UN VASTE PROJET INÉDIT EN AUVERGNE
Lidar 2016 Ce printemps amène une nouvelle campagne de mesures au laser aéroporté (Lidar) encore sans équivalent sur le territoire auvergnat.
C’est un projet remarquable, à la fois par sa dimension collaborative et par celle du territoire couvert. Cette nouvelle campagne doit passer au laser aéroporté trois des quatre départements auvergnats, pour des besoins déjà formulés par une douzaine de porteurs de projets(*). Elle a d’abord une vocation archéologique. La précision des reliefs attendus répond à des besoins d’exploration, d’expertise et de mise en valeur de sites historiques comme Gergovie ou Gondole... Le Lidar 2016 servira d’appui à la recherche. Par exemple pour identifier l’organisation interne et la fortification du camp gaulois d’antoune à Salettes (Haute-loire) ; pour trouver des traces d’élévations caractéristiques des sites du haut Moyen Age entre Thiers et Vichy ; pour rechercher des aménagements encore mal connus à Saint-paulien, considérée comme la capitale du Velay à la fin de l’age du Fer ; pour creuser l’hypothèse d’un grand camp de César au sud de Clermont-ferrand.
Enivrantes perspectives
Il doit aussi montrer précisément les reliefs pouvant être masqués sous la végétation dans des sites archéologiques symboliques du Bourbonnais (Bègues, château de Murat, forêt des Colettes) et dans des zones d’in-
tervention fréquemment concernées par l’archéologie préventive. Autres espaces, autre exploitation. La précision inédite du relief doit permettre d’étoffer la connaissance des tourbières du Cézallier, d’affiner la modélisation hydrographique dans le secteur de la cheire de Côme ou les Gorges de la Bouble. Quant au plus vaste territoire à explorer, il s’étend sur 180 km2... en forêt de Tronçais ! On attend de la technologie Lidar qu’elle permette de mieux caractériser les peuplements forestiers (hauteurs, couverts...). Audelà, l’image décapée de végétation permettra de détecter d’éventuels micro-reliefs liés aux activités humaines anciennes (agriculture, habitat, charbonnage, extraction de minerai...). Sans déranger une feuille de l’une des plus belles futaies d’europe, on verra peut-être apparaître des terrasses inconnues, des murs effondrés, des charbonnières invisibles, des mines oubliées ou d’anciens chemins...
(*) Projet initié par le Département du Puy-de-dôme et la Direction des affaires culturelles (Drac) Auvergne, avec : Conseil départemental de l’allier ; Société des amis de la Forêt de Tronçais, Drac et ONF ; Association de recherches sur l’antiquité tardive et le Moyen Age en Auvergne ; Groupe de recherche archéologique vellave ; Conservatoire d’espaces naturels d’auvergne ; Maison des sciences de l’homme de Clermont-ferrand ; Observatoire de physique du globe de Clermont. Mise en oeuvre Centre régional de la cartographie (Craig).