Maxi

Je crois que c’est à ce moment que l’envie de faire ce métier s’est imposée à moi.

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Mais j’avais peur : peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas me faire accepter par mes collègues… J’ai fait ma première récolte quelques jours après l’apparition des grains et je suis tout de suite allée offrir un petit pot à mon maître de stage, Fernand, 65 ans à l’époque: il m’encouragea­it tellement et me dispensait tant de bons conseils que, sans lui, je pense que je n’aurais pas tenu ! J’ai attendu encore trois mois pour me décider à continuer. C’est une discussion avec Fernand qui a débloqué mes craintes. Je lui ai simplement demandé s’il pensait que je pouvais devenir saunier et il m’a simplement répondu « Bien sûr ! Tu es prête ! » J’avais fait mes preuves. J’ai donc trouvé un autre marais à exploiter et j’ai commencé: le travail du sel, c’est toute l’année. L’hiver, on remet le bassin en état et on dessine les chemins ; à partir de mars, on nettoie, car la vase et l’argile se sont accumulées et, à partir de juin, on récolte. Tous les efforts peuvent être réduits à néant quand il pleut beaucoup, car l’eau douce se mêle à l’eau de mer dans les bassins et peut dissoudre les grains de sel. Dans ces cas-là, la récolte est très faible, comme en 2007, où il a beaucoup plu. C’est le prix à payer quand on travaille avec la nature. Mais c’est un métier si formidable que cela vaut le coup de ne pas abandonner. Chaque jour, je m’émerveille de mon cadre de travail : le paysage, le grand air, les oiseaux, les couchers et levers de soleil… Je me sens libre et je suis heureuse !

Les faits cités et les opinions exprimées sont les témoignage­s recueillis dans le cadre d’enquêtes effectuées pour réaliser ce reportage. Rapportés par Maxi, ils n’engagent que les témoins eux-mêmes.

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Loïc Abisset, président de la Coopérativ­e des sauniers de l’île de Ré

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