Midi Olympique

Laporte conforté

- Emmanuel MASSICARD emmanuel.massicard@midi-olympique.fr

L’actualité rugby s’est sacrément téléscopée en fin de semaine dernière, avec la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre. Il est un lien direct avec les territoire­s qui sont le berceau de notre sport, et ses racines gersoises s’ancrent profondéme­nt dans l’histoire et la culture rugbystiqu­e. Vous lirez d’ailleurs dans ce journal un pan de son héritage familial, intimement lié au jeu qui nous rassemble.

Cet éclairage singulier renvoie le rugby au-devant d’une scène estivale désormais occupée par la reprise sportive des clubs. On rejoue, désormais. Enfin. Cela fait du bien. Ce retour aux choses du terrain est une belle promesse. Les joueurs retrouvent l’envie et le sens de leur engagement, comme en témoigne encore ici Vincent Rattez. L’arrière-ailier des Bleus et de Montpellie­r est aussi agréable à voir jouer qu’il est appréciabl­e à lire. La franchise et la fraîcheur de son message posent un regard précieux, loin des stéréotype­s qui gangrènent parfois l’image d’un rugbyman profession­nel égocentré et coupé des réalités. Ne l’oublions pas, les joueurs, leurs parcours de vie et leur appropriat­ion de la culture rugby resteront toujours la meilleure des publicités pour notre sport.

Ce week-end, un autre volet de l’actualité nous ramène surtout à Marcoussis où les ballons sont toujours rangés mais où se tenait l’assemblée générale de la FFR. C’était le dernier temps fort du calendrier avant l’élection fédérale prévue le 3 octobre prochain. L’occasion pour Bernard Laporte d’être conforté par les clubs, qui ont largement validé le budget et plus généraleme­nt l’action fédérale. Des scores qui confirment la tendance apparue dans la consultati­on que Midi Olympique avait mise en place auprès des clubs il y a trois semaines. Laporte était en tête, malgré un pourcentag­e d’indécis encore important. Cette fois, les avis sont plus tranchés et l’ancien sélectionn­eur creuse l’écart.

Deux chiffres nous semblent à retenir : plus de 77 % des voix ont approuvé le budget, point sur lequel l’opposition avait pourtant concentré ses attaques ; et 7 489 voix exprimées samedi, même à distance. La participat­ion est donc en hausse par rapport à la dernière AG financière qui s’était déroulée en décembre à ClermontFe­rrand mais les soutiens de Florian Grill sont, eux en nette baisse. D’ici au 3 octobre, il devra trouver près de 3 500 votes supplément­aires pour emporter la fédération.

Sa mission se complique sérieuseme­nt alors que Bernard Laporte n’est pas encore officielle­ment entré en campagne. Ce n’est plus qu’une question d’heures : fort du succès de l’assemblée générale - même s’il ne souhaitait pas, samedi, donner l’impression de surfer sur la vague - il se déclarera dans les jours à venir.

Jusqu’à présent, il perçoit les principaux dividendes de son plan d’action financier pour aider les clubs fragilisés par la crise, du déploiemen­t des conseiller­s techniques, de la relance du XV de France et de la promesse que constitue le Mondial 2023.

Qu’en sera-t-il demain, une fois qu’il sera devenu candidat et qu’il aura à batailler sur des questions de programme ou sur le choix des hommes, avec certains cas épineux à trancher ? Rien n’est encore figé : souvenons-nous, en 2016 Bernard Laporte avait battu Pierre Camou malgré un budget validé par plus de 87 % des votants, quelques mois plus tôt. Un vote de budget largement favorable ne garantit donc pas une réélection.

Certes, c’était au temps des procuratio­ns qui faussaient encore la donne et muselaient les clubs. N’empêche, « Bernie » a trop de mémoire pour l’avoir oublié et se croire déjà arrivé. ■

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