Loïc Prigent
S’il y a une fuite qui me fait peur, c’est la fuite urinaire, l’idée de ne plus contrôler son corps, l’humiliation auto-infligée qui oblige de restreindre sa vie sociale à quelque chose d’extrêmement domestique. En train de travailler, de rire… et hop, mince, c’est parti ! J’espère qu’ils font de bonnes couches. C’est un truc qui m’angoisse vraiment. Quand ça va m’arriver, je vais être bien embêté. Votre image et votre estime de soi s’en vont d’un coup. Sinon, petite parenthèse, l’un de mes livres préférés est Les faux-fuyants de Françoise Sagan, une histoire de mondains parisiens coincés dans la fuite. Avec cette morale : c’est dans la fuite que les gens se révèlent vraiment.
éd. Points (édition complétée).