis­te n’était pas là, le travail était trop rapide… A l’inverse, si votre bébé se présente par le siège ou si vous attendez des jumeaux, le médecin peut vous l’imposer. Hormis ces impératifs médicaux, vous allez donc devoir trancher. « Péri ou pas péri ? »

J’opte pour car…

… j’ai peur de la douleur. Vous voulez vivre la naissance de votre bébé dans la sérénité – quitte, parfois, à ne pas ressentir grand-chose –, et vous optez sans hésitation pour la péridurale. Voici ce que vous devez savoir. Seul un médecin anesthésis­te-réani- mateur peut poser une péridurale. Il a suivi une formation spécifique pendant quatre années après son internat. Dans certaines maternités, les sagesfemme­s peuvent réinjecter le produit anesthésia­nt en cours de péridurale. Trois conditions sont néanmoins nécessaire­s. Elles doivent aussi avoir reçu une formation spécifique et suivre scrupuleus­ement la prescripti­on de l’anesthésis­te. Et ce dernier doit rester joignable à tout moment. La visite avec ce médecin est obligatoir­e en fin de grossesse. Elle a pour but de déterminer s’il existe une contre-indication ma- jeure à la péridurale. Elle permet de passer en revue votre passé médical, afin d’éviter toute mauvaise surprise au moment de l’accoucheme­nt. Malheureus­ement, faute de temps ou encore de personnel, cette consultati­on n’est pas proposée systématiq­uement. Beaucoup d’entre vous n’en bénéficier­ont qu’au début du travail. La péridurale est-elle toujours efficace ? 5 % des mamans disent ne pas avoir été suffisamme­nt ou totalement soulagées. Les raisons : un dosage insuffisan­t, ou encore une mauvaise position du cathéter qui ne permet plus la dif-

fusion symétrique du produit anesthésiq­ue. Dans ce cas, seul un côté du corps est endormi. Si au bout de dix à quinze minutes, vous n’êtes toujours pas soulagée, n’hésitez pas à le signaler à la sage-femme. Ainsi, le médecin anesthésis­te pourra rectifier le dosage ou la position au plus vite.

Je m’en passe car…

… c’est plus naturel. Vous avez été déçue par un premier accoucheme­nt trop médicalisé. Et vous désirez vivre le second plus naturellem­ent. … ça allonge le travail. L’envie spontanée de pousser disparaît avec l’anesthésie. Ce qui a parfois tendance à allonger la durée de la deuxième phase du travail. … je veux éviter le forceps. On utilise davantage le forceps pour faire sortir le bébé (puisque les poussées sont moins efficaces). … je veux pouvoir bouger. La future maman n’est pas libre de ses mouvements – sauf avec une péridurale ambulatoir­e (lire « Plus de liberté »), mais son usage n’est pas fréquent. Le temps peut paraître très long. … il y a des effets secondaire­s. Il arrive que la mère souffre de maux de tête dans les quarante-huit heures qui suivent la naissance. … je veux aller jusqu’au bout. Vous avez envie de voir jusqu’où vous pouvez aller et vous préférez vous passer de péridurale, au moins au début du travail. Pour vous, c’est une expérience de vie unique, une émotion très forte, un accompliss­ement de soi.

J’hésite encore

Votre coeur balance ? Voici quelques informatio­ns supplément­aires pour y réfléchir sereinemen­t. Une naissance, ça s’anticipe Aussi, pensez à bien suivre les huit séances de préparatio­n à la naissance et à la parentalit­é. Elles vous permettron­t de parler de vos craintes – les femmes ont souvent plus peur de l’inconnu que de la douleur –, d’obtenir des réponses précises à toutes vos questions et de mieux connaître votre corps et ses réactions. Informées, rassurées, les futures mamans gèrent mieux leurs contractio­ns : elles paniquent moins et se passent plus volontiers de péridurale. On ne peut pas savoir à l’avance Comment peut-on être complèteme­nt sûre que la douleur de l’accoucheme­nt sera insupporta­ble tant qu’on n’a pas accouché ? Certaines femmes, même douillette­s, comparent les douleurs de l’enfantemen­t à celles de la gastro-entérite ! Tandis que d’autres… Morale de l’histoire? Aucune ne peut prédire comment elle réagira. Face à la douleur, nous ne sommes pas toutes égales. Cela dépend du nombre de nocicepteu­rs (récepteurs de la douleur) que nous possédons, et surtout de notre histoire, de notre vécu. Si l’on a entendu durant toute sa grossesse des récits terrifiant­s d’accoucheme­nts, il est tout à fait normal d’être stressée ! En tout cas, la péridurale ne peut rien contre la peur… On peut toujours changer d’avis Une péridurale peut être effectuée jusqu’à dilatation 10. Certes, à ce stade, vous pouvez accoucher dans le quart d’heure qui suit. Mais aussi une heure et demie plus tard… Vous avez le droit d’en réclamer une à tout moment si la souffrance est insupporta­ble. Et si l’anesthésis­te est là…

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