« Peut-être que l’on peut voir plus haut... »
JESSY JEGERLEHNER - Troisième ligne d’Agen L’ANCIEN ESPOIR EN PASSE DE DEVENIR CADRE PARLE DES AMBITIONS DE SON CLUB, DE SA PROLONGATION DE CONTRAT ET DE SA PROGRESSION PERSONNELLE.
Avec le recul, quel regard portez-vous sur le maintien acquis sur tapis vert ?
C’était dur d’être privé de compétition mais le fait qu’il n’y ait pas eu de descente a été une bonne chose. Ça nous a assuré de rester une année de plus dans l’élite. La lutte promettait d’être serrée jusqu’au bout. Agen avait-il prouvé qu’il méritait sa place ? Il y avait un petit manque de régularité sur la durée mais, quand le mental répondait présent, nous pouvions réaliser de belles choses. Nous avons été capables de tout, de gagner à Bayonne et Brive comme de perdre à la maison lors de matchs très importants. En tout cas, ça n’a pas été une année blanche, elle a permis de construire un groupe. Il y avait aussi la transition au niveau du staff. Êtes-vous optimiste pour l’avenir ?
Je l’aborde bien. Il y a une bonne dynamique autour du club avec ce nouveau projet de stade, le logo, des joueurs de qualité qui arrivent… C’est comme un renouveau. À mon avis, c’est une bonne année qui s’annonce. Vous avez évoqué le recrutement. Agen a rarement semblé aussi attractif, effectivement… Avec la crise, il y avait peut-être plus de joueurs en fin de contrat et le marché était à la baisse. Je pense aussi que le projet du club suscite des convoitises. En tout cas, il y a de l’expérience et de beaux potentiels qui nous ont rejoints. Ça donne de la confiance. Au lieu de parler d’un objectif maintien, peut-être que l’on pourrait voir un peu plus haut, vers le top 6. Je ne dis pas que l’on va être champion de France mais on peut prétendre à des objectifs un peu plus élevés. En interne, il y a aussi eu des prolongations importantes, dont la vôtre. Pourquoi ce choix ?
Mon histoire avec Agen n’était pas encore finie. Je commence à m’y imposer. J’ai prolongé pour deux ans avec l’intention d’avoir des résultats. Je ne compte pas rester sur mes acquis. Après, peut-être que je partirai… On a parlé de saison de la confirmation pour vous l’année dernière. L’avez-vous ressenti ?
Je savais que j’étais attendu et ça m’a quand même mis un peu de pression. C’est normal, j’avais eu une première année au-delà des espérances. Il y a une blessure à un doigt qui m’a éloigné des terrains mais j’ai tout de même pu enchaîner le reste du temps. Quels objectifs personnels vous fixez-vous ?
Je suis plutôt un joueur défensif à la base, ça me rassure. Depuis quelque temps, j’essaye de m’affirmer davantage en attaque. J’ai envie de progresser sur ce secteur. J’ai aussi envie de prendre plus de leadership en touche. À 23 ans et après deux années pleines, vous allez sûrement voir votre statut évoluer…
Si l’on me donne plus de responsabilités, c’est que l’on me fait confiance. J’assumerai ce qui me sera demandé. Je suis curieux d’apprendre et d’aller plus loin. Quel rapport entretenez-vous avec votre poids, vous qui êtes un flanker sous le quintal ? Pendant plusieurs années, on m’a mis une certaine pression à ce niveau en disant qu’il me manquait des kilos. J’ai réussi à prouver que j’étais quand même assez performant avec mon physique. Je pense que si je cherchais à prendre du poids, ça me desservirait sur les déplacements et la vivacité. Aujourd’hui, je suis à 95-96 kilos et j’arrive à jouer avec. ■