Midi Olympique

TOULON ENFONCE LYON

GABIN VILLIÈRE ET LES TOULONNAIS ONT ÉTOUFFÉ DES LYONNAIS POURTANT ACCROCHEUR­S MAIS TROP INDISCIPLI­NÉS POUR POUVOIR L’EMPORTER. .

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Les débuts du RCT en Top 14, la semaine dernière à La Rochelle (2915), avaient donné une bien piètre image du club varois, dominé dans tous les secteurs de jeu par des Maritimes plus déterminés, mieux organisés et globalemen­t plus inspirés. Cette entrée en scène totalement ratée avait d’ailleurs plongé Patrice Collazo dans une rage folle, qu’il matérialis­a ainsi : « Ça fait 10 ou 12 ans que j’entraîne, j’ai vu des matches où on est passé à côté, mais il y avait toujours quelques mecs pour tirer leur épingle du jeu. Mais une performanc­e comme celle de notre équipe à La Rochelle, je crois que j’en n’ai jamais vue depuis que j’entraîne ! »

PARISSE ET OLLIVON, LES MAÎTRES DU JEU

Remontés comme des pendules par les critiques de leur manager, les Varois ont donc cette foisci démarré pied au plancher cette rencontre disputée face à l’un de leurs plus grands rivaux, une équipe que les Toulonnais n’avaient d’ailleurs plus battue depuis deux ans. Bien que légèrement dominés en mêlée fermée, les Varois se sont généraleme­nt appuyés sur la classe de leurs leaders de jeu pour faire reculer les défenseurs lyonnais. A ce titre, le capitaine du XV de France Charles Ollivon, le surpuissan­t néozélanda­is Brian Alainu’ainse (parmi les joueurs les plus sous-cotés du championna­t) et, surtout, l’éternel Sergio Parisse (quelle forme à 37 ans!) furent particuliè­rement performant­s.

BAPTISTE SERIN A REMPLI SON CONTRAT

Le reste ? Dans un club qui vit passer quelquesun­s des plus grands demi d’ouverture de l’histoire de ce jeu (Matt Giteau, Jonny Wilkinson, Frédéric Michalak, Yann Delaigue...), les numéros 10 semblent actuelleme­nt poursuivis par une étrange malédictio­n : Anthony Belleau (rupture du ligament du genou gauche) et Louis Carbonel (commotion cérébrale), deux des plus grands espoirs du poste, n’étaient ainsi pas en mesure de tenir leur place face à Lyon, dimanche soir. Du coup, le manager du RCT Patrice Collazo avait dû improviser afin de donner à sa ligne d’attaque le punch dont elle aurait pu manquer, en l’absence de ses habituels meneurs de jeu : à Mayol, l’ancien pilier de Gloucester avait donc décidé d’offrir à Baptiste Serin sa première titularisa­tion à l’ouverture sous le maillot toulonnais, soit à un poste que l’internatio­nal tricolore n’avait pas occupé depuis le 6 octobre 2018 : ce soir-là, l’Union Bordeaux-Bègles s’était, pour l’anecdote, inclinée à Grenoble (28-25) et Serin n’avait pu changer, à lui-seul, la physionomi­e du match. Et cette fois-ci, alors ? L’ange blond de Parentis-en-Born fut plutôt bon dans l’animation, comme on pouvait s’y attendre. En revanche, il fut imprécis dans sa gestion au pied, manquant par exemple un drop en début de deuxième période. Malgré ces quelques approcimat­ions, si le talentueux Louis Carbonel n’était toujours pas opérationn­el pour affronter les Scarlets samedi en quarts de finale de coupe d’Europe, la solution Serin ne serait pas si mauvaise.

DEFLANDRE EST PRESQUE OUBLIÉ

En conclusion, le RCT a donc partiellem­ent effacé les doutes qu’avait fait naître son énorme contre-performanc­e du stade Marcel Deflandre. Mais si les coéquipier­s de Charles Ollivon veulent à terme devenir l’épouvantai­l du championna­t, il leur faudra être plus inspirés, plus organisés et plus agressifs qu’ils ne le furent face au Lou, un adversaire ayant écopé de cinq cartons jaunes sur ce seul match...

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Photo Julien Poupard

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