SANTÉ Tout savoir sur l’eczéma
Rougeurs, plaques, démangeaisons : des symptômes classiques de l’eczéma. On démêle le vrai du faux pour adopter les bons réflexes.
L’eczéma – ou dermatite atopique – est l’une des maladies de peau les plus fréquentes. Il est d’origine génétique, immunitaire, environnementale, et s’il touche davantage les plus jeunes, il n’épargne pas les adultes, surtout les femmes. Il se manifeste par une altération de la barrière cutanée entraînant des rougeurs et des démangeaisons pénibles qui ont des répercussions sur la qualité de vie. Voici les facteurs qui favorisent les crises et les solutions qui marchent.
Il est lié aux allergies
VRAI Les poussées d’eczéma peuvent effectivement être déclenchées au contact d’un allergène : soit directement au niveau de la peau, si l’on réagit aux acariens, à la laine, à certains produits d’hygiène, à un parfum,
soit par ingestion d’un aliment sensibilisant. Il est donc important d’identifier la corrélation entre le contexte global et la crise, afin d’identifier l’allergène en cause pour mieux l’éviter, traiter ponctuellement avec un antihistaminique, ou se désensibiliser quand cela est possible.
Il faut plus se laver pour éviter les crises
FAUX L’excès d’hygiène peut justement être à l’origine de l’eczéma, et favoriser les poussées ponctuelles par la suite. Il est donc déconseillé de redoubler d’ardeur en multipliant les douches et les doses de produits lavants. Et mieux vaut utiliser un savon surgras, sans parfum ni colorant, et saponifié à froid de préférence. Autres conseils après la toilette : bien se sécher pour ne pas laisser de trace d’humidité responsable de l’aggravation des lésions, et appliquer quotidiennement des soins émollients pour graisser la peau.
Le soleil peut faire du bien
VRAI Il améliore effectivement les lésions cutanées et l’été est décidément la saison bénie des personnes souffrant de dermatite atopique. Attention à l’effet rebond de l’automne, quand les expositions au soleil se font plus rares. En cas de poussée importante à la rentrée, il peut être nécessaire de consulter son dermatologue pour adapter le traitement et se faire éventuellement prescrire des séances d’UV spécifiques, à faire en cabinet médical ou à l’hôpital. Mais pas d’improvisation en cabines de bronzage, dont les rayons sont inadaptés.
La cortisone est à éviter
FAUX Quand le traitement indiqué est bien respecté, pas de mau
vaise surprise à redouter. Les dermocorticoïdes en crème, toujours délivrés sur ordonnance, soulagent bien les plaques et les rougeurs. Ils permettent aussi de limiter leur extension sur la peau. Toutefois, faute de résultat suffisant, il ne faut pas augmenter les doses sans avis médical. Le médecin peut proposer de compléter le traitement à base de cortisone par un inhibiteur de calcineurine (tacrolimus) en application locale, qui régule le système immunitaire cutané.
L’eczéma se traite aussi par voie orale ou injection
VRAI Si les solutions locales ne suffisent pas, un
traitement systémique par comprimés ou injections sous-cutanées devient nécessaire, avec la ciclosporine ou encore le méthotrexate. Ces médicaments immunosuppresseurs sont prescrits sur ordonnance uniquement, d’abord à l’hôpital pour la ciclosporine, avant de mettre en place un relais en ville si possible. Et ce n’est pas tout : le dupilumab en sous-cutané, un biomédicament, arrive à l’officine. À discuter avec le médecin pour soulager efficacement une dermatite atopique sévère.