Maxi

« Je mets ma passion au service des femmes ! »

Après avoir créé son blog, Magali, 51 ans, a ouvert sa chaîne YouTube consacrée aux femmes. Avec une bonne humeur très contagieus­e, elle y dispense ses trucs et astuces, ses petits conseils et coups de coeur.

- Pour visionner la chaîne de Magali : youtube.com/magalithem­ouse. Magali

Je n’ai pas vécu le tournant de la quarantain­e comme une crise mais plus comme un besoin de souffle nouveau dans ma vie. À 48 ans, les enfants grandissan­t, j’ai fait un peu le bilan : j’étais heureuse dans mon métier de pharmacien­ne et dans mon couple, mais je sentais que j’avais besoin de m’exprimer ailleurs et de vivre autre chose. J’aime le contact avec les gens ainsi que me sentir utile, c’est important pour moi.

Mais je suis également très curieuse et fourrée aussi souvent que possible derrière l’écran de mon ordinateur, en quête de nouveautés !

La souris de l’ordinateur, c’est un peu ma troisième main, si bien que mon entourage m’appelle Magali « the Mouse » ! J’ai commencé à m’intéresser à ce qui se faisait et pourrait me permettre de m’exprimer. C’est ainsi que j’ai créé mon blog en 2014, avec l’envie toute simple de m’adresser aux femmes de mon âge, de partager mes passions ordinaires et mes expérience­s du quotidien. Très vite, j’ai eu des échanges agréables avec des internaute­s blogueuses qui demandaien­t souvent à me voir en photo. Et là, même si j’assumais pleinement ma taille 42-44, j’ai réalisé qu’avec l’arrivée de la cinquantai­ne, j’avais du mal avec mon image : me voir prendre de l’âge et des kilos me posait tout de même un problème ! Comme je suis d’un tempéramen­t positif, j’ai décidé de ne pas me prendre la tête. Pour être très honnête, au début, j’ai fait comme beaucoup de monde : j’ai triché en retouchant mon portrait photo ! Et puis je me suis dit : « Ce n’est pas moi ça, pas question, je m’accepte comme je suis » ! C’est ainsi que j’ai commencé à écrire des articles sur le maquillage, la façon de se mettre en valeur avec les vêtements. En peu de temps, je me suis retrouvée avec 1000, puis 2000, jusqu’à 3000 personnes qui me suivaient régulièrem­ent. Très vite, je me suis aperçue aussi que les femmes de mon âge avaient besoin de se rassurer, de retrouver confiance en elles et qu’elles ne se reconnaiss­aient pas dans les blogs tendance des jeunes femmes de 25 ans. Moi non plus d’ailleurs, et c’est bien normal, ce n’est pas notre génération ! Si bien que je me suis

Cette liberté d’expression est un plus pour celles qui en manquent

orientée vers un site où les quinquas peuvent être elles-mêmes, s’exprimer librement sans tabou autour de la mode, de la beauté, mais aussi du quotidien : le couple, les ados qui grandissen­t… Mais attention, que les choses soient claires : ce n’est pas SOS Amitié ! Ce sont des échanges entre femmes, qui finalement ont toujours existé : au parc avec les enfants, aux sorties d’école, ou même comme une autre génération le faisait aux réunions Tupperware ! C’est un état d’esprit.

Les femmes ont toujours été en réseau, solidaires, pour se transmettr­e leur savoir-faire, échanger des conseils…

Et c’est pareil aujourd’hui, sauf que cela se fait sur un nouveau support : le Web ! Grâce à ce blog, j’ai fait de belles rencontres, certaines ont débouché sur de vraies amitiés. Et puis, progressiv­ement, je me suis diversifié­e en fonction des demandes, tout en m’intéressan­t de près, en parallèle, au phénomène des sites comme YouTube. Le domaine était tellement réservé aux jeunes que je me suis dit qu’il fallait que je me lance pour créer une chaîne « pour nous les quinquas » ! Lorsque j’ai annoncé ça à mon entourage, tout le monde s’est dit un peu sceptique : « Magali nous fait sa crise d’ado ! » Seulement, je n’ai jamais pensé que c’était une lubie passagère. Alors, en bonne autodidact­e, je me suis formée sur Internet en suivant des tutoriels de création de chaîne Web. J’ai commencé à me filmer avec mon téléphone portable, puis j’ai acheté du matériel, une caméra 3D, j’ai

appris à monter mes séquences vidéo… Et, pendant six mois, je me suis entraînée chez moi avant d’ouvrir ma chaîne. En fait, tout le monde peut le faire, c’est un jeu d’enfant, ou presque ! Cela m’amuse beaucoup, je prépare un peu en amont ce que je vais faire et, pour le reste, j’improvise.

Je fais des programmes courts, de quelques minutes, des chroniques,

des billets d’humeur, je parle du quotidien, je donne mes astuces, mes conseils beauté ou cuisine, et je parle de ma vie de quinqua ordinaire… Mais ce n’est pas du jeunisme, je vis avec mon temps, c’est tout et les nouveaux outils de communicat­ion, c’est ma passion. Cela permet d’avoir une formidable liberté d’expression et c’est un grand plus pour celles qui n’en disposent pas forcément. Mais l’expérience m’a montré que tout n’était pas toujours rose sur la Toile, la concurrenc­e entre blogueuses ou youtubeuse­s est parfois rude ! Certaines ont des contrats, en vivent, moi cela ne me rapporte rien d’autre que du plaisir gratuit. Je ne cherche pas non plus à être adulée ou à avoir des millions de vues. C’est agréable de faire plaisir surtout. Même si cela me prend un temps fou – 1 à 2 heures chaque soir et un peu le week-end – je ne me mets aucune pression, je fais en moyenne deux publicatio­ns par semaine. Je pratique la vidéo sur YouTube comme on va à son cours de danse ou de tennis ! Pour moi, le secret c’est de partager avec celles de mon âge et d’être une youtubeuse sérieuse.

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