Être fier de ce que l’on fait
Il n’y a pas d’âge pour changer de vie. Il y a dix ans, je voyais surtout des quinquas se poser la question d’un retour à des métiers artisanaux. Aujourd’hui, je vois ce questionnement émerger beaucoup plus tôt. Il y a un élan vers les métiers du terroir. Évidemment, il faut y réfléchir, car entre le rêve de travailler de ses mains et la réalité du métier, il y a un monde ! En outre, ce sont des métiers très fatigants, qui nécessitent beaucoup d’opiniâtreté et d’énergie. Il faudra aussi des qualités humaines et un vrai sens du contact, voire de la patience, pour gérer sa clientèle dans toute sa diversité, par exemple. Je recommande aussi, avant de reprendre une formation, de faire un stage chez un artisan pour vérifier que l’on est prêt pour cette aventure. Enfin, il faut évaluer ce que l’on va gagner, surtout au début. En effet, selon son âge et sa situation familiale, il n’est pas toujours évident de supporter une baisse de revenus… En devenant indépendant, certains revenus peuvent devenir aléatoires. Mais pour la plupart des candidats, la motivation est ailleurs et cela correspond à une recherche de sens dans leur travail, mais aussi à une volonté de retrouver un contact humain. C’est parfois l’envie de devenir plus indépendant, d’être son propre patron, avec des contraintes, mais en étant fier de ce que l’on fait.
* Auteure du guide Changer de vie professionnelle (éd. Eyrolles).