NOIRMOUTIER
Doublement étoilé, le restaurant La Marine d’Alexandre Couillon a fait de Noirmoutier une balise gastronomique. Ajoutez la Maison Moizeau, où le « chef de l’année Gault & Millau » offre le gîte depuis juillet. Comment résister à ce délicieux appel du larg
Un hôtel à bon port. L’appel du large de la Maison Moizeau, ouverte cet été par le chef Alexandre Couillon.
Dans la série Chef’s Table de Netflix, qui a consacré internationalement sa cuisine de jardinier-marin, Alexandre Couillon rappelait sa recette pour se faire un nom et en donner un à ses terres atlantiques : oser « construire quelque chose de différent » . Avec la même ligne, jetée entre la criée et les quais de plaisance de l’Herbaudière, l’hôtel du Noirmoutrin augure d’une pêche aussi fructueuse que sa table étoilée. Si la Maison Moizeau est baptisée du nom de ses propriétaires historiques, l’ancienne maison de maître insuffle d’emblée une impression de grand frais, faisant pavoiser bardage et brise-soleil à côté des pierres de taille. À peine a-t-on remisé bottes et vélo que cet esprit contemporain gagne en voilure, sous une ossature inspirée des greniers à sel, autrement dit salorges. Autre inspiration du coin, les matériaux convoquent les chalutiers, les infrastructures portuaires, sans compter la biodiversité îlienne ou encore les cieux, à travers de généreuses ouvertures. Un escalier qui prend de la hauteur avec des lianes d’osier à nu, des garde-corps et autres huisseries métalliques thermo-laquées en noir, un parquet et des tables en frêne caramélisé après thermo-chauffage, de moelleuses banquettes invitant à s’abriter aux couleurs des cirés de marins : amarré par un béton banché, telle une digue contre vents et marées, l’ancrage design insuffle une hospitalité à la mesure de ses volumes, qui se confirme aussi oxygénante que cosy à l’étage. « Parti de rien et au sommet de son art » , le chef audacieux n’a pas été impunément qualifié de « bâtis
seur » par Gault & Millau ! Affinités spontanées aidant, il a fait confiance à Lancelot Letellier et Anna Leymergie pour concocter son havre à l’esprit maison ; si ce couple à la ville et sur la scène architecturale s’est rencontré chez Patrick Jouin, ce chantier inaugure leur agence en propre. Des cinq chambres aux deux salles à manger et à vivre, des pépites artisanales qu’il a dénichées aux prototypes qu’il souhaite faire éditer, ce duo promet d’autres belles vagues…