• Glastron GT 240 et GT 245 : hors-bord ou in-bord ?
Le hors-bord s’impose de plus en plus sur les bowriders, jusque-là davantage motorisés par des in-bord. Glastron propose plusieurs de ses modèles dans les deux versions. C’est le cas de son navire amiral. Alors hors-bord ou in-bord ?
Les plus anciens se souviennent certainement de cette scène du film James Bond Vivre et laisser mourir, où Roger Moore réalisait à bord d’un petit dinghy un saut de plus de 36 mètres de long lors d’une course poursuite mémorable dans les bayous de Louisiane. C’était en 1973 et le bateau était un Glastron 150 GT. La marque américaine, alors l’une des plus grandes aux États-Unis, n’en était pas à sa première collaboration avec le cinéma puisque, quelques années auparavant, en 1966, le premier bateau de Batman était déjà un Glastron. Aujourd’hui âgée de 60 ans, la marque Glastron, entrée il y a deux ans dans le giron du groupe Bénéteau et distribuée depuis peu par Jeanneau, effectue un retour remarqué dans le nautisme avec une gamme très complète de bow-riders.
Le procédé de carène SSV
Les designers et architectes du chantier ont su se servir de l’héritage de cette marque légendaire et l’adapter aux tendances actuelles. Ligne fluide, profil élancé, style rétro rappelant les roadsters, la nouvelle génération de Glastron combine le tout avec un procédé de carène unique appelé SSV, pour Super Stable V. Tout est dit dans cette dénomination : les coques Glastron allient un V marqué avec une excellente stabilité à toutes les allures et un déjaugeage instantané. Si, lors de son apparition il y a une vingtaine d’années, le concept du bowrider était plus souvent associé à la motorisation in-bord Z-drive, le hors-bord semble désormais l’emporter. Dans ce domaine, le panel de puissances s’est considérablement élargi avec des blocs développant plus de 300 chevaux, offrant ainsi aux constructeurs de nouvelles possibilités. Glastron, comme d’autres grandes marques, a donc développé certains modèles en deux versions, in-bord et hors-bord. Nous avons eu la possibilité d’essayer le navire amiral de la gamme dans ses deux versions. Appelé GT 240 en hors-bord (avec un 300 ch Evinrude), ce modèle se nomme GT 245 en in-bord (avec un Volvo essence de 300 ch). Les deux GT présentent exactement le même plan d’aménagement (voir encadré Deux plans de pont identiques), la différence se situant au niveau de la sellerie, disponible en standard en trois coloris, cognac (comme sur le GT 245), noir et blanc ou beige et
blanc (comme sur le 240). Choisir entre le GT 240 et le GT 245 est donc plus une question de motorisation que de plan de pont. Pendant longtemps, sur ces bateaux de sorties à la journée destinés à la baignade et aux sports nautiques, la grande plage de bain des modèles in-bord était un atout indéniable par rapport aux versions hors-bord, sur lesquelles elle était réduite par la présence du moteur. Ce n’est plus vrai. Le Glastron GT 240 est équipé d’un bracket Armstrong, installé sous la plateforme et sur lequel est fixé le moteur. La plage de bain conser ve ainsi ses dimensions, mais ne peut pas être agrémentée de l’extension de plateforme proposée en option sur la version in-bord. La position du moteur, différente entre les deux versions, joue éga- lement sur le comportement du bateau.
Des retombées très en douceur
Nos essais se sont déroulés sur une mer agitée – totalement inadaptée au programme de ces deux modèles non autovideurs –, puis sur un plan d’eau plus calme davantage en phase avec le concept même du bow-rider. Nous avons été très agréablement surpris par leur comportement. Certes, par mer formée, si la vague n’est pas bien appréhendée et la vitesse trop élevée, pilote et équipage peuvent être copieusement arrosés. Mais, avec une vitesse et un cap adaptés à l’état de la mer, les deux bateaux se révèlent très sains et les retombées
se font en douceur. Dans ces conditions, la version in-bord nous a semblé plus équilibrée grâce à son centre de gravité plus bas et plus central. En revanche, sur un plan d’eau plat où il est possible d’optimiser le trim, le GT 240 avec ses 300 chevaux Evinrude s’est transformé en bolide avec une vitesse de pointe de 46 no euds contre 42,5 noeuds pour le GT 245. Sur les deux bateaux, le déjaugeage est instantané et l’accélération fulgurante. La décélération est néanmoins plus impressionnante sur la version in-bord.
Une différence côté francisation
Côté finance, le prix de base des deux modèles est équivalent avec un léger avantage pour l’in-bord proposé à 63 785 € contre 67 482 € pour le GT 240 et son 300 chevaux Evinrude. Le horsbord compense toutefois son prix d’achat par des droits de francisation, des frais d’entretien et une consommation à régimes intermédiaires moins élevés que pour l’in-bord. Toujours en faveur du hors-bord, la possibilité de relever entièrement le moteur et de pouvoir naviguer dans très peu d’eau est encore un de ses nombreux avantages. Que les plaisanciers apprécient autant le GT 240 est donc compréhensible et explique pourquoi les ventes de bateaux en horsbord outre-Atlantique sont en hausse de 6 %, alors que celles en Z-drive accusent une baisse de 1,6 %. ■