DANS LE VIF DU SUJET
Ce championnat de fédérale 2 débute tambour battant en programmant ce derby de la Bretagne entre les ennemis intimes de Rennes et du Rheu. Ces deux clubs distants de quelques kilomètres ne se sont jamais entendus pour fédérer leur forces, et dans le milieu de ce rugby breton à lente maturation, on a assisté durant l’intersaison sans en avoir l’habitude, à une escalade du renforcement de ces deux effectifs concurrents. Les opérations menées au Rheu ont été les plus spectaculaires. Une quinzaine de nouveaux ont signé. L’exVannetais Régis Loubéry, Marc Legras, Théo Platon, Jérémy Malzieu, ou Julien Combes, forment le dessus de l’iceberg. L’ambition des Rheusois a été portée à un point manifeste. Elle s’était heurtée à quatre reprises la saison dernière à la supériorité du voisin rennais. Deux matchs perdus en poule, et deux matchs perdus en barrage, avaient dessiné à leur désavantage une hiérarchie évidente. En accélérant encore davantage le rythme de leur recrutement, les Rheusois ont comme crié leur désir de suprématie vers la Fédérale 1 « On a comblé les manques, dit pudiquement l’entraîneur Olivier Chazeaud. Si on voulait grandir, et faire fructifier la très bonne saison que nous avions réalisée l’an dernier en tant que promu, il fallait intégrer de la vitesse dans notre ligne et de l’expérience dans l’équipe ».
Dimanche, Le Rheu jouera donc avec sa nouvelle charnière composée de Thibaut Lemonnier, titulaire d’un contrat pro à Vannes l’an dernier, et du Sud-Africain Daniel Faasen, un buteur baroudeur passé par l’Italie et la Roumanie.
2 000 PERSONNES ATTENDUES
Cette équipe recomposée n’a pas encore trouvé ses marques. S’il faut se fier aux matchs amicaux, ses deux défaites à 40 points contre Nantes et Niort, ont montré que la colle de ce composite n’avait pas encore pris totalement. Parce qu’ils sont plus stables - 7 recrues de l’étage supérieur - les Rennais sont sans doute plus en place. Depuis que Yann Moison les a rejoints, eux ont retrouvé une assise collective forte. Le natif de Trignac, entraîneur à Rennes à ses débuts en Bretagne, et puis au Rheu, où il a construit pendant sept ans les premiers succès sur lesquels s’est bâtie la dynamique actuelle, s’en était retourné à Rennes faute de trouver au Rheu un écho à sa pensée d’une fusion impérative. Il cristallise sur sa personne les relations de proximité concurrentielles entre les deux clubs. Rennes a profité de sa prise de fonction pour stopper son mouvement de yoyo entre la Fédérale 2 et la Fédérale 3, et participer, dés sa première année de travail, à un huitième de finale. « Nous voulons gravir une marche, et accéder maintenant à un match de la montée », ambitionne Moison. Ses anciens amis Rheusois également. Il y aura donc des déçus. 2 000 personnes sont attendues pour assister au démarrage de cette lutte fraternelle, toujours enluminées la saison dernière, de quelques étincelles.