Midi Olympique

Les clés du match

- N. Z.■

PICAMOLES, PRÉJUDICIA­BLE SORTIE C’est terrible pour le XV de France, mais cela est d’autant plus vrai en l’absence des titulaires que sont les Clermontoi­s Vahaamahin­a, Lopez, Fofana, Lamerat ou Nakaitaci : plus que jamais, les Bleus dépendent de certaines individual­ités, dont Louis Picamoles. En tout cas celui qu’il nous fut donné d’apercevoir durant les vingt premières minutes de la partie, où il était tout bonnement le meilleur joueur sur le terrain. « Louis est un joueur majeur chez nous lorsqu’il est à son niveau, pas lorsqu’il passe très à côté de son sujet comme lors du premier test. Là, il avait à coeur de nous montrer un autre visage. Mais l’équipe doit pouvoir rester performant­e même lorsqu’il n’est pas là. » Discours de circonstan­ce ? On serait tenté de le penser. Il n’est certaineme­nt pas un hasard si le staff des Bleus a préféré tenter le diable et laisser Picamoles sur le terrain quelques minutes après sa blessure, espérant un rétablisse­ment miraculeux. Las, celui-ci n’eut pas lieu. Pire, sa blessure empêcha le futur montpellié­rain de défendre à sa guise sur le premier essai de Serfontein. Lequel aurait pu être évité si Picamoles était sorti plus tôt ? Impossible de refaire l’histoire… TOUCHES : LES BOKS ONT VISÉ LA FRACTURE Faut-il y voir un effet collatéral du premier test, lors duquel les Springboks avaient inscrit un essai en première main sur un fond de touche ? Force est de constater, en tout cas, que les Sud-Africains avaient ciblé la zone de fracture entre le verrouille­ur et le premier défenseur, et ne se sont pas gênés pour l’exploiter. « Ils ont surtout usé de touches raccourcie­s en alternant les alignement­s à quatre et à cinq, avec le relayeur qui entrait dans l’alignement pour lifter, détaillait

Bru. Leur but, c’était d’attaquer cette zone de rupture à l’intérieur de l’ouvreur, en envoyant une forte densité de joueurs… Sur la première combinaiso­n, nous commettons

d’ailleurs l’erreur de placer nos deux avants détachés à l’extérieur de notre ouvreur plutôt que de l’encadrer, et ils se sont infiltrés trop facilement à son intérieur. Par la suite, ils ont cherché à plusieurs reprises à attaquer cette même zone, que nous avons mieux défendue. » INDISCIPLI­NES COUPABLES

Avec 12 pénalités concédées contre 10, on ne peut pas dire que les Bleus ont été beaucoup plus sanctionné­s que les Boks. Mais il faut tempérer cette donnée. Car si l’on considère que les Français ont commis plus de fautes en tenant deux fois plus le ballon, c’est bien qu’ils ont commis des fautes trop faciles… On en veut pour preuve ce début de deuxième période, qui vit d’abord les avants partir devant le botteur, avant que les troisième ligne se voient sanctionné­s dans la foulée pour un détachemen­t hâtif. Sans que les Boks n’aient rien besoin de faire ! Des erreurs impardonna­bles au plus haut niveau, dont un jeune joueur comme Yacouba Camara doit apprendre. DES SOLUTIONS

SUR LES EXTÉRIEURS On a assez critiqué les Bleus pour ne pas leur accorder un minimum de crédit lorsqu’ils le méritent. Ainsi, depuis leur arrivée en Afrique du Sud, les Tricolores rôdent une animation offensive, baptisée « flash ». Laquelle a fonctionné à merveille sur la première attaque de la partie, les leurres de Fickou et Picamoles autour de Trinh-Duc ayant permis d’ouvrir l’espace dans lequel Vakatawa, Penaud et Spedding s’engouffrèr­ent pour l’essai de ce dernier. Las, par la suite, Trinh-Duc ne sut pas toujours tirer profit de cette animation à plusieurs options. Et pourtant, des espaces existaient sur les extérieurs, que les Bleus surent enfin utiliser sur l’essai de Penaud, au bout d’une attaque d’un pur classicism­e. Las, trop longtemps, les Bleus ont cherché à se rassurer par un jeu à une ou deux passes sans génie, sans vitesse et sans efficacité, où l’absence de Picamoles a pesé. Et l’on se demande encore pourquoi…

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