Moteur Boat Magazine

Jean-Yves Pinard

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(directeur commercial deCom us Marine)

« Compte tenu des contrainte­s réglementa­ires en matière de colles et de peintures, le monde du bâtiment a d’ors et déjà acté sa mutation vers les formules en phase aqueuse, qui dominent à 80 % le marché. Mais le nautisme est rattaché au secteur industriel où les produits solvantés restent d’usage courant. Tout porte à croire que la plaisance sera elle aussi concernée par cette question à plus ou moins long terme. Comme nous sommes présents à la fois dans le bâtiment et dans l’industrie, les recherches de nos laboratoir­es profitent de toute façon aux deux secteurs. Nous avons développé une version en phase aqueuse du brai bitumineux anticorros­ion solvanté présent depuis longtemps au catalogue. Les deux formules ont beau avoir des propriétés identiques, nous avons du mal à convaincre les anciens utilisateu­rs des vertus de la phase aqueuse car, dans l’esprit de nombreux marins, un produit à l’eau n’a aucune résistance à la mer ! Restent des questions encore difficiles à résoudre comme les antifoulin­gs, qui sont fortement chargés en xylène pour pouvoir sécher très rapidement. Des antifoulin­gs en phase aqueuse ont été testés, mais leurs contrainte­s d’utilisatio­n sont telles qu’il faut changer les pratiques actuelles du carénage. La réticulati­on du film se compte en jours et non en heures, ce qui oblige à rester sur cale beaucoup plus longtemps. En raison des risques d’oxydation du cuivre contenu dans l’antifoulin­g à l’eau, la formule doit être préparée au dernier moment, en mélangeant sur place trois composants séparés, une pratique aux antipodes des produits prêts à l’emploi actuels. Cette complexité pratique vient s’ajouter à la question financière, le prix de l’antifoulin­g devenant un critère de choix de plus en plus important. »

Prouver les vertus de la phase aqueuse

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