Étape N°2
LE SENTIER DU LITTORAL
« Lorsque je me promène au coucher du soleil face à l’île du Perron, elle accroche cette lumière qui effleure toute la côte, la végétation, puis comme il n’y a pas de maison sur le golf, la lumière libre, sans entrave, envahit tout. C’est magique », raconte Ghislaine Eonnet Dupuy, propriétaire de la galerie La Boucherie. Elle n’est pas la seule à expérimenter ces intenses émotions. On les appelait autrefois chemins de ronde ou sentiers des douaniers : aujourd’hui, ces chemins littoraux qui longent la Côte d’Émeraude, petits trésors qui surplombent la mer, offrent sur l’océan des points de vue inégalés. Ils sont toutefois fragiles : attaqués par la houle et les pluies, ils doivent être constamment entretenus. C’est en 1976 qu’a été votée la loi de servitude de passage en bord de mer, qui fait que « les propriétés riveraines du domaine public maritime sont grevées, sur une bande de 3 m de largeur, pour laisser une servitude de passage destinée à assurer exclusivement le passage des piétons ». Exception faite des terrains situés à moins de 15 m des maisons construites avant l’entrée en vigueur de la loi. Entre Saint-Briac et Saint-Lunaire, le sentier est parfois entravé par ces maisons anciennes, accrochées aux falaises, et on doit alors emprunter les routes goudronnées ; ou, par exemple, passer par la plage de Port-Hue à cause du domaine du Dinard Golf. Dès 1967 se crée l’association des Amis des chemins de ronde, pour « permettre au plus grand nombre d’accéder à ces merveilles. La mer, le littoral, les paysages appartiennent à tout le monde », rappelle Patrice Petitjean, son président. Nous sommes ici dans une des plus belles ouvertures sur la mer, entre Saint-Malo et le Cap Fréhel, les îles, et le sentier qui serpente sur des promontoires rocheux de toute beauté longeant la mer ». Et le collectif remporte des victoires : chaque année, de nouveaux tronçons sont aménagés, récemment entre la plage de Longchamp et celle de la Garde Guérin. Mais aussi des échecs, face à des propriétaires riverains – certains vivent à l’étranger – qui interdisent le passage aux promeneurs. « Aujourd’hui, ces sentiers sont devenus des voies pour les coureurs, ou les promenades familiales pour faire découvrir la biodiversité aux enfants, explique Patrice, ce sont des atouts majeurs de notre région. »