7 visites à ne pas zapper
Sept consultations vont rythmer votre grossesse. Remboursées à 100 % par la Sécurité sociale, elles sont essentielles pour surveiller votre santé et celle de votre bébé.
Votre gynécologue vient de vous le confirmer : vous êtes enceinte ! Et tout va être fait pour surveiller au mieux votre grossesse. Une future maman doit en effet se soumettre à sept examens prénataux, le premier avant la fin du 3e mois de grossesse (soit 15 semaines d’aménorrhée, le corps médical s’exprimant souvent en semaines d’absence de règles ou SA), idéalement entre la 10e et la 12e SA. Aux yeux de certaines, cette surveillance à tendance à hypermédicaliser un phénomène somme toute des plus naturels. Peut-être, mais il ne faut pas oublier qu’elle a permis de limiter les problèmes et les risques.
Avant la fin du 3e mois de grossesse, soit avant 15 semaines d’aménorrhée
Cette 1re consultation est importante, car elle permet de faire un tour d’horizon complet de vos conditions de vie et de votre état de santé. C’est à ce moment-là que le médecin – gynécologue-obstétricien, gynécologue médical ou généraliste – ou la sage-femme va signer la déclaration de grossesse qui officialise, en quelque sorte, la bonne nouvelle. Ce document à plusieurs volets est à envoyer à la Sécurité sociale et à la Caisse d’allocations familiales avant la fin du troisième mois de grossesse. Plus tôt votre grossesse est déclarée et plus vite vos soins seront pris en charge (lire plus loin l’encadré « La prise en charge des examens »). Que se passe-t-il au cours de ce rendez-vous initial, qui ne doit pas durer moins de trente minutes ? Le médecin vous posera une multitude de questions afin de connaître… … votre histoire gynécologique. Premières règles, régularité du cycle, date des dernières règles… Par un toucher vaginal, il vérifie l’état du col de l’utérus. Grâce à cet examen, il mesure la taille de l’utérus, ce qui, associé à l’échographie, permet de prévoir la date de l’accouchement. Il examine aussi les seins afin de détecter la présence de nodules, vérifie que les ovaires ne présentent aucun problème et pratique un frottis. … votre histoire médicale. Opérations chirurgicales, grossesses et accouchements précédents, allergies, diabète ou hypertension, difficultés cardiaques… Le médecin poussera l’enquête jusqu’à vos antécédents familiaux. … votre histoire sociale. Situation familiale (en couple ou seule, présence d’enfants en bas âge), profession, mode de transport et durée des trajets, type d’habitat (maison ou appartement, escaliers ou ascenseur), tabagisme éventuel… Autant d’éléments qui permettent au médecin de savoir dans quel contexte va se dérouler votre grossesse. Toutes ces données sont consignées dans votre dossier médical. Suivront alors différents examens et analyses. Un check-up. Coeur, poumons, tension artérielle, état des veines (afin de prévenir tout risque de phlébite), prescription de fer en cas d’anémie, pesée… Vous êtes auscultée des pieds à la tête. A chaque visite, une recherche de sucre (pour dépister un diabète) et d’albumine (pour mesurer le bon fonctionnement des reins) sera effectuée. Deux prescriptions. On vous demandera de faire une prise de sang afin de connaître votre groupe sanguin et de s’assurer qu’il n’y a pas d’incompatibilité avec celui de votre enfant. On recherche également dans le sang une éventuelle syphilis, rubéole, toxoplasmose… Le dépistage du virus du sida n’est pas obligatoire mais vivement recommandé. Les virus des hépatites B et C sont aussi recherchés. Enfin, une échographie vous sera prescrite, à réaliser à la 12e SA. En pratique, souvent entre la 12e et la 14e SA. La trisomie 21 et son dépistage. Entre 11 et 13 semaines d’aménorrhée et 6 jours, vous pouvez bénéficier de ce dépistage. Il combine 3 paramètres: l’épaisseur de la nuque du foetus (mesurée à l’échographie), les marqueurs sériques (une prise de sang dose les hormones HCG et PAPP-A) et votre âge. Si le risque est supérieur à 1/250, une amniocentèse remboursée par la Sécurité sociale est proposée pour détecter une éventuelle malformation. Mais la décision vous appartient. N’hésitez pas à poser toutes les questions que vous souhaitez (lire « Le dépistage de la trisomie 21 »).
Au 4e mois, entre 15 et 19 semaines d’aménorrhée
Cette consultation permet, entre autres, de faire le point sur la 1re échographie. La routine. L’examen clinique se répète: sucre, albumine, tension artérielle, contrôle du poids. «Je commence à leur
parler des kilos à prendre, sans les terroriser », précise Anne Pilewicz, sagefemme. Suivent un toucher vaginal, afin de suivre l’évolution du col de l’utérus, et la mesure de la hauteur utérine, c’est-à-dire du pubis à la partie haute de l’utérus. Grâce à cela, on peut évaluer la croissance du foetus. « J’écoute aussi le coeur du bébé, et je le fais entendre à la future maman », explique la sagefemme. Si vous avez eu des maux de ventre ou quelques saignements, il faut le signaler et poser toutes vos questions. La toxoplasmose. Si vous n’êtes pas immunisée contre la toxoplasmose (une maladie parasitaire que vous pou- vez transmettre à votre bébé), une prise de sang mensuelle sera nécessaire. La sage-femme vous demandera de respecter quelques règles d’hygiène simples afin de ne pas contracter la maladie : éloigner les chats, ne manger la viande que bien cuite et laver soigneusement les légumes. Si vous êtes immunisée, une autre prise de sang permettra de s’assurer que cette immunisation est ancienne et que votre bébé ne risque rien. Enfin, si vous devenez positive au cours de la grossesse, un traitement vous sera proposé. La syphilis et la rubéole sont de plus en plus rares. Cependant, le vaccin antirubéole est disponible. Mieux vaut le faire avant la grossesse. La première échographie. Elle permet de dater la grossesse de façon très précise, de mesurer l’épaisseur de la nuque (un autre moyen de dépister la trisomie 21) et de vérifier également que le trophoblaste (précurseur du placenta) est déjà en place. « Cette échographie plaît beaucoup, car on y voit le bébé des pieds à la tête ! » souligne Anne Pilewicz.
Au 5e mois, entre 19 et 23 semaines d’aménorrhée
Il s’agit d’une consultation de routine. On vous prescrira une 2e échographie. Le diabète gestationnel. L’examen clinique recherche toujours la présence de sucre et d’albumine. Un mauvais fonctionnement des reins, démontré par le taux d’albumine, peut provoquer une prééclampsie (hypertension artérielle et prise de poids avec oedèmes).
Mais c’est extrêmement rare. A ce stade, l’excès de sucre dans le sang révèle un diabète gestationnel, qui demande une surveillance très poussée. Le contrôle du poids. Dans l’idéal, il ne faudrait pas grossir de plus d’un kilo par mois. La sage-femme prend votre tension (qui doit être inférieure à 14/9) et mesure la hauteur utérine. Un toucher vaginal permet de vérifier que le col de l’utérus n’est pas modifié. La palpation de l’abdomen. Elle permet de situer le foetus et d’apprécier la quantité de liquide amniotique. Vous allez aussi pouvoir écouter le coeur de votre bébé. C’est une période durant laquelle vous vous sentirez véritablement enceinte ! La prescription de la deuxième échographie. On l’appelle échographie morphologique. Réalisée entre la 22e et la 24e semaine, elle permet d’examiner votre bébé sous toutes les coutures. L’échographiste le mesure et recherche d’éventuelles malformations. Il s’assure que le placenta est correctement placé et que le liquide amniotique est en quantité suffisante. Il est souvent en mesure de vous indiquer le sexe du bébé !
Au 6e mois, entre 23 et 28 semaines d’aménorrhée
C’est le moment de lever le pied et de prendre davantage soin de vous. L’hépatite B. A la surveillance de la tension, du poids, de la hauteur utérine, du sucre et de l’albumine s’ajoute le dépistage de l’hépatite B, obligatoire au 6e mois pour que votre bébé soit vacciné à la naissance si nécessaire. La sage-femme vous pose des questions sur votre rythme de vie. Si vous êtes anormalement fatiguée, n’hésitez pas à lui en parler. Elle recherchera une éventuelle anémie et vous conseillera du repos. Elle pourra aussi vous inscrire à des séances de préparation à l’accouchement. Le sexe du bébé. La sage-femme commente la deuxième échographie devant vous, et vous voilà parfaitement rassurée ! Elle pourra vous dire (sauf si le co- quin se cache !) si vous attendez une petite fille ou un petit garçon… à moins que vous ne préfériez l’ignorer.
Au 7e mois, entre 28 et 32 semaines d’aménorrhée
Lors de ce bilan, la sage-femme vous demandera si vous sentez bien votre bébé bouger. Les contractions. « C’est souvent un cap : l’utérus grossit et la quantité de liquide amniotique augmente, note Anne Pilewicz. Je parle aux futures mamans des contractions et leur explique à quoi elles ressemblent : le ventre se serre, devient dur et cela ne fait pas forcément mal. Si l’on ressent de la douleur, elle est comparable à celle des règles. » C’est
le moment ou jamais de s’écouter et d’adapter son activité à la grossesse! Une ampoule de vitamine D est souvent prescrite afin de mieux fixer le calcium. Il est temps de prendre rendez-vous pour la préparation à l’accouchement si vous ne l’avez pas encore fait. Le bon développement du bébé. Il bouge beaucoup, car la proportion entre sa taille et la quantité de liquide amniotique est parfaite pour lui. Il peut se mouvoir à son aise! La sage-femme vous questionne pour être sûre que vous le sentez et vous recommande de venir la voir à la moindre inquiétude ! Elle vous prescrit la dernière échographie.
Au 8e mois, entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée
C’est le moment de prendre rendez-vous avec l’anesthésiste, que vous souhaitiez ou non bénéficier d’une péridurale. Attention au col. L’examen clinique est identique aux précédents. La sagefemme s’assure que le col de l’utérus est fermé et que vous ne risquez pas d’accoucher prématurément. Elle vous recommande de la voir au moindre signe inquiétant ou en cas de contractions rapprochées. La bonne position. La 3e échographie permet d’apprécier, de façon encore très relative, le poids et la taille de votre bébé: médecins et sages-femmes savent que la marge d’erreur est parfois encore grande. Ils observent également comment le bébé se présente. En principe, il a maintenant pris la position idéale pour naître: la tête en bas, le visage tourné contre la colonne vertébrale et le dos vers l’avant. Le cliché donne aussi des indications précises sur l’implantation du placenta, qui doit normalement se positionner en hauteur.
Au 9e mois, à partir de 37 semaines d’aménorrhée
Dernière visite prénatale. En principe l’ultime rendez-vous avant le jour J. Hauteur utérine, tension, sucre, albumine, poids et palpation de l’abdomen sont à nouveau au programme. Le col de l’utérus renseigne sur la proximité de la naissance. « En ce qui me concerne, je pratique ces examens, mais je ne parle pas de l’accouchement proprement dit, commente la sage-femme, car des réunions parallèles sont prévues à cette fin. Mais il est évident que les futures mamans peuvent me poser toutes les questions qu’elles ont. » C’est à ce moment-là aussi que l’on voit comment se présente le bébé. « Si c’est “un siège” ou si la maman a déjà subi une césarienne, une pelvimétrie est prescrite, signale le Dr Gérard Strouk. Pour mesurer le bassin et vérifier que la taille du bébé est compatible avec celle du bassin de la future maman.» Une 8e visite vous est souvent proposée par la sage-femme ou votre médecin, afin de bien surveiller la fin de votre grossesse. Vous pouvez également éprouver le besoin d’aller les voir en dehors de cette date : n’hésitez pas, même s’il s’agit parfois d’une inquiétude injustifiée ! Toutes ces consultations terminées, vous voilà enfin prête à accueillir votre futur bébé en toute sérénité !