Midi Olympique

Nice gâche tout

- Par Jean-Christophe LECLAIRE

Prostré sur le banc, le regard livide porté sur ses chaussette­s, Lado Guniava, le pilier niçois, se demandait quelques minutes après la fin de la rencontre, comment le gain du match avait pu échapper à son équipe. Pour tenter de comprendre sa déception, il faut remonter deux minutes auparavant. On joue la 79e minute lorsque Simon Ricquebour­g récupère le ballon aux vingt mètres, le transmet sur un pas à Matthew James qui décide de filer droit, plein champ, se débarrasse de son visà-vis, et va inscrire un essai tout en force entre les perches. Les Niçois passent devant au score (13-6) après 79 minutes de jeu étouffante­s où les défenses ont pris le plus souvent le pas sur les attaques. À quatorze contre quinze, Kevin Boulogne remet en jeu rapidement. La réception est assurée par le pack niçois. Geoffrey Cazanave assure la transmissi­on pour Lado Guniava qui subit l’intensité du placage et fait tomber le ballon à hauteur des quarante mètres. Sur la mêlée suivante, le cinq de devant visiteur met la pression et sanctionne la première ligne niçoise qui s’écroule à l’impact. Pénalité puis touche ! Sur le maul, les quatorze Albigeois réunissent leur force et poussent le pack niçois à la faute à cinq mètres de leur ligne. L’arbitre file entre les perches : essai de pénalité ! Match nul, l’arbitre siffle la fin du bal mais pas la fin des débats. Matthew James, main sur les hanches, regard perdu, ne peut faire que le constat d’une fin d’après midi frustrante au possible : sortir mieux que ça. On croyait avoir fait le plus dur et puis par une accumulati­on de petites fautes, on prend cet essai idiot. » Régis Brandinell­i, patron de la SASP, se trouvait pressé d’aller dans le vestiaire pour inciter les joueurs à « relever la tête ».

UN SAMEDI NOIR

Même grise mine du côté de Louis Martin le talonneur qui assumait la faute de ses avants sur l’essai de pénalité : « On a plongé dans les pieds pour pouvoir les arrêter. » Audelà, de la dernière minute fatidique, le souvenir de la farandole des ballons tombés à quelques mètres de la ligne albigeoise pesait aussi lourd qu’un collier de melons : « La dernière minute est un résumé de notre match, confirmait le manager Hervé Moni. Nous ratons des occasions à quatre reprises, faute

de précisions (58e, 68e, 70e, 75e).» Martin Jagr, coach des trois-quarts, repassait inlassable­ment sur son ordinateur l’action de la 27e minute, au moment où Kévin Boulogne effectuait un en-avant volontaire sur une passe de Slowik à Haupt qui filait tout droit à l’essai. Un samedi noir on vous dit. David Bolgashvil­i préférait quant à lui se focaliser sur les séances à venir : « On a des réglages encore à peaufiner, sur les touches et les mêlées. On a encore du travail à faire. » Quant aux ambitions niçoises, si le match nul et le dénouement ont fait mal à la tête, elles restent vives : « Les ambitions sont toujours là c’est indéniable mais il faudra penser à les

réajuster chaque week-end ! », concluait le coach niçois dans un dernier élan de philosophi­e.

 ?? Photo MaxPPP ?? Pour son premier match de la saison, le Stade niçois fait match nul contre Albi. Les Niçois ont raté quatre occasions et peuvent nourrir des regrets.
Photo MaxPPP Pour son premier match de la saison, le Stade niçois fait match nul contre Albi. Les Niçois ont raté quatre occasions et peuvent nourrir des regrets.

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